Charles Caudrelier
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  • Le pari du nord

    Team SCA et Team Brunel ont quitté le reste de la flotte hier pour faire cap au nord dans du vent fort et éviter le puissant courant de Kuroshio qui court du sud vers le nord dans l’Ouest du Pacifique Nord. Ces 12 dernières

    11 février 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2241

  • La course oblique

    Du vent, de la mer et des bateaux penchés à l’extrême. C’est, en quelques mots, le résumé du début de cette quatrième étape. Partie depuis dimanche de Sanya, la flotte traverse la mer de Chine, au près, dans des

    11 février 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2848

  • Pied au plancher

    Avec des vagues de 4 à 5 mètres et un vent de 25 nœuds, les conditions de navigation entre Sanya et les Philippines sont très inconfortables. Les bateaux sont gités à 25 – 30 ° et il n’y a pas le moindre signe

    10 février 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2851

  • 24 heures coriaces

    La flotte a quitté Sanya il y a 24 heures et la première nuit en mer a été brutale. Naviguer au près dans une brise de 17 à 26 nœuds n’a rien de très agréable. On peut en plus ajouter à ça un peu de mer formée – 3

    9 février 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2315

  • Dans le dur

    Après sa victoire sur la course In-port d’hier, le leader du classement général enfonce le clou et met la pression sur ses adversaires. Il était 7h (heure française) quand les six monotypes ont quitté Sanya dans une

    8 février 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2859

  • Jean-Luc Nelias et Laurent Pages, deux français embarqués livrent leur analyse sur cette quatrième étape. Promis, il y aura du vent et promis, le passage des Philippines sera crucial.

    Jean-Luc Nelias (MAPFRE) :

    Sur cette leg 4, on attend de faire un meilleur résultat que sur les précédentes. On aimerait bien monter sur le podium et éventuellement gagner l’étape à Auckland. Ça va être une étape plus ouverte, plus océanique que la dernière étape où l’on devait naviguer le long de la côte et dans des endroits un peu spéciaux. Là, c’est le Pacifique Nord à travers les îles Marshall, Caroline, Samoa, … Il y a beaucoup d’îles à surveiller, beaucoup de haut fonds mais une météo plus ouverte et assez clémente pour la première partie car ce sont quand même les alizés du Pacifique Nord. Ça c’était bien passé la dernière fois, on fera si c’est aussi facile ce coup ci. Ensuite, on change d’hémisphère et on revient vers des conditions plus tempérées, plus proches de ce qu’on peut avoir en France ou en Bretagne, en arrivant sur la Nouvelle Zélande.
    Est-ce qu’on a la pression à bord pour faire de meilleurs résultats ? Individuellement oui, chacun aimerait faire autre chose que quatrième. On a fait une manche de 7 sur la première étape, on ne pouvait pas faire pire. Après on a fait deux manches de 4 donc on aimerait bien progresser. Mais est-ce qu’il y a de la pression ? Non, pas encore. On n’est pas dans la position du leader avec des gars juste derrière. On est plutôt dans la position du bateau qui essaie de grimper au classement général. On a la pression que l’on se met nous même.
    Le vent, ici à Sanya pour la prochaine In-Port c’est souvent de l’alizé donc du vent d’Est – Nord Est. Un mélange d’alizé et de mousson. C’est aux alentours de 16 à 20 nœuds de vent. Ça devrait donner du spectacle.

    Laurent Pages (Team Brunel) :

    Ce parcours est le même que sur l’édition précédente. Certains le connaissent donc bien. Il devrait y avoir peu de surprises au niveau des grands systèmes météo. On va partir au près vers Les Philippines. A priori, on aura autour d’une vingtaine de nœuds de vent. Mais on a aussi déjà vu beaucoup plus fort. Il y a deux éditions, les bateaux ont eu jusqu’à 60 nœuds de vent et 12 mètres de creux ! Nous aurons donc 5 à 6 jours de près pour débuter. Ensuite, dans le nord des Philippines, il faudra faire du nord est, de l’est ou du sud est en fonction du vent que l’on aura. Ce sera un moment clé de l’étape où il faudra quoi qu’il arrive investir dans l’est pour se positionner pour la suite. On récoltera les fruits de ce positionnement une semaine seulement après. On continuera à progresser avec du vent de face, au reaching serré ou un peu plus ouvert. Ensuite, sur la route, nous aurons à gérer une zone de convergence inter tropicale. Il est plus ou moins étendu entre 5 et 10 sud. Ce sera un passage comme une lettre à la poste … ou pas. Je suis incapable de savoir ce qui nous attend et je ne suis pas le seul j’imagine ! Ce sera la surprise du chef. Si nous avons fait un investissement judicieux au nord des Philippines, on pourra ajuster le tir. Mais il faudra aussi un peu de réussite. Ensuite, on laissera les îles Salomon sur notre droite. C’est différent de la dernière fois puisqu’on pouvait passer au milieu. Mais il y aura de toute façon des passages dans différents archipels, atolls. Beaucoup d’îles au vent, sous le vent. De l’eau, pas d’eau. De l’influence thermique, du dévent, des courants. Il faudra être vigilant. L’histoire récente nous l’a rappelé. Les accidents les plus tragiques et aussi les plus historiques comme s’échouer sur un récif peuvent toujours arriver. Cela va demander beaucoup d’attention au navigateur et aussi de la coordination avec l’équipage sur le pont. Ce n’est pas une étape de tout repos. Elle est plus piégeuse qu’il n’y parait. L’atterrissage sur la Nouvelle Zélande pourra aussi être difficile. Les conditions peuvent être déjà dures, nous sommes à la fin de l’été. Nous savons que nous allons faire du près, on ne sera pas arrêté comme la dernière fois. Disons que l’on renoue avec des étapes plus conventionnelles, moins aléatoires. J’en parle d’autant plus facilement que lors des deux dernières étapes, il y en a une que l’on gagne et l’autre que l’on rate. Nous avons fait un bon debriefing après la dernière étape. Nous avons eu une lecture très objective de ce que l’on a mal fait et de ce que l’on peut faire pour éviter que cela se reproduise. Ils font que l’on se tienne à certaines règles de manière plus rigoureuse. Notre groupe a suffisamment de qualités et de points forts. On n’a pas besoin d’être magiques, il suffit juste d’être sérieux. Nous pouvons raisonnablement faire dans les trois. Ce serait un bon résultat. Mais évidemment, on ne laissera pas passer l’opportunité de remporter cette étape. Lors de la dernière édition, la victoire à Auckland a marqué les esprits de l’ensemble du team Groupama. C’était la première victoire et ce n’était pas une victoire comme les autres. S’imposer en Nouvelle Zélande, c’était écrire une très belle page de l’histoire de cette superbe équipe. J’espère qu’il y aura un Français pour revivre cela cette fois-ci. Pas besoin qu’être plusieurs, juste un, ça suffit (rires). 

    • Regards français sur l’étape •

  • Dongfeng Race Team, maître en son pays

    A 7 heures ce matin (14 heures en Chine), le ballet des Volvo Ocean 65 s’est élancé pour la course In-port au pied des immenses buildings de Sanya. C’est sous l’œil de Chris Nicholson, skipper de Team Vestas Wind et

    7 février 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 3152

  • Erwan Israel de retour aux affaires

    Vainqueur de la dernière édition à bord de Groupama, Erwan Israel embarque sur cette étape pour remplacer Pascal Bidégorry, le navigateur. Il va occuper un rôle clé sur une étape vers Auckland qui ne l’est pas moins. Il

    6 février 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2241

  • C’est vers Auckland, en Nouvelle Zélande que va s’élancer dimanche la quatrième étape de la Volvo Ocean Race et, pour beaucoup de marins, c’est une étape capitale. Depuis sa création en 1973, la course s’y est arrêtée à 9 reprises et ils sont nombreux à rêver d’une arrivée en vainqueur pour ce 10ème anniversaire. Pourtant, cette « leg 4 » peut réserver des surprises. Au sein de Dongfeng Race Team, leader du classement général, on se rappelle bien sûr de la victoire de Groupama lors de la dernière édition mais on se méfie comme de la peste d’un « syndrome Telefonica ». L’équipage espagnol, ultra dominateur, avait remporté les trois premières étapes de la dernière édition avant de s’écrouler sur ce tronçon de parcours pour terminer quatrième du classement général.

    Après une troisième étape relativement fermée entre Abu Dhabi et Sanya, ce Sanya – Auckland marque le retour du large. « Ça va être une étape plus ouverte, plus océanique que la dernière où l’on devait naviguer le long de la côte » estime Jean-Luc Nelias, navigateur à bord de MAPFRE. Comme tous les stratèges, il a repéré les îles, les atolls, les hauts-fonds et se prépare à une navigation au près, avec du vent soutenu au départ, mais il a déjà les yeux braqués sur un point situé dans le sud est, à plus d’une semaine de jours de mer : l’équateur. Pour la troisième fois depuis Alicante, la flotte va croiser cette ligne imaginaire perturbée par des phénomènes météorologiques tout ce qu’il y a de plus réels. Charles Caudrelier y est passé il y a moins d’un an en convoyage avec le Dongfeng Race Team et témoigne : « on a bien vu en descendant vers l’équateur qu’il y avait de grosses modifications de vent, souvent des petites dépressions tropicales qui viennent perturber les choses. On doit faire des choix très tôt et ce n’est pas évident. On n’aime pas ça. ».

    En résumé, ce parcours est moins aléatoire que les précédents mais il faudra tout de même avoir la réussite de son côté pour l’emporter. Pour cette quatrième étape, Pascal Bidégorry, le navigateur de Dongfeng, fait un break, un repos souhaité pour garder de la fraicheur pour la suite et prévu de longue date. C’est donc de chez lui qu’il suivra la course, sans doute en se rongeant les ongles, pendant qu’Erwan Israël – un ancien du team Groupama – assurera l’interim à la table à cartes.

    Laurent Pagès (Team Brunel) rêve pour sa part que l’équipage néerlandais retrouve son standing après la décevante 5ème place à Sanya. Lui aussi à le souvenir de la victoire de Groupama – il était à bord – et une nouvelle victoire ferait de lui un homme comblé. L’équipage batave prépare cette étape avec rigueur et Pagès résume l’état d’esprit à bord : « Notre groupe a suffisamment de qualités et de points forts. On n’a pas besoin d’être magiques, il suffit juste d’être sérieux. Nous pouvons raisonnablement faire dans les trois. Ce serait un bon résultat. Mais évidemment, on ne laissera pas passer l’opportunité de remporter cette étape».

    • Sanya – Auckland – L’étape capitale •

  • C’est la surprise de ce début de cette Volvo Ocean Race. Dongfeng Race Team, le plus français des équipages est en tête du classement général à l’issue des trois premières étapes. Le skipper, Charles Caudrelier parle d’un « bon départ » mais ne se laisse pas griser. « Souvenez-vous de Telefonica » rappelle t-il en référence au bateau espagnol qui avait dominé la première partie de la dernière édition avant de terminer à la quatrième place.

    A Sanya, en Chine, il se risque à analyser ce que les anglo-saxons nomment désormais le « french factor ». Loin d’asséner des vérités, il avance que la voile française a su rester à l’abri du sport business et que courir au large reste une passion avant d’être un travail.

    Je ne suis pas sûr d’avoir raison mais mon impression, c’est que pour certains anglo-saxons, la voile est devenue un travail, même si je ne dis pas que la passion n’est pas à bord des autres bateaux.

    On ne faisait pas ça pour gagner de l’argent, on le faisait uniquement parce qu’on aimait ça.

    En France, bien sûr, c’est devenu un travail mais il y a encore quelques années, faire de la voile, c’était une passion. On en faisait parce qu’on aimait ça et on aime toujours ça. C’est sans doute une approche différente. On ne faisait pas ça pour gagner de l’argent, on le faisait uniquement parce qu’on aimait ça. Quand j’ai commencé, ça n’était un travail pour personne. On ne gagnait pas d’argent à faire de la voile. Ça nous permettait seulement de manger et tout le reste partait dans le bateau.

    Je fais sans doute partie de la première génération qui peut vivre de la voile.

    Je fais sans doute partie de la première génération qui peut vivre de la voile. Des marins qui m’ont inspiré, comme Michel Desjoyeaux, faisaient de la voile pour rien du tout. C’était uniquement par passion.
    Il y a des gens en France qui ne savent pas faire autrement. Ils ont entre 50 et 60 ans et ils veulent toujours faire le Vendée Globe et ce genre de courses qui sont très dures. Ils adorent leur métier.

    Je ne pense pas me tromper quand je dis que naviguer en France est unique au monde. Il y a différents types de bateaux, différents types de sponsors. La course en France est fantastique, il y a tant de courses, peut-être trop !
    J’ai six marins français à bord, j’aurais pu en trouver 60. Je ne pense pas pouvoir trouver 60 types avec un tel vécu de marin dans un autre pays. On représente la France, bien sûr, et ils sont fiers de ce que l’on fait.

    • Pour Caudrelier, le « french factor », c’est la passion •