Charles Caudrelier
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  • L’Atlantique en furie

    Les premiers bateaux sont maintenant à moins de 1 000 milles d’Itajaí. Les concurrents ne se sont sans doute même pas rendus compte qu’ils avaient passé ce cap, tout occupés qu’ils étaient à tenter de survivre dans

    2 avril 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 3183

  • Certaines équipières n’en étaient pas à leur coup d’essai. Pour les autres, c’est la découverte. Mais selon Sam Davies, ce qui ressort de cette navigation dans le Grand Sud, c’est surtout une formidable expérience de groupe.
    Le skipper de Team SCA nous raconte les difficultés rencontrées par le bateau rose ces derniers jours et regarde aussi loin devant elle vers Itajai et même plus loin encore.

    C’est un soulagement de franchir ce Cap Horn qui nous semblait encore si loin la semaine dernière. Cela a été compliqué avec les différentes casses et nos problèmes d’électronique. Donc c’est un moment que l’on attendait avec impatience. Nous avons mis une gerbe à l’eau en souvenir de notre coach Magnus Olsson. C’est notre manière de lui rendre hommage. On espère qu’il nous regarde et qu’il est fier de nous.
    On continue de garder un œil les unes sur les autres et aussi sur le bateau. Car les prochaines 48 heures s’annoncent ventées et tout le monde commence à accuser un peu la fatigue. Celle-ci est aussi accentuée par le froid.
    Mais ce n’est pas comme si nous ‘n’avions pas rencontré déjà ce type de conditions sur cette étape. On peut dire que nous sommes entrainées ! Nous savons que nous avons encore quelques jours difficiles devant nous. Après, la température va commencer à remonter. Tout le monde est impatient de cela, ça nous fait avancer.

    Nous avons rencontré plusieurs situations difficiles à gérer dans cette étape. Notamment, cet empannage chinois. Suite à cela, nous avons déchiré la voile indispensable pour naviguer dans le Grand Sud. Cela nous a mis un peu hors jeu pour le reste de l’étape. Mais personne n’a de regret. Cela fait partie de notre apprentissage. C’était un moment compliqué pour toutes. Il nous a fait réaliser que ni notre bateau ni nos voiles n’étaient indestructibles.

    C’est la première et la dernière fois !

    Nous avons été probablement plus prudentes les deux jours suivants. Après, nous avons juste cherché à naviguer proprement.
    Il y a quelques jours, au milieu de la nuit, nous avons eu des bourrasques de neige avec des pointes à 40 nœuds. Ce n’était pas vraiment les conditions de navigation idéales. Ce sont des conditions impitoyables. Nous avions une mer vraiment mauvaise. C’était impossible de faire avancer le bateau vite. Il se faisait complètement chahuté par les vagues. C’est très frustrant pour nous car nous savons que nous sommes capables de faire aller le bateau plus vite. Mais nous avons été très freinées par les conditions de mer la semaine dernière.

    Ce qui est sûr, c’est que nous allons revenir encore plus fortes pour la sixième étape. Quand nous étions en train de passer le Cap Horn, certaines filles ont dit « C’est la première et la dernière fois ! ». Mais je suis sûre qu’avec le temps, une fois à Itajaí, elles auront oublié la difficulté et n’aurons qu’une envie : revenir !
    C’est une incroyable expérience pour une équipe. Je suis vraiment contente de ce que nous sommes en train de réaliser. Certaines d’entre nous sont déjà passées par ici, mais dans d’autres conditions et pas avec le même bateau. C’est très différent avec ces monotypes. Pour toutes, c’est comme découvrir un nouveau territoire.

    Celles qui ont déjà navigué dans le Grand Sud ont apporté leur expérience concernant la survie dans cette zone hostile. Elles ont aussi été utiles dans la conduite du bateau, dans la manière de trouver la bonne limite pour la bonne vitesse. Celles qui n’étaient jamais venues ont apporté leur connaissance de la régate et ont aidé à mener le bateau du mieux possible. Tout le monde apporte sa pierre à l’édifice et nous essayons de mener le bateau comme nous savons le faire.

    Actuellement, nous avons 25 nœuds de vent. Ce n’est rien en comparaison de ce qui nous attend. On verra si c’est conforme aux fichiers.
    Notre objectif dans les conditions à venir va être de préserver les filles et le bateau.

    • Le Horn de Team SCA •

  • Fin de partie pour Dongfeng

    C’est la mort dans l’âme que Dongfeng Race Team a annoncé son abandon pour l’étape numéro 5. Jusqu’au bout, Charles Caudrelier et ses hommes ont espéré repartir en course mais ils ont du renoncer devant l’ampleur

    1 avril 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2406

  • Le cap Horn au meilleur de sa forme…

    Hier le Le cap Horn s’est montré sous son visage des bons jours. Par chance les quatre premiers équipages ont doublé le myhtique rocher de jour et dans un vent portant bien installé. Des conditions superbes pour des

    31 mars 2015 • 2014-15, Course au Large, Divers, Images du jour, Volvo Ocean Race • Vues: 4019

  • Touché mais pas coulé !

    Après quatre étapes extraordinaires pour notre équipe, on rencontre notre premier coup dur. Un très gros coup. Hier soir notre mât s’est brisé à seulement 200 milles du Cap Horn. Brisant aussi les rêves de premier Cap

    31 mars 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2567

  • Seules au monde !

    La journée d’hier a été épique pour les bateaux de tête qui ont enroulé le Cap Horn. C’est Team Alvimedica qui a quitté en premier le Pacifique Sud pour rejoindre l’Atlantique. Les équipages ont été occupés, pas

    31 mars 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2216

  • Alors que Dongfeng Race Team est toujours en route, sous gréement de fortune, vers Ushuaia, les leaders enroulent le Cap Horn les uns après les autres. Alvimedica a été le premier concurrent à quitter le Pacifique Sud, à 16h07 aujourd’hui (heure française), suivi par Abu Dhabi Ocean Racing, seulement 15 minutes plus tard. Les skippers livrent leurs impressions au passage de ce rocher mythique.

    Charlie Enright (Team Alvimedica) :

    Ha ! Pour moi, cette course, c’est avant tout de la compétition mais cette étape est un peu différente. C’est très spécial pour nous. Nous pouvons voir Abu Dhabi Ocean Racing derrière nous, la bagarre continue. On reste concentrés.
    Nous avons enchaînés 14 empannages hier. C’est énormément de travail.
    Nous allons rencontrer une énorme zone de transition. Entre la brise que l’on a en ce moment et plus tard. Les deux prochains jours vont être très compliqués. Nous n’aurons pas trop le temps de célébrer le passage du Horn. Ça attendra et on sait qu’on ne va pas se reposer pendant les deux prochains jours.
    Nous sommes très heureux de pointer en tête !

    Ian Walker (Abu Dhabi Ocean Racing) :

    Quelle belle sensation à bord ! Nous avons énormément tiré sur le bateau ces derniers jours. Nous pouvons voir Alvimedica. Le Cap Horn est juste là, à notre gauche. Je ne l’avais jamais vu !
    Je suis juste heureux d’être arrivé ici en un seul morceau. C’est le principal. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir mais on en a fait une bonne partie et nous sommes en forme !
    Nous avons eu une période compliquée quand Alvimedica allait si vite mais ces deux derniers jours, ça a été venté et on a fait du bon travail. Nous allons avoir du vent plus léger les deux prochains jours. Il faudra rapidement décider si l’on passe à l’intérieur des îles ou à l’extérieur.

    Iker Martinez (MAPFRE) :

    Tout le monde est en forme et c’est le plus important. C’est une partie de l’étape que l’on est heureux de laisser derrière nous. En plus, nous sommes à la bagarre pour la victoire, c’est super. Nous nous sommes bien amusés avec Alvimedica. Nous avons un peu de retard car nous avons été un tout petit peu plus conservateurs que nos camarades mais nous sommes très contents.

    Sam Davies (Team SCA) :

    La nuit dernière, nous avons eu à énorme grain. On ne voyait rien. Nous avons un plan pour passer le Cap Horn en un seul morceau et ensuite, nous reprendrons la course. Je ne dis pas que nous ne sommes pas en course mais il nous manque une voile. Maintenant, nous ne pouvons pas prendre le moindre risque avec les voiles car nous allons en avoir besoin pour aller du Cap Horn à Itajaí. Les voiles qu’il nous reste sont trop compliquées à utiliser dans ces conditions.

    • Les mots du Horn •

  • Vivez le passage du Cap Horn en Direct

    Alors que Dongfeng a perdu, une partie de, son mât, les autres équipages alignent les milles vers la délivrance appelée cap Horn. Vivez en direct ce passage du rocher mythique, véritable porte vers l’Atlantique Sud et

    30 mars 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2196

  • Dongfeng Race Team, leader du classement général de la Volvo Ocean Race, a démâté cette nuit alors qu’il approchait du Cap Horn, sur la cinquième étape du tour du monde. Charles Caudrelier, le skipper du bateau franco-chinois revient sur les événements de la nuit.

    L’équipage se dirige vers Ushuaia (Chili) où va l’attendre l’équipe technique. Caudrelier ne souhaite pas abandonner pour l’instant. Il étudie toutes les possibilités pour terminer l’étape sous gréement de fortune même s’il reconnait que cette « option A » n’est pas la plus évidente. Le bateau doit arriver à Ushuaia d’ici 24 à 36 heures, soit mardi après-midi, heure française.

    Que s’est-il passé cette nuit ?

    On allait moins vite. C’est vrai qu’on a toujours été prudents, sans doute refroidis par notre empannage chinois d’il y a quelques jours. Le but, c’était d’arriver en bon état au Cap Horn et il y avait encore plein de choses à faire après. Ces petits retards accumulés n’étaient pas très graves. On était vraiment sur la réserve et on naviguait normalement. On était à un ris fractionné (voilure réduite, ndlr) avec 25 – 30 nœuds de vent, ce qui est tout à fait raisonnable. D’un seul coup, bang ! J’étais à l’intérieur. J’ai cru que c’était un safran qui avait cassé. Je suis sorti et même sur le pont ils ne comprenaient pas très bien parce qu’il nous restait encore les voiles. Ils pensaient que c’était la tête de la Grand Voile qui avait cassé et qui s’était décrochée du mât. En fait, non, c’est le mât qui était cassé. Il a cassé très haut, au troisième étage de barre de flèche. Pourquoi ? On ne sait pas. On n’a pas fait de grosse bêtise, ça c’est sûr. Est-ce qu’on l’a mal utilisé ? Est-ce qu’on l’a trop chargé ? Je ne crois pas. On était à peu près dans ce qu’on a l’habitude de faire. C’est des mâts qui sont extrêmement cintrés et c’est vrai que ça faisait un petit peu peur. Depuis le début, on avait un peu cette inquiétude là. Il a cassé à peu près comme on aurait pu s’y attendre. Il y a peut-être un périphérique qui a cassé, ça, on ne le sait pas.

    Quelles étaient vos conditions de navigation ?

    Les conditions n’avaient rien d’extrêmes, au contraire. Nous avions une chance inouïe. On est devant une dépression donc la mer est extrêmement bonne. On avait 25 nœuds de vent avec des vents qui n’étaient pas très denses par rapport aux autres jours. Nous avons eu des conditions beaucoup plus musclées après la Nouvelle-Zélande. La mer était un pur bonheur. Ça glissait bien, ça allait vite. C’étaient des conditions tout à fait raisonnables, surtout pour ces coins là. Il n’y avait vraiment pas de quoi s’inquiéter pour le mât.

    Comment se sont déroulées les premières minutes après le démâtage ?

    Le problème qu’on a eu, c’est que nous nous sommes retrouvés face au vent. On a perdu le contrôle du bateau avec un énorme bout de mât qui se baladait au-dessus de nos têtes. Ma première frayeur, ça a été que ça tombe sur l’équipage. Il a fallu qu’on arrive à redresser la route pour se mettre à peu près au vent arrière. Nous avons réussi à faire ça. On a eu des problèmes parce que la voile d’avant était sous le bateau. Il a fallu couper un peu partout mais ça ne s’est pas trop mal terminé. Maintenant, la voile est accrochée toujours par la tête. On a nos deux bouts de mât, une voile accrochée qui vole à l’horizontale parce qu’il y a quand même 25 – 30 nœuds de vent et on avance tout doucement vers Ushuaia. Il faut qu’on arrive à résoudre ce problème : comment récupérer ce bout de mât et essayer de sauver notre Grand Voile. C’est ce qui m’importe le plus.

    Quelle est la prochaine étape ?

    On est à 160 milles de l’entrée du détroit qui mène à Ushuaia. Après, il y a 70 milles donc on est à peu près à 250 milles d’Ushuaia. Il nous faudra au moins 24h, ce sera même plutôt 36. Là bas, notre équipe technique nous attend. On ne va pas encore abandonner l’étape parce qu’on a toujours la solution, comme on l’avait fait avec Groupama de terminer sous gréement de fortune. Ça me parait quand même compliqué pour être, ensuite à temps, au départ de la prochaine étape. Mais l’objectif, c’est de gagner deux points. Il y a quand même deux points à prendre entre une place de 6ème et un abandon. Mais ça va être difficile. L’option B, c’est d’arriver à ramener le bateau à Itajaí le plus vite possible pour récupérer un mât neuf et être prêt pour la prochaine. C’est l’objectif numéro 1 aujourd’hui. Il faut être à Itajaí, prêt pour la prochaine étape pour regagner des points que l’on a perdus.

    Quel est l’état d’esprit à bord en ce moment ?

    Ça va être dur dans les prochains jours car on va voir les copains qui vont faire une belle régate. Nous, il faut qu’on amène le bateau à Itajaí le plus vite possible. On ne va sans doute pas avoir de période « off ». C’est des choses aussi importantes. On attend toujours les escales avec impatience pour retrouver sa famille. Cette étape est extrêmement dure. Elle n’a rien à voir avec les autres. On était fatigué et la fin est rude. Ça va être un coup dur à avaler mais il faut se souvenir qu’il y a deux ans, il y a un bateau qui était en tête de cette étape (Groupama 4, ndlr), qui a démâté et qui a gagné la course ! Et il avait plus de points de retard que l’on en aura à Itajaí. Tout peut arriver ! On aurait pu casser en plein milieu du Pacifique, dans notre malheur on ne casse pas trop loin de la côte et on peut réagir vite. C’est un démâtage heureux ! Il y a des démâtages plus malheureux.

    • On ne va pas encore abandonner l’étape •

  • Dongfeng a démâté

    C’est ce matin à 3H15 UTC que le VO65 Dongfeng a démâté ‘ 240 milles du cap Horn. Fort heureusement aucun membre d’équipage n’a été blessé dans cet incident. Le mât s’est cassé net au-dessus du 3e étage de

    30 mars 2015 • 2014-15, Course au Large, Volvo Ocean Race • Vues: 2198