Charles Caudrelier
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« Ça va être une étape amusante, intéressante et orientée vers la performance ». Les yeux de Carolijn Brouwer brillent dans le soleil brésilien. Elle s’arrête quelques secondes, pensant aux 5 010 milles qui séparent Itajaí de Newport, aux Etats Unis.
Qu’est-ce qui attire tant l’équipière de Team SCA ? Et bien, les alizés qui occuperont une bonne partie de cette étape à cheval sur deux continents. « Dans les alizés, tu peux naviguer dans un vent portant de 15 à 20 nœuds » explique Brouwer. Simon Fisher, le navigateur d’Abu Dhabi Ocean Racing est plus prudent. « Même s’il y a beaucoup d’alizés, ça reste une étape difficile ».
« Comment aller jusqu’à Cabo Frio aussi vite que possible et comment rejoindre les alizés ? » demande t’il. « On peut aller à la côte, ce qui signifie que l’on y est pour un moment ou alors investir dans une route au large. Mais dans ces cas là, tu peux te faire dépasser par les bateaux qui sont sur une route plus directe. »
Andrew Cape (Team Brunel) connait bien cette zone dans laquelle il a navigué à plusieurs reprises et il a quelques réponses. « Après le départ, l’idée générale est d’attraper les alizés de Sud Ouest aussi vite que possible. A priori, nous allons devoir passer le long de la côte pour rejoindre l’équateur. En passant par cette route, il y a une zone de haute pression permanente. En approchant de l’équateur, nous allons naviguer dans le Pot au Noir pour la quatrième fois depuis que nous avons quitté Alicante. »
Après cela, nous allons naviguer dans l’hémisphère nord et attraper les alizés de nord est. La probabilité d’un vent instable va augmenter auprès les Bermudes. Il faudra composer avec des forts courants océaniques, des basses pressions et des vents d’Ouest.
C’est en effet sur cette dernière partie du parcours que tout pourrait se jouer. Les températures vont commencer à descendre et les vents de terre deviendront difficiles à négocier.
Lors de la dernière édition, la flotte s’était arrêtée à Miami. Les quelques milles qu’il faudra faire en plus pour rejoindre Newport seront importants.
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Le pari de Dongfeng est presque gagné. Alors que le bateau s’apprête à une première sortie en mer, avec son nouveau mât, le skipper Charles Caudrelier fait le point, à moins de trois jours du départ de la sixième étape.
Comment avance le chantier ?
Ça avance bien. La bonne nouvelle, c’est que tout est arrivé à l’heure. Ce qui pouvait nous empêcher de prendre le départ, c’était que le mât n’arrive pas. Il a fait un long parcours pour arriver jusqu’ici. Il est passé d’avion en avion. Le bateau devait lui aussi arriver en temps et en heure. Ils sont arrivés dimanche, soit 7 jours avant le départ. C’est suffisant. Toute l’équipe de Volvo et notre shore crew travaillent beaucoup dessus et pleins de gens sont venus nous aider. Ça avance vite. On devait mettre le mât demain et on va le mettre ce soir finalement (hier, ndlr). On gagne du temps, c’est bien. Nous serons prêts pour dimanche, ça c’est sûr et on espère faire l’In-Port samedi.
Quels sont les points clés de ce parcours ?
Les points clés, ça va être de réussir à sortir de la baie de Rio, ce qui n’est pas évident. C’est une zone très compliquée au niveau du vent. Il n’y a pas beaucoup de vent et la météo n’est pas très bonne pour l’instant. Derrière, on va récupérer ce qu’on appelle les vents constants de l’anticyclone de St Hélène. Ils vont nous pousser vers le Nord et le long des côtes brésiliennes. Il faut sortir en premier, ça va être très important. Ça va être une course de vitesse jusqu’au nord du Brésil. Il va falloir choisir l’endroit où passer le Pot au noir et l’équateur. C’est toujours un point clé. Ensuite, on va se retrouver dans les alizés de l’hémisphère nord. C’est des vents assez constants donc une course de vitesse jusqu’au nord des Caraïbes. On va ensuite rentrer dans la zone de l’arrivée. Toutes les dépressions partent de Newport. Quand on fait des records, c’est là que l’on surveille les départs des dépressions. C’est un endroit où il se passe beaucoup de choses au niveau météo. Le vent change beaucoup. Ça va sûrement être une zone très compliquée à naviguer.
Gagner la Volvo, c’est encore possible ?
Avec cette étape, on a pris plus de points qu’en quatre étapes. On a un énorme trou avec Abu Dhabi. Récupérer 8 points sur une flotte de 5 bateaux, c’est compliqué. Surtout qu’Abu Dhabi est très régulier. Ça va être compliqué de récupérer les points. Ça n’est pas impossible. On a eu un problème de mât, ça peut arriver à tout le monde. Personne n’est à l’abri. On se rappelle de la dernière Volvo où Telefonica avait cassé deux safrans sur l’avant dernière étape. Ça avait tué leur course. On va rester concentré, on va essayer de faire des bonnes manches comme on a fait jusque là. C’est sûr que sans grosse erreur de leur part, ça va être compliqué. Tout peut arriver. Il faut aussi qu’on surveille les gens derrière. La cinquième place, elle n’est qu’à trois points. On a peut-être perdu notre chance de gagner la course, si en plus on ne finissait pas le podium, ça serait dur pour notre équipe.
Comment préparez vous cette étape ?
On se prépare un peu différemment car on n’a pas encore notre bateau à l’eau. D’habitude, on commence à naviguer à partir du mardi. Ça nous remet dans le bain. Là, c’est un peu particulier, c’est moins facile. On est à terre. On a beaucoup de choses à régler, on a un nouveau mât donc ça va être un peu différent de d’habitude. On essaie de bien se reposer, on fait beaucoup de sport pour être en forme car on commence à être usés par la course.
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