Tous à bon port

© Jesus Renedo / Acciona 100% Ecopowered

C’est à 15h 12mn 22s (TU+2), que Javier Sansó a franchi la ligne d’arrivée à bord d’ACCIONA 100% EcoPowered. Dernier concurrent classé de cette deuxième étape, il aura surtout validé la pertinence de son concept.

C’est le verre à moitié vide ou plein selon le regard que l’on porte. En franchissant la ligne près de vingt-quatre heures après ses adversaires, Bubi Sansó peut mesurer le chemin qui lui reste à parcourir pour être au niveau des meilleurs au départ du prochain Vendée Globe. Mais son bateau vient d’être mis à l’eau et c’était la première course du skipper espagnol sur sa nouvelle monture. La prise en main d’une telle machine demande du temps et c’est somme toute logique que Bubi n’ait pas trouvé d’emblée les clés pour rivaliser avec des garçons qui cumulent les milles, tant en entrainement qu’en course. Mais surtout, Javier Sansó a démontré que le concept d’un bateau de course équipé à 100% en énergies renouvelables était parfaitement réaliste. Et c’est déjà sa première victoire.

Un schéma à reconduire

A l’occasion d’une conférence de presse en présence de Jack Dillenbourg, adjoint au Maire de la ville de La Rochelle chargé des Sports et de Dominique Wavre, skipper et administrateur de l’IMOCA pour l’occasion, l’organisation de l’Europa Warm’Up a dévoilé le programme des festivités durant la semaine. Jeudi, les skippers des monocoques ont invité les enfants des écoles rochelaises à venir visiter les bateaux et plonger dans les entrailles de ces monstres de carbone. Qui sait s’ils ne recueilleront pas quelques confidences des navigateurs, souvent diablement discrets sur leurs petits secrets de fabrication. Mais que ne feraient pas les navigateurs pour les jeunes pousses ? Vendredi, les monocoques sortiront de l’écrin du bassin des chalutiers pour quelques chronos dans le pertuis d’Antioche. Samedi, ce sera la fête sur les quais, avec tout d’abord un grand tournoi de pétanque à 13h30 devant le café de la Renommée ; tournoi qui pourrait associer skippers et quelques joueurs de l’équipe de rugby de l’Atlantique Stade Rochelais. A partir de 14h, le quai Eric Tabarly bruissera des musiques de la Fanfare Sociale quand les producteurs locaux proposeront des dégustations. A 16h, ce sont les skippers qui seront au centre des attractions avec une séance de dédicaces, suivie de la remise des prix officielle. Un objectif commun : accueillir un très large public. La fête se terminera par un concert à bord du France 1 manière de clôturer en beauté la semaine… Les skippers ont, en tous cas, été séduits par l’accueil des Rochelais et l’ont fait savoir. Alors, La Rochelle, ville étape de l’Europa Warm’Up en 2014 ? L’hypothèse n’a rien d’incongru.

Ils ont dit :

Jack Dillenbourg, adjoint au Maire de la ville de La Rochelle chargé des Sports :

Le format d’une telle manifestation est éminemment séduisant. Voir ces monocoques dans le bassin des chalutiers, entendre les skippers parler de leurs exploits avec une telle simplicité, nous sommes évidemment très heureux de pouvoir accueillir l’Europa Warm’Up, même si compte tenu des circonstances, nous avons dû travailler dans l’urgence. C’est aussi la vocation de La Rochelle d’accueillir des grands événements voile… Alors un retour de la course dans deux ans, cela mérite d’être étudié.

Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), quatrième de l’étape :

La course n’a pas toujours été facile, mais elle est particulièrement instructive. C’est un format parfait : une première étape en équipage qui permet de valider des choix techniques avec les personnes compétentes à bord et une deuxième en solitaire pour tester notre capacité à prendre en main ces machines qui sont quand même incroyablement complexes.
De cette deuxième étape, je retiens du bon et du moins bon. Le pire, c’est la perte de mes deux spis juste après les Açores. Cheminées Poujoulat s’est retrouvé avec les ailes coupées, notamment dans la dernière partie du parcours. Autre souci de moindre envergure, le fait que mes voiles en carbone perturbent les émissions des ondes radio. J’ai attaqué la descente depuis le Fastnet sans avoir pu mettre à jour mes informations météo. Le meilleur, cela reste ce grand bord de portant dans du vent soutenu entre les Açores et le Fastnet. On a vu qu’il fallait attaquer et cette course a montré combien le niveau est élevé et homogène. J’ai fait des pointes à 30 nœuds, il fallait quand même tenir le bateau…

Javier Sansó (ACCIONA 100% EcoPowered), cinquième de l’étape :

On a eu pas mal de soucis avec les pilotes qui ne fonctionnaient pas très bien. On l’a constaté avant même d’arriver aux Açores. En revanche, sur le plan des performances, le bateau est parfait. Je n’ai eu aucun souci de production d’énergie, les panneaux solaires couplés aux hydrogénérateurs. On a eu trois jours sans un rayon de soleil et tout a bien fonctionné. C’est dommage d’avoir été séparé du reste de la flotte du fait de mes pilotes. J’ai pu tester néanmoins beaucoup de choses. Enfin, il faut dire que le niveau de la flotte était incroyable. Pour moi, le futur vainqueur du Vendée Globe se trouve parmi ces gars-là.

Dominique Wavre (skipper et administrateur de l’IMOCA) :

Moi qui ai choisi La Rochelle comme port d’attache de mon Mirabaud, je suis particulièrement content de voir les IMOCA investir les pontons du bassin des chalutiers. Je suis épaté de voir le niveau de performance des concurrents. Je suis tout aussi bluffé sur la manière dont l’équipe d’organisation a réussi le tour de force de monter une course impeccable tant au niveau organisation que suivi médiatique en aussi peu de temps. Je serais très fier de voir cette épreuve revenir à La Rochelle.

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WindReport'

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