Rafale d’arrivées à partir de ce soir

C’est une victoire large que celle de Virbac-Paprec 3, avec plus de 10 heures d’avance sur son fidèle camarade de jeu, Hugo Boss. Une victoire à la hauteur des efforts des deux hommes qui ont tout donné pendant 15 jours. Arrivés fourbus et barbus dans la nuit de Puerto Limon, ils améliorent de 1 heure et 07 minutes le temps de référence de ce parcours après 15 jours, 18 heures et 54 secondes de bagarre. Alex Thomson et Guillermo Altadill sont attendus ce soir vers 20 heures.

2011 est une belle année pour Jean-Pierre Dick et Jérémie Beyou. Le premier a remporté cet hiver la Barcelona World Race. Le second a gagné cet été la Solitaire du Figaro. Ensemble, ils ont fait des merveilles sur cette Transat Jacques Vabre qu’ils ont maîtrisée pendant plus de la moitié du parcours. Plusieurs heures après leur arrivée à Puerto Limon, les deux marins étaient chancelants mais toujours debout, à refaire le match et répondre aux média. Dans quelques heures, ils seront sur les pontons du Môle 70 pour accueillir leur valeureux dauphin Hugo Boss.
Sur une route similaire à celle des vainqueurs, Alex Thomson et Guillermo Altadill n’ont pas démérité. Joint à la vacation de midi, le marin britannique confiait être fatigué et avoir hâte de toucher terre. Ce devrait être le cas vers 20h00, heure française. Le 3e concurrent de la classe Imoca est attendu vers 5 heures du matin le 19 novembre. Banque Populaire est bien parti pour monter sur cette troisième marche, même si Armel le Cléac’h et Christopher Pratt ont bien ralenti à 140 milles de l’arrivée… Dans leur sillage, il y aura une vraie rafale d’arrivées : Macif, Groupe Bel, Safran et Bureau Vallée ne sont qu’à quelques heures les uns des autres. Puis ce devrait être le tour d’Actual, vainqueur annoncé en Multi50.

En tête des Class40, Aquarelle.com est en core à 300 milles de l’arc antillais. Dans un peu plus de 24 heures, Yannick Bestaven et Eric Drouglazet navigueront à leur tour en mer des Caraïbes. La situation va se compliquer pour les retardataires de cette catégorie. Les bateaux les plus à l’Est pourraient subir le passage d’une dépression tropicale (grains, fortes rafales, orages) avant de se retrouver dans la pétole. Cette situation pourrait concerner 11th Hour Racing, Groupe Picoty, Phoenix Europe Express et plus loin Hip Eco Blue et Partouche.

Ils ont dit

Jean-Pierre Dick et Jérémie Beyou – extraits de la conférence de presse

Deux premiers jours de course difficiles…
Jérémie Beyou : « On a fait des bêtises notamment le deuxième jour où on s’est monté le bourrichon avec PRB. Mais ce n’était pas rédhibitoire. On a fait notre autocritique et on a réussi à rectifier le tir. On a réussi à rester lucides et à prendre notre course en main presque comme dans un rêve. C’est peut-être un des moments clé de la course, ça nous a mis une petite piqûre ».

Petites casses
Jérémie Beyou : « Quand on mène un train comme on l’a fait, on a beau avoir le bateau le mieux préparé du monde, être deux garçons méticuleux, il y a toujours des petits tracas. On a eu des problèmes de plomberie (ballasts) en début de course, JP a passé les 3 à 4 premiers jours à pomper dans le bateau avec sa pompe électrique, on a eu des soucis de réglage de vérin de quille. On a cassé la bulle de barre tribord après qu’une grosse vague ait explosé sur le pont. Ça veut dire qu’à la barre, on était sous la lance à incendie, et ça, c’est vraiment pénible. On a déchiré notre grand spi bleu, et la nuit dernière, on s’est fait une petite figure libre sous un grain qui aurait pu mal tourner ».

A propos de l’intensité de la course
Jean-Pierre Dick : « Nous ne nous sommes pas ménagé. On est allé au bout de ce qu’on pouvait faire. Certains quarts étaient difficiles. Il faut savoir se raisonner dans ces courses-là pour se reposer, se concentrer sur soi-même, pas seulement sur la marche du bateau. Parce qu’à long terme, ça ne paye pas. »

A propos de leur entente à bord
Jean-Pierre Dick : « Jérémie correspond à ce que j’imaginais. C’est quelqu’un qui est &l aquo; sur la bête » et personnellement, ça me fait plaisir de naviguer avec des gens comme ça. Pas besoin de le pousser… On sent la motivation derrière, c’est important ».

Jérémie Beyou : « Il y a une transparence totale chez JP dans son fonctionnement. Il m’a donné toutes les clés pour que ça marche. Il est en mer et dans le fonctionnement de son projet comme il est à terre. C’est quelqu’un ouvert d’esprit et qui voit plus loin que le bout de son nez. L’objectif était de faire une belle Jacques Vabre et on l’a fait. Je me suis régalé.»

En direct de la course

Armel Le Cleac’h (Banque Populaire) : « de la régate jusqu’au bout »
«Ça va être de la régate jusqu’au bout. La troisième place, on est allée la chercher sur les deux derniers jours. On sait que ces derniers milles vont être délicats, les arrivées comme ça, on connaît en Figaro. On attend quand même les classements avec impatience. Je pense qu’il y a un problème sur Macif, ça ne se voyait pas trop la nuit dernière à cause des grains. Par contre avant hier, sous spi, en descendant vers Saint-Domingue, on avait toujours une vitesse supérieure de un ou deux nœ uds, c’est ce qui nous fait penser qu’ils ont un souci.
Virbac a fait une super course, très propre. C’est une transat qui a réussi à Jean-Pierre trois fois. Ils ont été très bons, ça va être difficile de choisir entre les deux comme marin de l’année !»

Yves Le Blevec (Actual) : « la nuit, le pilote barre mieux que nous »
« On progresse assez bien, sous un beau ciel d’alizés. Les conditions de navigation sont assez agréables. Du temps à la barre, on en passe beaucoup . Le bateau se comporte mieux quand il y a un barreur attentif et éveillé à la barre. En revanche, on met le pilote la nuit car on a une perception différente de notre environnement, on ne voit pas l’eau, on ne voit pas les voiles, on navigue aux instruments. C’est ce que fait le pilote et mieux que nous ! Donc on lui confie la barre la nuit. La limite du pilote, c’est une affaire de confiance qu’on a dans la mécanique. On peut se faire peur quand il y a du mauvais temps. Les pilotes d’aujourd’hui sont de véritables calculateurs qui arrivent à avoir une réaction très rapide aux mouvements du bateau. (…)
On a suivi l’arrivée de Virbac. Ils ont fait une course assez exemplaire, ils ont donné l’impression de maîtriser leur affaire de bout en bout. C’est une victoire qui paraît simple mais elle est super travaillée ».

Yannick Bestaven (Aquarelle.com) : « pas trop d’animaux sauf les poissons volants »
« Dans un peu plus de 24 heures on arrivera sur l’arc antillais. La dernière journée a été dure, on a encore eu 25 à 30 nœuds au portant. Pour attaquer dans ces conditions, il faut faire attention au matériel et physiquement c’est difficile. Mais on savait qu’ensuite, on aurait des conditions clémentes et qu’il fallait creuser l’écart. Le bateau est à 100% de son potentiel, on a de tout petits problèmes mécaniques mais qui n’empêchent pas d’avancer, la girouette et l’anémomètre ont disparu depuis longtemps mais ça ne nous gêne pas
Il fait très chaud dehors, la mer est plutôt bien rangée. Ce matin c’était magnifique, on se rapproche des îles, on ne voit pas trop d’animaux sauf des poissons volants, on pourrait en manger tous les matins ! La victoire de Virbac-Paprec 3 est superbe. Jean-Pierre et Jérem’ ont fait une très belle course avec une option pas évidente : remettre de l’ouest dans la baston ! Bravo à eux et bravo aussi à Hugo Boss qui arrive derrière. Nous on se dépêche d’arriver ».

Les positions des bateaux ce vendredi 18 novembre à 14h00 :

IMOCA
1 – Virbac-Paprec 3 (Jean-Pierre Dick – Jérémie Beyou) : arrivé le 18 novembre à 9h 15min et 34sec.
2 – Hugo Boss (Alex Thomson – Guillermo Altadill) : à 59,3 milles de l’arrivée
3 – Banque Populaire (Armel Le Cléac’h – Christopher Pratt) : 80,9 milles du leader

Multi50
1 – Actual (Yves Le Blevec – Samuel Manuard) : 376,2 milles de l’arrivée
2 – Maitre Jacques (Loïc Fequet – Loïc Escoffier) : 379,8 milles du leader

Class40
1 – Aquarelle.com (Yannick Bestaven – Eric Drouglazet) : 1417,7 milles de l’arrivée
2 – ERDF Des Pieds et des Mains (Damien Seguin – Yoann Richomme) : 162,6 milles du leader
3 – 40 Degrees (Hannah Jenner – Jesse Naiwark) : 262,1 milles du leader

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Transat Jacques Vabre

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