Passage en mode océanique

© Alexis Courcoux

Ce dimanche matin, à l’exception de Germain Kervéléo et Jean-Sébastien Henry (Armor Lux / Clown à l’hôpital / Père Loutic) et Louis-Maurice et Johanna Tannyères (Hôtel Emeraude Plage), l’ensemble des duos de la Transat AG2R LA MONDIALE a franchi la porte de parcours obligatoire de La Palma, située dans le nord-ouest des îles Canaries. La flotte, toujours emmenée par Nacarat, attaque maintenant une sorte de deuxième « round », passant cette fois véritablement en mode océanique.

« Jusqu’ici, la course ressemblait franchement à une étape de la Solitaire du Figaro. Nous étions tous au contact, le long de la côte, avec des effets de sites à gérer … A présent, nous rentrons dans une deuxième phase de la course en entamant vraiment la traversée de l’Atlantique » a détaillé Charlie Dalin, ce matin à 5 heures. Fini, donc, de se gratter la tête pour négocier au mieux le dévent d’une île ou le tampon d’une autre. Pour autant, très vite, il va falloir faire de nouveaux choix tactiques et stratégiques. Car si, pour l’heure, les marins poursuivent « tout droit » – ou presque – leur route, poussés par 18-20 nœuds de vent de nord nord-ouest, s’offrant ainsi de belles glissades dans les surfs et des vitesses aux alentours de 8-9 nœuds, ils ne vont pas tarder à attaquer le jeu des empannages au grès des petites bascules de vent. Un vent assez irrégulier donc, qui les contraindra également à prendre une décision dans les prochaines heures : soit faire une route sud vers le vrai alizé, soit partir sur un cap au sud-ouest moins éloigné de l’orthodromie. Pour faire simple, la première option rallonge la route mais assure un régime d’alizé plus stable. La seconde, qui suit la courbure anticyclonique, offre un meilleur angle d’attaque et quelques milles en moins mais s’annonce moins ventée. Le dilemme est ainsi posé. Certains duos ont déjà un schéma de course clairement établi en tête. D’autres préfèrent attendre de voir l’évolution des derniers fichiers pour trancher. « On attend avec impatience ceux qui vont tomber dans la matinée pour prendre notre décision » avouait Eric Péron (Nacarat) lors de la vacation. Le programme du jour pourrait donc se résumer ainsi en deux points : empannages à répétition et décorticage de la situation météo.

Ils ont dit :
Eric Péron (Nacarat) : « On a enroulé La Palma hier midi, il n’y avait pas beaucoup de vent et on a eu un peu de mal à s’extirper. Derrière, ils ont moins peiné apparemment, au vu des positions ce matin. Là, pour l’instant c’est tout droit, mais dans quelques heures les options vont se dessiner. Il y en a deux : une option assez classique avec une route relativement sud avec l’alizé profond que l’on va chercher en empannant dans les prochaines heures. Cela consiste à passer dans le dévent des Canaries pour récupérer l’alizé du Cap Vert. Puis, il y a une route un peu intermédiaire, plus nord, dans la courbure anticyclonique. C’est un poil plus court, mais peut-être un peu moins venté. La route des alizés profondes est plus longue, et il peut y avoir une porte qui s’ouvre sur la route intermédiaire. Il faut faire le bon choix. Ce matin on aura plus d’éléments qu’hier pour nous décider. Plus on avance, plus on sait ce qui va se passer, mais plus on attend, moins on va avoir le choix. Il va donc falloir miser dans pas longtemps. Côté conditions, hier, il y a eu un tampon jusqu’à 22 heures TU, c’était un peu mollasson, mais maintenant on a retrouvé 18 – 20 nœuds, c’est plus agréable, ça glisse mieux, ça plane presque. Le programme du matin, c’est donc de préparer notre schéma, répondre à certaines questions que l’on se pose et valider tout ça. »

Charlie Dalin (Cercle Vert) : « Arrivé aux Canaries, il a fallu gérer le ralentissement à La Palma. Il fallait bien jauger de combien s’écarter de la route pour sortir du coussin (sans air). Maintenant, on a l’impression que ça tire par devant. On arrive à avancer à la même vitesse que Nacarat et derrière ça semble creuser un peu. On essaie donc de s’accrocher à Nacarat pour partir avec lui. On a notre schéma en tête, et même si on garde un œil sur eux bien sûr, on va appliquer notre stratégie. Pour la suite, il va falloir gérer le timing des empannages, mais pour nous il n’y a pas vraiment plusieurs options, c’est plutôt clair pour les 2 – 3 prochains jours. Plus ça va, plus on rentre dans un alizé qui forcit. On va gérer les bascules au fur et à mesure de la respiration de l’alizé, car selon les fichiers l’alizé oscille beaucoup. Sinon, on a l’impression de changer de mode. Le bateau est à plat, ça ne tape plus, et ça glisse tout seul dans les vagues, c’est plutôt plaisant. L’objectif pour nous, c’était de passer le premier tour dans le bon paquet. L’objectif est atteint, on est dans le groupe qui peut jouer la gagne au deuxième tour. »

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RivaCom

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Mis à l'eau le: 29 avril 2012

Matossé sous: Figaro 2, Monotypie, Transat AG2R

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