Le jour d’avant

© Jena-Marie Liot / DPPI

Ce sont les grands absents du jour : les moutons. Depuis le début de la compétition, on s’était habitués à ces émulsions d’écume aussi fugitives que nombreuses mais aujourd’hui le flux modéré de Sud Est n’a pas réussi à les faire sortir de leur tanière. « C’est une journée de transition » analyse David Lanier, expert météo pour l’Equipe de France. Depuis le début de la semaine, le vent était à l’Ouest, souvent fort, mais il retourne sa veste demain et viendra tout droit de l’Italie, poussé par un anticyclone. Comme il n’a pas grand-chose à faire du programme des courses, ce flux va commencer à s’activer dès ce soir et on peut s’attendre, demain, à trouver une mer mal pavée jouant les gros bras à l’entrée du port. En d’autres termes, il n’est pas dit que toutes les séries aient accès au terrain de jeu à commencer par les 2.4 qui ont une furieuse tendance à jouer au sous-marins quand les vagues se creusent. L’organisation a donc profité au maximum de cette journée clémente et, à 18.30, le plan d’eau était encore couvert de voiles de Star, de 49er ou encore d’Elliott.

RS :X : « Pic » attaque

La patronne aujourd’hui, c’est Charline Picon. Avec le changement de conditions météo, la Rochelaise reprend ses droits alors que les costaudes qui la devançaient hier sont bien à la peine dans les petits airs. « Pic » remporte deux manches pendant que Maja Dziarnowska et Olga Maslivets taillées pour la baston s’écroulent. « J’ai un peu d’avance mais demain, il y a du vent et de la mer » prévient Charline, loin de rouler des mécaniques après une telle journée. Chez les hommes, Julien Bontemps enchaîne deux manches de 8 et quitte le podium, au moins pour ce soir.

49er : Collé serré pour Manu Dyen et Stéphane Christidis

En 49er, chaque minute de cette journée a été exploitée à son maximum avec quatre manches lancées à la mitraillette pour les finalistes. Pour Manu Dyen et Stéphane Christidis, on pouvait difficilement rêver un meilleur scénario. « On a bien commencé la journée et on enchaîne avec trois belles manches » explique Manu, bien content de figurer aux avants postes ce soir. Rien ne dit en effet que le flux d’Est – et la mer qui va avec – ne contraigne les skiffs à rester sur le parking demain. « Si ça court, il faudra s’attacher dans les footstraps ! » prévient Manu qui est ce soir ex-æquo avec l’Australien Outteridge / Jensen.

470 : Retour en force

En dériveur double, les équipages tricolores font preuve d’une belle polyvalence. Camille Lecointre et Mathilde Géron, souvent rangées dans la case « équipage de brise » réalisent leur meilleure journée dans le petit temps. Elles grimpent sur le podium pour la première fois de la semaine et regardent, de loin, les leaders néerlandaises qui dominent de la tête et des épaules. « La victoire est mathématiquement possible, il faut y croire » explique Gildas Philippe, le coach. En effet, tout peut arriver en 470 et même le meilleur. Ainsi, Pierre Leboucher, secondé au pied levé par son coach Nicolas Le Berre, continue de jouer les troubles fêtes et se rapproche, petit à petit, du podium.

Laser : Bernaz rebondit, de Turckheim assure

Bonne surprise aujourd’hui pour Jean-Baptiste Bernaz. Un peu abattu par sa disqualification d’hier, « JB » claque la première manche de finale. « Cette manche gagnée fait du bien » explique le local de l’étape. Sophie de Turckheim pour sa part, continue sur sa lancée avec une belle manche de 2 qui peut lui permettre de convoiter le podium.

Match Race : Le jour le plus long

Les phases qualificatives se poursuivent en match race et les filles sont, à 20 heures encore en train d’enchaîner les matchs. La sélectionnée française, Claire Leroy remporte un match mais en perd deux dans une journée faite de beaucoup d’attente. « On a passé la journée sur l’eau pour trois matchs… » se désole le coach qui rappelle que sept matchs restent à jouer pour Claire et ses équipières avant de passer en quarts de finale.

Handi : Seguin reprend ses droits, Jourdren dans le match

Oubliées les Anglaises qui avançaient « comme des avions » en début de semaine. Helena Lucas et Megan Pascoe peinent maintenant à suivre Damien Seguin qui s’offre les trois manches du jour et s’envole vers une 7ème victoire. Bruno Jourdren et ses acolytes, en Sonar confortent leur place sur le podium.

Les interviews :

Manu Dyen (49er) :

« On a bien commencé la journée et après, on enchaîne avec trois belles manches. C’est une super journée. Ils annoncent très fort pour les deux jours à venir et si ça court, ce sera casse gueule. Il faudra s’attacher dans les footstraps ! »

Charline Picon (RSX) :

« En compétition, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu ce genre de conditions. Ça fait à peu près deux mois qu’on n’a pas pompé. C’était super dur physiquement, je me suis mise dans le rouge au niveau cardio. Demain, c’est à nouveau du gros temps. S’il y a du vent et de la mer, ce sera technique mais ça peut me convenir pas mal. »

Pierre Leboucher (470 H) :

« Aujourd’hui, c’était du petit temps et la première finale. On appréhendait un peu car c’est plus compact et on n’était pas préparé pour ces conditions. Finalement, les deux manches se sont bien passées. Sur la première manche, on prend un départ correct, on a une bonne analyse au près et on prend une 3ème place qu’on arrive à conserver jusqu’à la fin. Sur la deuxième manche, on était bien placés et on a eu un petit trou de vitesse qui nous fait perdre 20 mètres et 7 places. Des conditions comme celle-là sont surtout fatigantes pour l’équipier car on avait le droit de pomper sur la deuxième manche et Nico s’en est donné à cœur joie.»

Jean-Baptiste Bernaz (Laser) :

« J’ai un projet où je commence à monter doucement en ce moment. Bien sûr, j’aimerais être plus haut mais mon objectif est d’avoir mon pic de performance pour la Sail For Gold (en juin, ndlr). Un pic de performance est un moment où l’on est au meilleur niveau, que ce soit physique, mental, matériel. En ce moment, je navigue avec du matériel que je n’avais jamais essayé. C’est le principe, cette année, je travaille avec un bateau neuf à chaque régate afin d’être prêt pour les Jeux, car le matériel sera fourni. Je vais plutôt vite, je fais de bons départs mais je fais encore de grosses erreurs tactiques qui coûtent beaucoup. Cette manche gagnée me fait du bien. J’avais un petit coup au moral après ma disqualification d’hier. »

Philippe Gouard (DTN) :

« La SOF est à l’évidence un passage obligatoire parce que c’est la revue d’effectifs de l’Equipe de France à 100 jours des Jeux. C’est important pour nous car suivant les séries, et notamment les 470 féminins à qualifier nominativement, on y voit un peu plus clair. Et dans d’autres séries, ça nous permet de voir notre niveau, en plus dans une semaine avec beaucoup de brise. On ne se comporte pas trop mal, voire même assez bien. Lorsqu’on est à un an des Jeux, on se cible plutôt sur les championnats du monde qui vont se dérouler le mois prochain et les Jeux. Donc on fait un aménagement et finalement, la SOF est moins importante que les autres années mais une fois qu’on est dans le jeu, on ne peut pas se freiner et on joue le jeu à 100%. Il n’y a pas de petite SOF et de grande SOF. A chaque fois on doit se battre. Les résultats sont plutôt bons. Ça nous conforte dans l’idée qu’une équipe de France forte de plusieurs équipages est aux avants postes. En planche, Charline marche bien dans des conditions de brise qui sont extrêmes pour elles. Julien (Bontemps) est deuxième et conforte son titre de champion du monde. 49er avec de très bonnes places. Très bonne nouvelle en Star avec une place de trois à ce jour dans des conditions de brise extrêmement forte. Je trouve que Xavier, Pierre-Alexis et Jean-Jacques (le coach, ndlr) sont de plus en plus solides. Ils reviennent vraiment aux affaires en grands champions qu’ils sont. On est un peu déçus en Laser. Il n’y a pas de catastrophe mais il faut regarder avec lui où il en est. En Radial, c’est plutôt bien. Il y a de belles manches dans des conditions de brise qui ne sont pas évidentes. Elles sont très serrées. Sarah revient aux affaires, Sophie pointe son nez vraiment fort donc on verra au championnat du monde, en Allemagne dans une quinzaine de jours. »

Classements provisoires par série :

RS :X Femmes, classement provisoire après 8 manches :

1 – Charline Picon (Palmyr Atlantic Voile – SNCF) : 23 pts
2 – Maja Dziarnowska (POL) : 33 pts
3 – Moana Delle (GER) : 36 pts

5 – Pauline Perrin (CV Mayenne) : 48 pts

RS : X Hommes, classement provisoire après 8 manches :

1 – Piotr Myszka (POL) : 12 pts
2 – Shahar Zubari (ISR) : 18 pts
3 – Toni Wilhelm (GER) : 22 pts

5 – Julien Bontemps (ASPTT Nantes) : 24 pts
7 – Louis Giard (YC Marseille): 37 pts
12 – Benoit Bigot (Crocodiles L’Elorn) : 51 pts

Finn, classement provisoire après 6 manches :

1 – Rafael Trujillo (ESP) : 12 pts
2 – Deniss Karpak (EST) : 15 pts
3 – Vasilij Zbogar (SLO) : 23 pts

Laser radial, classement provisoire après 8 manches :

1 – Bouwmeester Marit (NED) : 20 pts
2 – Alison Young (GBR) : 21 pts
3 – Lijia Xu (CHN) : 23 pts

6 – Sophie de Turckheim (YC Antibes – Equipe de France Militaire) : 32 pts
12 – Sarah Steyaert (CV Chatellaillon) : 46 pts

Laser standard, classement provisoire après 8 manches :

1 – Tom Slingsby (AUS) : 12 pts
2 – Philipp Buhl (GER) : 14 pts
3 – Andy Maloney (NZL) : 16 pts

19 – Jean-Baptiste Bernaz (CN Ste Maxime) : 67 pts

470 Femmes, classement provisoire après 8 manches :

1 – Lisa Westerhof et Lobke Berkhout (NED) : 15 pts
2 – Tara Pacheco et Berta Betanzos (ESP) : 38 pts
3 – Camille Lecointre et Mathilde Géron (SR Brest – Equipe de France militaire / CN Plérin – Equipe de France militaire): 41 pts

13 – Ingrid Petitjean et Nadège Douroux (SN Marseille / SN Marseille) : 89 pts
17 – Emmanuelle Rol et Helene Defrance (ASPTT Marseille / ASPTT Marseille) : 120 pts

470 Hommes, classement provisoire après 8 manches :

1 – Mathew Belcher et Malcom Page (AUS) : 24 pts
2 – Sven Coster et Kalle Coster (NED) : 28 pts
3 – Panagiotis Mantis et Pavlos Kagialis (GRE) : 33 pts

4 – Pierre Leboucher et Nicolas Le Berre (ASPTT Nantes / FFVoile) : 36 pts
9 – Nicolas Charbonnier et Jeremie Mion (YC Antibes – Equipe de France Douane /SNO Nantes) : 53 pts

49er, classement provisoire après 9 manches :

1 – Nathan Outteridge et Jensen Iain (AUS) : 28 pts
2 – Manu Dyen et Stéphane Christidis (CNV Aix les Bains – Equipe de France Douane / EV Cagnes sur Mer – Equipe de France Militaire) : 28 pts
3 – Peter Kruger Andersen et Nicolai Thorsell (DEN) : 35 pts

8 – Mathieu Frei et Yann Rocherieux (SR Caledonienne / CN de Sciez) : 62 pts
10 – Julien d’Ortoli et Noe Delpech (YCPR Marseille / YCPR Marseille) : 65 pts

Star, classement provisoire après 7 manches :

1 – Iain Percy et Andrew Simpson (GBR) : 14 pts
2 – Richard Clarke et Tyler Bjorn (CAN) : 18 pts
3 – Fredrik Loof et Max Salminen (SWE) : 20 pts

4 – Xavier Rohart et Pierre-Alexis Ponsot (YC La Pelle / SNO Nantes) : 30 pts

Skud, classement provisoire après 6 manches :

1 – Daniel Fitzgibbon et Liesl Tesch (AUS) : 6 pts
2 – Alexandra Rickham et Niki Birrel (GBR) : 8 pts
3 – Jennifer French et Jean-Paul Creignou (USA) : 16 pts

2.4M, classement provisoire après 7 manches :

1 – Damien Seguin (SNO Nantes) : 10 pts
2 – Lucas Helena (GBR) : 21 pts
3 – Schmitter Thierry (NED) : 21 pts

12 – Kevin Cantin (CVGV) : 71 pts

Sonar, classement provisoire après 7 manches

1 – John Robertson, Hannah Stodel et steve Thomas (NOR) : 15 pts
2 – Aleksander Wang-Hansen, Per Eugen Kristiansen et Marie Solberg (NOR) : 17 pts
3 – Bruno Jourdren, Nicolas Vimont Vicary et Eric Flageul (CN Carantec, PEC Voile Poitiers, YC Carnac) : 19 pts

Source

Agence Effets Mer

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