Quand les MOD70 oeuvrent contre la pollution plastique des océans

© Christophe Launay / www.sealaunay.com

La Fondation Multi One Attitude est fière d’annoncer le démarrage d’une étude de faisabilité en collaboration avec deux laboratoires de l’EPFL (Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne), et avec Oceaneye, association basée à Genève, qui œuvre contre la pollution plastique des océans. Cette étude doit notamment permettre de valider un projet dont l’objectif à long terme est d’étudier la pollution des océans par les composants plastiques grâce au développement de nouveaux outils de mesure et à l’élaboration d’une base de données internationale établie entre autre à l’aide des trimarans océaniques MOD70 en course sur les mers du globe.

Malgré l’ampleur du problème de la pollution des océans par les plastiques avec notamment la formation de zones de concentration de déchets dans les grands tourbillons océaniques, dits «waste patch» ou «trash vortex», la problématique est sous-étudiée. En effet, les organismes gouvernementaux mettant leurs efforts principalement sur des problèmes côtiers, l’étude de la pollution hauturière, hors des eaux territoriales, est moins connue, le travail d’analyse relevant essentiellement d’ONG.

Cette pollution, invisible depuis les satellites, hors des routes commerciales classiques et loin de toutes côtes, demande des moyens logistiques importants pour être adéquatement étudiée. Les outils de mesure actuellement utilisés, tant en ce qui concerne les microparticules de plastiques issues du phénomène de fragmentation, que les macro-déchets, sont encombrants, contraignants et peu automatisés. De ce fait, il est aujourd’hui très difficile, voire impossible, d’exploiter les trajectoires des navires de recherche, des navires commerciaux et des navires de course pour réaliser une mesure systématique de la pollution des océans. Seuls des voiliers et navires de recherche, destinés spécifiquement à des opérations d’étude de pollution par les plastiques, sont aujourd’hui aptes à mesurer le taux de cette pollution.

«Les perspectives de connaissances scientifiques et de compréhension de la problématique de la pollution des océans par les plastiques générées par un tel projet pourraient être uniques. En effet, ce projet pourrait permettre de s’affranchir de manière très élégante des contraintes actuelles de la mesure de cette pollution: la lourdeur des procédés de collecte et d’analyse d’échantillons et le coût logistique que représente l’envoi de navires de recherche sur zone. Le défi technologique reste néanmoins de taille et il s’agit avant tout de s’assurer de la possibilité de mettre en place de tels outils de mesure» déclare Pascal Hagmann – directeur de projet de l’association Oceaneye.

«Nous sommes extrêmement heureux de pouvoir mettre les compétences scientifiques et technologiques de nos laboratoires au service d’une problématique forte en pleine expansion qui fait partie des grands enjeux environnementaux du monde de demain.» déclare Jean-Philippe Thiran, Professeur et directeur du Laboratoire de Traitement des Signaux (LTS5) de l’EPFL.

De plus, il n’existe aujourd’hui aucune base de données concernant les déchets hauturiers de surface, commune aux différents groupes de recherche, ce qui complique les analyses, les bilans et l’orientation des nouvelles opérations de recherche.

L’étude de faisabilité initiée par Multi One Attitude va s’assurer de la pertinence du projet «OCEAN TRASH PROGRAM» par rapport à l’état actuel des connaissances et des avancées scientifiques et technologiques dans ce domaine. Les laboratoires de l’EPFL (LTS5, LMH) et Oceaneye vont faire le point concernant les différentes méthodes d’analyse permettant de déceler et de quantifier de manière automatisée la présence de polymères dans les océans. Cette étude se prolongera par une étude de faisabilité technique d’un détecteur de microparticules de plastiques.

«Profiter des trajectoires de bateaux de course pour effectuer des relevés de l’état de la pollution marine est une idée lumineuse. Toutefois, elle nous pose plusieurs défis scientifiques et techniques qui ne manqueront pas d’intéresser nos étudiants et doctorants» déclare Mohamed Farhat, maître d’enseignement et de recherche au LMH.

Enfin, les partenaires identifieront les possibilités de développement d’un projet de grande envergure qui soit soutenu par des investisseurs et des partenaires industriels et qui devrait permettre à terme de:

  • Développer des outils de mesure automatisés peu contraignants, notamment pour la détection des microparticules de plastique.
  • Exploiter les trajectoires des voiliers MOD70 du championnat Multi One Design et les utiliser comme support de collections de données.
  • Proposer une base de données en accès libre pour diffuser les résultats de mesures réalisées avec les nouveaux outils développés et fédérer les résultats des divers instituts de recherche.

«La Fondation Multi One Attitude, à travers son travail de sensibilisation du public à la problématique de la préservation de l’eau, en particulier de la pollution plastique des océans et d’une meilleure gestion des ressources en eau douce, a pour but de mobiliser les acteurs-clé. Elle est fière de pouvoir contribuer à la recherche en initiant une étude de faisabilité sur les moyens de mesurer la pollution plastique dans les océans avec l’association Oceaneye et l’EPFL», déclare Anne-Cécile Turner, directrice de la Fondation Multi One Attitude.

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Sandra Mudronja

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Mis à l'eau le: 11 avril 2012

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