Par-dessus leurs épaules

© Yann Riou/Groupama Sailing Team

À moins de 100 milles. Telefónica est à moins de 100 milles de Groupama et PUMA ! Le bateau espagnol avait pourtant abimé son étrave et s’était arrêté au Cap Horn pour réparer. Et le voilà, toujours en course pour la victoire. La météo lui est favorable, il reste trois jours avant Itajaí …

« Pour être tout à fait honnête, ça a été de la chance pure. » Andrew Cape, le navigateur de Telefónica, ne se raconte pas d’histoire. « Mais on est de retour, on est là, et on ne va rien lâcher. »

Partis du Cap Horn samedi après un pit-stop de 17 heures, les Espagnols étaient alors à 412 milles des leaders. À 13h UTC aujourd’hui, ils sont à 95,7 milles de Groupama sailing team, en tête, et de PUMA Ocean Racing, deuxième à 0,7 mille des Français.

La raison de ce retour impressionnant ? Hier, les deux leaders ont ralenti au passage d’un anticyclone et sont maintenant au près dans une douzaine de nœuds de secteur nord. Telefónica, lui, reste dans une brise plus stable au sud du système.

Les prochaines 24 heures, au près dans une brise forcissante, ne lui seront pas spécialement favorables, mais l’arrivée d’un front par le sud pourra de nouveau le rapprocher de Groupama et de PUMA.

« Telefónica a eu une belle opportunité depuis le Cap Horn, nous sommes tous jaloux, » commente le navigateur de PUMA Tom Addis.

« Ils ont eu la chance d’être en phase avec les anticyclones qui venaient de la côte. Mais je suis sûr qu’ils échangeraient volontiers leur place avec la notre. C’est une chose de rattraper ces bateaux ; c’en est une autre de les dépasser. »

Addis sait de quoi il parle, lui qui ne cesse de guetter ses adversaires français, à quelques milles.

« Ça me change ! Dans le Grand Sud, je donnais juste des nouvelles horribles en disant que ça allait souffler fort. Ici, je suis plus utile.

« Ces derniers jours, on a été à vue avec Groupama la plupart du temps. On les a perdus dans un grain pendant la nuit pour les retrouver au matin ; ils nous ont perdus cet après-midi et on les a retrouvés. C’est très serré, c’est plus du match-race que de la course au large. Ils sont à cinq milles sous le vent en ce moment. »

« Hier, on pouvait presque parler avec PUMA ! » En face d’Addis, le skipper de Groupama profite de cette régate « très, très serrée, un peu comme le Tour de France à la Voile, mais autour du monde. »

Franck Cammas : « Depuis 24 heures, on a toujours engagé virement et empannage et PUMA nous a suivi. Ils ont toujours attendu nos changements de direction pour nous suivre, ils nous marquent à la culotte.

« Nous sommes trop prêts pour tenter des options entre les classements. La trajectoire ne permet pas de s’écarter énormément de la route directe. Alors on regarde son relèvement et ses choix de toile, la façon dont il avance. Là, on a 15 degrés de décalage et il suffirait d’une bascule à droite pour que ça marche pour nous. »

Du côté du Pacifique, CAMPER with Emirates Team New Zealand a suspendu sa course ce matin avant de rallier Puerto Montt, où il réparera et reprendra l’étape à la voile.

Abu Dhabi Ocean Racing, cap à l’est et coque abimée, attend toujours de communiquer sur ses plans à venir.

Source

Anne Massot

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