Chevauché fantastique pour Groupama

© Yann Riou/Groupama Sailing Team

Groupama profite des alizés pour distancer ses adversaires, ralentis sous le vent de la Nouvelle-Calédonie. Les Français, toujours premiers, savent qu’ils n’ont plus qu’un jour de près rapide avant qu’une drôle de météo ne menace leur avance en mer de Tasmanie.

Le bateau le plus rapide de la flotte sur ces dernières 24 heures – deux nœuds de plus en moyenne -, Groupama 4 file au sud à 17 nœuds et à 60 degrés du vent. Vite dégagés du dévent de la Nouvelle-Calédonie, les Français ont touché les premiers les alizés d’est-sud-est.

Du coup, leur avance augmente régulièrement : à 13h UTC aujourd’hui, ils ont 112 milles d’écart avec PUMA Ocean Racing, deuxième, et 165 milles avec Telefónica, troisième, pour respectivement 70 et 114 milles hier à la même heure.

« Telefónica n’a pas pu se recaler aisément, » explique Franck Cammas lors d’une vacation vidéo hebdomadaire. « Il était vraiment dans des conditions d’attaque par rapport à nous, mais on a touché l’alizé en premier et on a pris pas mal de milles avant que le vent plus fort ne leur arrive. Ça a créé de l’écart et permis à PUMA de se recaler aussi devant eux. »

Le skipper tricolore ne crie pas victoire pour autant. Il sait que « ce sera pas l’autoroute jusqu’à l’arrivée, loin de là. »

Les Français et leurs poursuivants, qui s’extraient encore du dévent néo-calédonien, ont plus de 24 heures d’alizés bien établis, entre 20 et 25 nœuds, pour attendre le nord de la Nouvelle-Zélande.

Mais une dépression qui se déplace au dessus des îles Fiji perturbe la fin de l’histoire. Des vents faibles pourraient compresser la flotte et un dernier bord de près avant la Nouvelle-Zélande complique la donne.

« Une route à l’est frôlera les vents faibles de la dépression, » explique le météorologiste de l’organisation Gonzalo Infante, « mais réduira la distance de près avant l’arrivée. Une route plus à l’ouest impliquera des angles plus ouverts mais plus de milles contre le vent. »

Des transitions météo dont Cammas est bien conscient. « C’est pas gagné ! Malheureusement, malgré une belle avance de 100 milles, on ne peut pas juger de l’arrivée aujourd’hui.

« Il n’y a pas de grande option, mais on ne sera pas tous dans le même timing par rapport au phénomène météo. En étant devant, on peut s’engager dans une zone sans vent en attendant que les bateaux derrière reviennent. Il va falloir bien utiliser notre avance. »

Leurs concurrents ne sont pas sereins non plus. L’avance de Groupama les inquiète.

« On commence à manquer de marge, » confesse le navigateur de CAMPER Will Oxley, quatrième à 13h UTC. « Il faut faire face à la réalité : Groupama a une très bonne avance et est maintenant dur à rattraper. Telefónica est très rapide, comme toujours. On voit néanmoins qu’il y a encore des opportunités sur le plan d’eau. »

Un peu nostalgique, l’Australien ajoute « être plus proche de la maison que je ne le serai jamais sur un plan d’eau. On est à 700 ou 800 milles de Townsville (côte ouest de l’Australie).

« Les conditions de navigations sont vraiment superbes. On peut voir la Croix du Sud et, la nuit, on remarque Venus et Mars. C’est assez spectaculaire. »

ETA des premiers bateaux : samedi 10 mars 2012 à 10h UTC à Auckland.

Positions à 13h UTC le 6 mars 2012 :

  1. Groupama sailing team à 1034,5 milles d’Auckland
  2. PUMA Ocean Racing powered by BERG à 112,0 milles du leader
  3. Team Telefónica à 165,4 milles du leader
  4. CAMPER with Emirates Team New Zealand à 218,2 milles du leader
  5. Abu Dhabi Ocean Racing à 255,7 milles du leader
  6. Team Sanya à 391,0 milles du leader

Source

Anne Massot

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