Charlie Dalin remporte le Championnat IMOCA GLOBE SERIES

© Yvan Zedda

¨Charlie Dalin, le skipper d’Apivia, termine sur la première marche du podium du Championnat IMOCA GLOBE SERIES, une performance remarquable témoignant d’une régularité sans égal sur les courses de la saison 2022.

Après une année 2021 déjà époustouflante, Charlie Dalin remporte les trois premières courses du calendrier cette année – la Guyader Bermudes 1000 Race, la Vendée Arctique-Les Sables d’Olonne et le Défi Azimut-Lorient Agglomération – et franchit en deuxième position la ligne de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe.

Au classement général, Charlie compte 13 points d’avance sur Jérémie Beyou (Charal) qui arrive en deuxième position et 39 points sur Thomas Ruyant (LinkedOut), vainqueur de la Route du Rhum, qui se glisse à la troisième place. En quatrième position, nous retrouvons Benjamin Dutreux qui réalise une saison régulière sur Guyot Evironnement-Water Family, l’un des cinq IMOCA qui prendront le départ de The Ocean Race le 15 janvier prochain.

Charlie Dalin, 38 ans, qui attend maintenant son nouvel IMOCA qui devrait être livré entre fin mai et début juin, salue le travail de son équipe qui a réussi à mettre au point un bateau aux performances presque parfaites.

 » Apivia 1 est définitivement un super bateau et j’ai une équipe géniale « , déclare Charlie.  » Fondamentalement, pour gagner en IMOCA, vous avez besoin de trois éléments. Vous avez besoin d’un bon bateau, d’une bonne équipe et vous, en tant que skipper, devez aussi être performant. Je pense donc que j’ai définitivement une bonne équipe et un bon bateau et que j’ai dû aussi prendre quelques bonnes décisions (rires).  »

Charlie n’oublie pas de remercier son sponsor, la compagnie d’assurance française Apivia, qui l’a soutenu avec un bateau neuf dès qu’il a mis le pied dans la Classe IMOCA après avoir gagné une réputation de solitaire très compétitif sur le circuit Figaro.

« Leurs ambitions étaient élevées dès le début du projet, même si je n’avais jamais skippé un bateau plus grand qu’un Figaro « , explique-t-il.  » Je suis passé directement d’un Figaro à un IMOCA avec un nouveau bateau et je suis très reconnaissant qu’ils aient décidé de me faire confiance. Avec tous les résultats obtenus, pas seulement cette année, mais aussi sur les trois années précédentes, je suis vraiment heureux d’avoir réussi à leur prouver qu’ils ont fait le bon choix.  »

Antoine Mermod, président de l’IMOCA, félicite le skipper d’Apivia et son équipe. « Cela a été trois ou même quatre années incroyables pour Charlie « , déclare Antoine.  » Au cours de cette saison, nous avons couru toutes sortes de courses, avec du près, du portant, du reaching, au large, près des côtes, sur des parcours longs et courts, en été et en hiver – et le résultat de Charlie aujourd’hui montre qu’en moyenne il a été le meilleur skipper « .

Antoine Mermod complimente également Jérémie Beyou et l’équipe Charal pour avoir réalisé quelque chose d’inédit dans la Classe en réussissant à mettre au point un nouvel IMOCA en milieu de la saison, sans pour autant arrêter la compétition en mer.

« Ils ont réussi à passer du premier au deuxième IMOCA Charal au cours de l’été et ils sont restés au même niveau – très proches de la victoire sur chaque course. C’est un travail d’équipe très impressionnant et c’est la première fois dans l’histoire de l’IMOCA qu’une équipe parvient à réaliser cela « , explique-t-il.

Il fait aussi l’éloge de Thomas Ruyant qui, après avoir remporté la Transat Jacques Vabre l’an dernier, a brillé en solitaire sur la Route du Rhum-Destination Guadeloupe cette année. Comme Charlie Dalin, le skipper de LinkedOut est devenu très difficile à battre sur ce qui est maintenant son ancien bateau, alors qu’il se prépare à mettre à l’eau son nouveau 60 pieds début 2023.

« Thomas semble être le plus rapide au portant – c’est ce qu’il a prouvé la saison dernière et encore cette année « , ajoute Antoine. « Nous avons également constaté qu’il est capable de trouver un niveau de réglage que les autres n’ont pas encore réussi à égaler. Encore une fois, c’est un projet impressionnant car ils ont construit un nouveau bateau tout en participant à toutes les courses de la saison. »

Antoine Mermod applaudit aussi tous les autres navigateurs. Dans le top 10, Benjamin Ferré termine à la cinquième place au général sur Monnoyeur-Duo For A Job – une superbe performance sur un IMOCA de 2011, dont une très belle quatrième place sur la Vendée Arctique.  » Il n’y a aucun doute que Benjamin navigue sur un bon bateau, mais le skipper est la variable la plus importante en IMOCA et pour sa première saison dans la Classe, il a été très bon », félicite Antoine.

Le premier marin non français au classement du Championnat est le skipper italien Giancarlo Pedote, en sixième position, qui a terminé toutes ses courses sur Prysmian Group et en position de force à la tête d’une petite équipe de seulement trois personnes. » Giancarlo termine toujours bien les courses. », commente Antoine Mermod,  » et cela a été une autre saison très impressionnante de sa part. »

Antoine Mermod a également été très impressionné par Sébastien Marsset, qui termine à la septième place sur Mon Courtier Énergie-Cap Agir Ensemble, alors qu’il commençait la saison avec presque aucun budget. Il est également le premier IMOCA non-foiler à franchir la ligne d’arrivée de la Route du Rhum en finissant 11ème.

« Sébastien a un petit budget », explique Antoine. « Néanmoins, il a réussi à acheter un bateau et a commencé la saison sans partenaires. C’était une énorme bataille. Il a pris un gros risque en prenant le départ de la première course de l’année. Mais c’est un marin très fort et il s’est très bien débrouillé « .

La Britannique Pip Hare à bord de Medallia termine une place derrière Sébastien Marsset et est la première femme skipper du classement, juste devant Isabelle Joschke sur MACSF en neuvième position. Pour le président, les performances des femmes de la Classe envoie un message fort. « Cela montre que les femmes skippers peuvent rivaliser sans problème dans cette compétition et qu’elles naviguent de façon très intelligente », ajoute-t-il.

Parmi les autres marins qui ont attiré son attention, citons le skipper suisse Alan Roura, 11ème sur Hublot – « une saison solide, notamment sur la Vendée Arctique où il termine 7ème » ; la compatriote de Roura, Justine Mettraux, réalise une performance très compétitive sur la Route du Rhum, qui est alors sa première grande course sur son IMOCA Teamwork, et qui est 14ème au classement général – « elle joue dans le peloton de tête, ce qui est impressionnant compte tenu du peu de temps qu’elle a eu pour s’habituer à son bateau  » ; Conrad Colman sur Imagine en 15ème position –  » disons que les partenaires et les sponsors devraient s’intéresser de près à ce marin et à ce projet car il est très abouti » ; et enfin Tanguy Le Turquais en 19ème position sur Lazare – « on voit que c’est un skipper de très haut niveau « .

Antoine Mermod est ravi de voir que les sept bateaux neufs en lice ont tous terminé la Route du Rhum, un autre record pour la Classe, et que quatre d’entre eux se sont disputés le podium pendant une grande partie de la course. Pour lui, cela montre les avantages d’un calendrier de courses et d’entraînements de plus en plus intense en IMOCA depuis ces dernières années.

 » Depuis six ans maintenant, nous poussons les équipes à davantage naviguer. Aussi, nous avons plus de retours sur les bateaux pour les concepteurs et la flotte est maintenant beaucoup plus résistante « , explique-t-il.  » Toutes les connaissances accumulées sont bien plus importantes qu’avant. Aussi, lorsque les équipes conçoivent de nouveaux bateaux, elles ont une bien meilleure idée de ce à quoi s’attendre. Il y a donc moins d’erreurs et plus de performances à l’issue. »

Le président de la Classe se réjouit de la première participation des IMOCA à The Ocean Race. Selon lui, cette course sera, dans les prochaines années, parfaitement compatible avec le programme IMOCA.

 » 2022 nous a montré la force du Championnat IMOCA GLOBE SERIES et de l’ensemble du programme autour du Vendée Globe qui est très fort et très populaire auprès de nombreux skippers. Le niveau de performance est très haut et tout fonctionne bien.  »

« Lorsque tout fonctionne bien, il faut construire l’avenir et ouvrir de nouvelles portes qui peuvent être une grande opportunité pour les équipes IMOCA « , ajoute-t-il.  » Nous espérons que c’est le début d’un modèle fort que nous allons construire ensemble, avec le Vendée Globe, The Ocean Race, la Transat Jacques Vabre et la Route du Rhum et tous nos autres événements. « 

Source

Julia Huvé

Liens

Informations diverses

Sous le vent

Au vent

Les vidéos associées : IMOCA

Les vidéos associées : Route du Rhum

Les vidéos associées : Vendée Globe