Leyton signe un quasi grand chelem à Brest

  • © Jacques Vapillon
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Un dernier petit côtier et puis revient au port… C’est au terme d’un sixième et dernier parcours au plus près des côtes du Finistère que s’est conclu, ce dimanche matin, le premier épisode du Pro Sailing Tour. Si une pointe de déception pouvait l’emporter quand la décision a été prise d’en rester là pour aujourd’hui, les skippers et leurs équipages se félicitaient néanmoins d’avoir pu disputer en deux jours d’inshore six manches sur les huit prévues au programme. Au final, dans la foulée de leur première place à l’arrivée des 125 milles du Défi « Tout Commence en Finistère », Sam Goodchild et les siens signent, avec cinq victoires sur les six régates courues en rade, un quasi grand chelem à Brest. Une belle entrée en matière pour cet équipage mixte et international qui prend une belle avance au classement général de ce nouveau circuit réservé exclusivement aux Ocean Fifty, devant Arkema 4 (Quentin Vlamynck) et Ciela Village (Erwan Leroux).

9h10, top départ pour le premier parcours dominical. Au programme devant les étraves affûtées des cinq Ocean Fifty encore en course à Brest après le démâtage de Primonial la veille : une jolie balade longue de 17 milles via Roscanvel, l’île Ronde, Pen ar Vir, Lanvéoc… Autant de points remarquables emblématiques de ce plan d’eau d’exceptionnel, qui fidèle à son habitude en jette plein les yeux des 25 marins réunis dans les cockpits des cinq trimarans sur l’eau aujourd’hui.

Arkema 4 part en fanfare, Leyton arrive en premier

Déjà vainqueur du premier parcours côtier disputé hier, Arkema 4 (Quentin Vlamaynck) récidive d’entrée de jeu au chapitre du joli départ. Bien lancé, ce nouveau trimaran, né de la collaboration entre l’architecte naval Romaric Neyousser et de l’équipe de Lalou Roucayrol à Port Médoc, prend les devants. Très à l’aise sur ce type de parcours où il faut jouer avec les effets de sites, cet Ocean Fifty semble tirer pleinement profit des développements opérés pour limiter au maximum à bord les freins aérodynamiques. Dans son tableau arrière, Leyton, toujours bien dans le coup avec son équipage qui mêle avec beaucoup de réussite la fougue de la jeune Laurane Mettraux à l’immense expérience d’un Thomas Coville, progresse en embuscade. Comme sur le Défi « Tout commence en Finistère », l’équipage du bateau mené par le skipper britannique progresse prêt à saisir la moindre opportunité qui voudrait bien se présenter devant ses étraves. Une petite erreur d’Arkema 4 au passage d’une bouée avant la ligne d’arrivée lui offre cette chance de se propulser en tête sur la ligne d’arrivée. Preuve s’il en est que sur circuit dont le niveau sportif ne cesse de se corser, la moindre petite boulette se paye désormais cash.

Ça se dégrade en rade

Derrière, Solidaires En Peloton-ARSEP (Thibaut Vauchel-Camus) tire aussi les bénéfices de ce rebondissement de dernière minute dans les ultimes longueurs de ce côtier dominical. Il s’adjuge une belle deuxième place au terme de ce côtier qui rapporte de précieux points au classement général. Sur l’eau, les conditions ne font désormais plus mentir les prévisions. Ça se dégrade en rade. Le vent fraîchit à 25 nœuds et plus et menace de redoubler d’ardeur alors que les Ocean Fiffy accélèrent déjà avec des pointes à 34/35 nœuds mesurés d’un bord à l’autre. La houle qui rentre fort depuis le goulet de Brest indique qu’après cet ultime côtier et 1h20 de course, il est plus sage de rentrer au port.

Au quai Malbert, l’équipe de Primonial qui a vu son mât se briser en deux hier s’active pour préparer le bateau à recevoir un nouvel espar dès demain matin. Après cet épisode brestois qui a trop vite tourné court, elle met tout en œuvre pour vite retrouver les chemins de la compétition. « Notre équipe a fait preuve d’un professionnalisme incroyable. Tous mes équipiers sont des champions en compétition, mais aussi face à l’adversité. En quelques heures, nous nous sommes tous mobilisés afin de trouver les meilleures solutions le plus vite possible. Nous attendons un mât qui doit arriver la nuit prochaine de Lorient », se réjouit Sébastien Rogues. « Nous ne lâchons rien et mettons tout en œuvre pour remettre notre trimaran en mode course ! La solidarité de tous et notre détermination nous poussent à revenir en jeu dès le prochain épisode ! » Rendez-vous est pris dès jeudi à La Rochelle…

Déclarations au retour au ponton

Laurane Mettraux, N°1 à bord de Leyton :

« Le petit parcours côtier du jour avec plusieurs marques à passer, c’était quand même un bon petit challenge au niveau des manœuvres sur des bords qu’on n’a pas forcément l’habitude de faire sur les formats plus construits. Que des bonnes sensations avec en prime un beau paysage, ce qui ne évidemment gâche rien. On a dû s’arracher pour revenir sur Arkema qui avait pris un peu d’avance sur le début. Heureusement pour nous, ils ont fait une petite erreur sur la dernière bouée qu’on a pu passer dans le bon sens, ce qui nous a permis de les passer. Au poste de numéro un, je vais à l’avant du bateau et je m’assure que les voiles montent et descendent correctement. J’aide aussi sur certaines manœuvres aux manivelles. Il y a des beaux palmarès à bord et la vraie volonté de travailler avec une belle cohésion d’équipe, c’est certainement l’une des clés de la réussite qu’on a rencontrée ce week-end. »

Lalou Roycayrol, grincer et régleur à bord d’Arkema 4 :

« On relativise la bêtise qu’on a faite sur la fin du parcours du jour. On préfère retenir ce qui est positif sur l’ensemble de ce premier week-end brestois. Ce nouveau bateau est très vif, il accélère fort. Il va bien sous toutes les allures et dans toutes les conditions. On n’est pas très loin de la polyvalence qu’on souhaitait atteindre quand on en a lancé la conception. On dispose encore d’une vraie marge de progression qui nous permet d’espérer monter progressivement en puissance ; et d’être peut-être encore un plus à l’aise sur les prochains grands prix au programme. »

Erwan Leroux, skipper de Ciela Village :

« On a vu la rade sous mille couleurs et dans beaucoup d’air ! Franchement, c’était génial, même si rien n’a été simple à bord de Ciela Village. On découvre la bête, et ce n’est pas une mince affaire ! Néanmoins, il y a plein de choses positives. La dernière manche disputée ce dimanche en fait partie, puisqu’on a réussi à trouver une organisation et de la sérénité pour fluidifier la communication entre le cockpit – la cabane-, et le poste de barre. C’était notre problème majeur depuis le départ dans la prise en main de ce nouveau bateau, cela fait donc très plaisir de passer ce cap. On a fait un beau record de vitesse aujourd’hui, avec une pointe à 34,2 nœuds. C’est le premier d’une longue série de jolis scores qu’on espère atteindre prochainement ; même si on sent aussi que face à d’autres bateaux déjà bien affûtés, la bataille sera de plus en plus engagée entre nous tous. »

*L’équipage de Leyton :
Sam Goodchild, Laurane Metrraux, Thomas Coville, Aymeric Chappellier et François Morvan.

Source

Agence PLRP

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