Toboggan pour les Cinquantièmes hurlants 



© Charles Drapeau

En retrouvant la possibilité de plonger en direction des Cinquantièmes hurlants ce matin, les trois hommes de tête (Charlie Dalin, Thomas Ruyant et Yannick Bestaven) ont aussi retrouvé une occasion de creuser l’écart sur le peloton de chasseurs, freiné par une zone de molle sur le plateau australien de la zone d’exclusion antarctique. Maxime Sorel, lui, joue des coudes et de ses aiguilles pour sauver deux voiles d’avant déchirées.



Depuis le tout petit matin de ce lundi, le trio qui mène la charge aux avant-postes rejoue sur grand terrain. Fini la zone « contrainte » par le rehaussement de la zone d’exclusion antarctique, place au tremplin vers le grand Sud !

Depuis la longitude du cap Leeuwin et sur une distance de 600 milles environ, la direction de course avait remonté les points de la zone d’exclusion antarctique au 46°00.00S, à la demande des autorités de secours en mer australiennes, désireuses de pouvoir intervenir dans une zone accessible notamment aux forces aériennes pour le repérage des bateaux en difficulté. Plus que la putative présence des glaces, c’est bien la requête des autorités australiennes qui a fait émerger ce plateau septentrional qui, de fait, a eu et a encore de l’incidence sur la trajectoire des skippers du Vendée Globe. Une fois ce plateau franchi, Charlie Dalin (Apivia), Thomas Ruyant (LinkedOut) et Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) ont plongé vers le Sud, en quête d’airs plus soutenus et d’angles préférentiels. Dans 12-15 nœuds de vent de Sud-Ouest qui basculera progressivement Nord-Ouest dans la nuit, les trois compères glissent jusqu’à des latitudes plus australes, les prochains points de la ZEA émargeant à 48°50S, puis 50°45S.

Là, Dalin, Ruyant et Bestaven soigneront les angles au long des vents violents de l’automne, portés par un flux dépressionnaire de Nord-Ouest qui devrait leur permettre de creuser l’écart sur les chasseurs. Voici peut-être l’opportunité d’une nouvelle escapade, opportunité que la tête de course devra saisir pour compenser les sursauts lunatiques de la météo de ce Vendée Globe depuis les premiers jours. Pour Thomas Ruyant, ce sont peut-être des heureuses fertiles qui s’annoncent. Après une longue séquence en tribord amures, le skipper de LinkedOut va enfin retrouver de l’appui sur son foil valide, dans un vent de 22 à 24 nœuds et des vagues de 3,30m environ. Le jeu sera, pour eux trois, de ricocher contre la ZEA pour exploiter au mieux cette dépression modérée et qui va les accompagner jusqu’à jeudi matin, à défaut de réellement glisser.

Haute pression et petit tempo

Trois cents milles derrière l’homme le plus à l’est de toute la flotte – le leader, donc – les trois héros à dérives droites risquent d’accuser le coup dans les heures qui viennent : une zone de hautes pressions vient entraver leur foulée fantastique. Damien Seguin (Groupe APICIL), Jean le Cam (Yes We Cam!) et Benjamin Dutreux (OMIA – Water Family) courent le risque de se laisser hypnotiser par l’anticyclone des Mascareignes, sauf à parvenir à se glisser dans un trou de souris au moment de la bascule du vent de Sud-Ouest à Nord-Ouest. Il faudra, pour préserver de la vitesse, compter sur la compassion de la zone de molle qui arrondit l’angle de la zone AMSA. Ce n’est qu’après que le trio pourra à son tour plonger plein Sud pour reprendre son tempo.

10 ont passé le cap Leeuwin…

Dans le top 10 depuis 48 heures, Isabelle Joschke (MACSF) a franchi la longitude du cap Leeuwin ce lundi, à 12h09 à l’heure des Sables-d’Olonne, avec 23h49 de retard sur Charlie Dalin. Dans son sillage, Giancarlo Pedote (Prysmian Group) devait également parer le deuxième des trois caps mythiques du Vendée Globe en milieu d’après-midi de ce lundi.


Soucis de voiles d’avant chez Maxime Sorel

L’on a appris que, depuis jeudi, Maxime Sorel fait face à d’imposantes problématiques avec deux de ses voiles d’avant : le J3 et le J2, victimes de grandes déchirures. Samedi, profitant de l’apaisement du climat ambiant, Maxime a rentré son J3 et s’est attelé aux réparations hier, dimanche, une fois la voile de vent fort séchée. La nuit dernière, le skipper de V and B – Mayenne est monté au mât pour affaler son J2 afin de faire entrer à son tour ces 100m2 de voile dans le rouf afin de l’examiner pour envisager, avec son équipe, l’intérêt qu’il y aurait à tenter une réparation. Épuisé par les efforts à répétition, et notamment cette montée au mât dans 18 nœuds de vent, Maxime attend les préconisations de son équipe à terre. Il n’a pour autant pas perdu trop de terrain ; il pourrait même être épargné par la zone de molle qui va freiner ses devanciers à la sortie du plateau ‘AMSA’.

À gagne-terrain

14e, L’Occitane en Provence poursuit sa remontée. En milieu de semaine, Armel Tripon pourrait buter sur une petite zone de molle qui contrarierait sa progression. Cet après-midi, au classement de 15 heures, Jérémie Beyou (Charal) était sur le point de déposer Kojiro Shiraishi (DMG Mori Global One) et de s’emparer de la 21e place.

Source

Agence Oconnection

Liens

Informations diverses

Sous le vent

Au vent

Les vidéos associées : IMOCA

Les vidéos associées : Vendée Globe