Les Kerguelen dans le viseur

© Vincent Curutchet / Sodebo

Sodebo Ultim 3 a entamé dans la nuit de mardi à mercredi sa troisième semaine de mer dans un Océan Indien toujours assez chaotique. Ce qui explique des vitesses moins élevées que les jours précédents (25 nœuds sur 24 heures) et une avance sur Idec Sport qui diminue (235 milles à 6h). Thomas Coville et ses équipiers devraient passer la nuit prochaine sous les Kerguelen.

Depuis le passage du Cap des Aiguilles lundi matin, les « Sodeboys » ont le droit à la version « shaker » de l’Océan Indien avec du vent et une mer formée qui ne se laisse pas dompter facilement. Un Océan Indien qui rappelle quelques souvenirs à Sam Goodchild :

« Je connais déjà un peu le Sud, parce que j’avais fait une étape de la Global Ocean Race en Class40 entre Cape Town et Wellington en 2011 ; je suis aussi venu il y a deux ans avec Spindrift sur le Trophée Jules Verne, nous étions passés juste au sud des Kerguelen, il y avait un peu moins de mer, c’était un peu plus facile. »

Si les conditions de vie à bord actuelles ne sont pas évidentes, cette région du globe reste pour nombre de marins source de fascination : « C’est sûr que les mers du Sud et l’Océan Indien sont des endroits mythiques, confirme le natif de Bristol. Quand on est jeune, on entend plein d’histoires sur les tours du monde, le Vendée Globe, The Ocean Race, le Trophée Jules Verne, donc le fait d’y venir soi-même, c’est assez spécial, ça n’arrive pas dix fois dans une vie. On essaie d’en profiter, ce sont des expériences intenses qui vont nous rendre plus forts dans le futur et nous soudent aussi en tant qu’équipage. »

Comment se sent-il après deux semaines de mer ?

« Globalement, tout va bien. On a tous des mini-soucis, parce que ce n’est quand même pas simple ce qu’on fait vivre à notre corps : on ne dort pas comme d’habitude, on ne mange pas pareil, il n’y a pas cinq minutes dans la journée où ça ne bouge pas et où il n’y a pas de bruit, c’est usant, mais c’était prévu. Et on fait tout ce qu’on peut pour maintenir le corps comme le bateau en forme. »

Et pour se régénérer moralement, on envoie parfois des petits mots à ses proches, ce que fait régulièrement Sam Goodchild : « Je communique juste avec ma famille, c’est toujours sympa de garder le lien avec la terre, de voir ce qui se passe à la maison et ce qui nous attend quand on revient. On n’a pas énormément de temps à y consacrer, ce n’est pas très facile d’envoyer un mail avec le vent et les vagues, mais c’est un petit plaisir que j’arrive à prendre tous les deux-trois jours. «

A bord, l’équipage suit également les pérégrinations des marins du Vendée Globe, situés dans leur nord : « On regarde les classements sur l’ordinateur, c’est chouette à suivre, on est bien plus au sud qu’eux, mais on vit à peu près les mêmes choses aux mêmes moments », conclut celui qui rêve un jour de disputer la course autour du monde en solitaire.

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Aline Bourgeois

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