Affluence record à Sanya pour l’In-Port et le départ de l’étape 4

© Paul Todd / Volvo Ocean Race

Plus de 6000 invités des équipes, sponsors et organisateurs sont attendus ce week-end pour assister à la course In-Port de samedi et au départ, dimanche, de la quatrième étape qui mènera les concurrents à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Un nombre jamais atteint depuis la première édition de cette course en 1973. Parmi ces invités, de nombreux ressortissants chinois et de la zone asiatique, prospects ou clients d’entités Volvo.

« La Chine est devenue une des escales clés de la Volvo Ocean Race, » analyse Knut Frostad, le directeur général de la course. « Le nombre des invités ici illustre l’importance de ce pays pour toutes les parties prenantes de la course. »

Pour Volvo Car Corporation, détenu par le groupe chinois Zhejiang Geely Holding Group, la venue de la course en Chine est incontournable.

« La Chine est passée de la 20ème place il y a deux ans en terme d’importance de marché, à la quatrième place récemment. Elle sera en tête dans un an ou deux, » précise Karin Bäcklund, directrice du sponsoring global de Volvo Cars. « À Qingdao en 2009, le village de la course avait accueilli près de quatre millions de visiteurs qui étaient repartis avec une image très positive de la marque Volvo. »

Ce constat est partagé par Sven Österberg, directeur des événements de Volvo Group, pour qui la Chine est également devenue un marché de première importance.

« Ce week-end, nous aurons près de 4000 invités pendant trois jours. Un record, » souligne Österberg. « Construire l’image de la marque est important, mais ici c’est surtout du lien avec nos clients que nous créons. »

Très attachés à la course et à son potentiel marketing, les deux entités Volvo Car Corporation et Volvo Group ont réaffirmé, au moment du départ d’Alicante en octobre dernier, leur soutien à la 12ème et prochaine édition de la course, en 2014-15.

Dernière journée d’entrainement aujourd’hui

Aujourd’hui, course d’entrainement. Les concurrents vont pouvoir tester en flotte et en conditions d’In-Port le plan d’eau compliqué de Sanya. En effet, les montagnes de plus de 1000 mètres qui surplombent la zone de course font craindre aux équipages une gestion tactique délicate.

Tous les coaches ‘côtiers’ des teams se sont donc donnés rendez-vous à Sanya. Parmi eux, Thierry Péponnet pour Groupama 4, Rod Davis, Joey Allan et Grant Dalton pour CAMPER with Emirates Team New Zealand. Du lourd pour conseiller au mieux les marins afin qu’ils engrangent les précieux points distribués sur les In Port. Six points pour le vainqueur, cinq pour le suivant, etc.

Vétéran de la course, Dalton a toujours souligné son attachement à la Volvo Ocean Race, son épreuve préférée parmi tous les circuits internationaux auxquels il a participé, America Cup comprise. Le directeur d’ETNZ est venu soutenir ses troupes.

Sans oublier qu’ Auckland approche : quasiment la mi-parcours et le retour au port d’attache de l’équipage. Il y a de l’enjeu, autant en termes de performance que de prestige.

« Si Telefónica continue comme ça, on ne va pas les battre. Pas besoin d’être un génie pour analyser cela, » estime-t-il depuis Sanya. Au programme avec les deux coaches Allan et Davis, quatre ou cinq jours de débriefing, d’analyse de vidéos et de mises en pratique sur l’eau.

« On s’est focalisés exprès sur deux ou trois points simples et clairs, » explique Davis, coach de la cellule arrière pour ETNZ. « Notamment la communication à bord et la tactique. Il faut aussi gérer les problèmes de déconcentration entre le moment où les teams quittent le ponton avec tout le protocole officiel et le coup de canon. C’est facile en théorie, mais beaucoup plus difficile en pratique. Pour le reste, on ne s’occupe pas de la vitesse du bateau. Ils savent quelles voiles utiliser et comment ça fonctionne. »

Davis, Allan et Dalton, très occupés par leur campagne pour la Cup, apportent un regard neuf sur la Volvo Ocean Race. À trois jours du départ de la quatrième étape, Dalton ne cache pas sa déception au regard des performances du team. Pourtant, CAMPER est deuxième au général et a toujours fini sur le podium depuis Alicante, mais Dalton veut plus pour la Nouvelle-Zélande. Il veut la victoire !

Telefónica renonce à la course d’entraînement et change son gréement par sécurité

Iker Martínez : « Nous avions prévu de faire cette régate d’entraînement mais nous avons choisi de jouer la sécurité pour l’étape 4 en changeant notre gréement. Nous avons en effet diagnostiqué quelque chose qui ne nous plaisait pas beaucoup. C’était facile de le faire maintenant puisque nous avons ici un gréement de rechange que nous avons déjà testé. Nous sommes sans doute un peu trop sensibles après les deux démâtages qu’il y a eu depuis le début de la course (Abu Dhabi Ocean Racing et PUMA Ocean Racing). Nous allons retirer le mât, remplacer le gréement et le remettre en place. Rien d’exceptionnel. Ça nous prendra la journée et on sera de retour sur l’eau demain.

« Je ne peux pas encore vous donner les détails sur les raisons de cette décision, mais cela n’avait pas l’air terrible. Nous pourrons vous en dire plus demain.

« Nous estimons que nous devons faire très attention au bateau car le plus important est de finir la course. C’est pour ça que nous vérifions le bateau sans arrêt. Check, double check en permanence. Nous aurions sans doute pu faire l’étape sans changer le gréement, mais nous voulons être sûrs d’être ‘’super safe ».

« Pour l’instant, certaines prévisions sont alarmantes pour le début de l’étape. Mais d’autres le sont moins. On ne sait pas encore aujourd’hui comment ça va évoluer. Tout le monde se souvient de ce qui s’est passé en 2009. Ça va sans doute être dur. Mais la Volvo est une course autour du monde : nous devons pouvoir affronter toutes les conditions et donc avoir un bateau sûr. »

L’épisode 2009

Alors que les concurrents de la Volvo Ocean Race 2008-09 se trouvent à moins de 500 milles du terme de l’étape 4 entre Cohin (Inde) et Qingdao (Chine), les conditions météo se détériorent fortement au large de l’île de Luzon (Philippines) dans le sud de la mer de Chine.

Dans la nuit du 23 au 24 janvier 2009, une tempête avec des rafales de plus de 50 nœuds brasse la mer avec des creux de 14 mètres. Presque KO : PUMA (bôme cassée en deux), Telefónica Black (coque très endommagée), Telefónica Blue (coque endommagée), Delta Lloyd (problème de barre, grand voile déchirée et rail de grand voile endommagé) puis Green Dragon (gréement endommagé).

Le 27 janvier, c’est au tour d’Ericsson 3 d’affronter une tempête encore plus forte. Coque fissurée, voie d’eau. Magnus Olsson et son équipage passent à deux doigts du naufrage. Seul Ericsson 4 sort presque indemne de la tourmente.

Le 29 janvier, c’est un Telefónica Blue estropié qui remporte l’étape, suivi par PUMA et Ericsson 4. Green Dragon arrive le lendemain, Delta Lloyd et Ericsson 3 sont en escale technique à Taiwan et Telefónica Black à Luzon.

La météo du départ inquiète la direction de course et les marins

Après un repos mérité pour les marins qui, il y a 10 jours, ont terminé la troisième étape dans un état de fatigue avancé, les affaires reprennent sur l’île de Hainan. Régate d’entraînement, Pro-Am, In-Port et départ d’étape. La météo pour l’In-Port s’annonce maniable dans la baie de Haitang, les conditions des premiers jours de l’étape 4, longue de 5220 milles, préoccupent la direction de course.

Quelque soit l’évolution de la dépression tropicale attendue, les conditions en mer de Chine seront extrêmes. On évoque le terme de ‘survie’.

Après une semaine calme en mer de Chine, le vent de la mousson est de nouveau en train de monter. Une forte brise de nord-est souffle déjà au nord de Taïwan. Demain vendredi, 35 à 40 nœuds de vent devraient souffler sur tout le sud de la mer de Chine.

« La mousson n’est pas le seul problème : il y a aussi un groupe de nuages suspect à l’est des Philippines. » Le météorologiste de la Volvo Ocean Race Gonzalo Infante est anxieux.

« Selon la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), il y a 20 % de chance seulement pour que cette dépression se transforme en un cyclone tropical, mais cela n’empêchera pas la force du vent d’augmenter, entre l’anticyclone de la mousson et la dépression tropicale. »

Mais le vent n’est pas le principal souci d’Infante et des marins qui se préparent au départ. C’est l’état de la mer qui les inquiète le plus car chacun a en mémoire l’édition 2008-09.

« Pour le moment, » poursuit l’Espagnol, « seule une très petite zone au centre de la mer de Chine est agitée par de grosses vagues entre six et huit mètres. Mais à l’approche du départ, dimanche 19 février, cette zone va s’étendre et d’ici samedi, tout le sud de la mer de Chine sera affecté. »

Sous-estimées par les fichiers météo, les vagues le long de la côte seront tout aussi dangereuses, changement de fonds marins aidant. Pas question donc de se protéger au nord avant de rejoindre le détroit de Luzon, 650 milles plus loin.

« La direction de course suit la situation de près, » assure Infante, « avec des mises à jour météo toutes les 30 minutes. Quelque soit l’évolution de la dépression tropicale, les conditions en mer de Chine seront extrêmes. On pourra parler de survie. »

Protégée du plus fort de la mousson par les montagnes de l’île d’Hainan, Sanya ne sera pas affecté par cette météo et la course In-Port de samedi devrait se disputer dans une bonne brise et une mer plate. Mais au large, c’est une autre histoire.

Classement général provisoire et Points
Après 6 manches : IP Alicante, E1, IP Cape Town, E2, IP Abu Dhabi, E3.

1 – Team Telefonica : 95
2 – CAMPER with Emirates Team New Zeland : 80
3 – Groupama sailing team : 71
4 – PUMA Ocean Racing : 48
5 – Abu Dhabi Ocean Racing : 39
6 – Team Sanya : 16

Source

Anne Massot

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