Dick, Eliès, Le Cam : final au contact pour la quatrième place !

120416, ENTRAINEMENT, PETIT TEMPS, JEAN PIERRE DICK, MONOCOQUE, ST MICHEL, VIRBAC, VOILE, VENDEE GLOBE, 2016

© Arnaud Pilpre

La bagarre pour la 4e place fait rage entre Jean-Pierre Dick, Yann Eliès et Jean Le Cam. Tous les trois sont attendus aux Sables d’Olonne dans la journée de demain, à quelques heures d’intervalle. Dick tient la corde, mais il reste sous la menace des deux triples vainqueurs de la Solitaire du Figaro, des experts de la régate au contact qui ne lâchent pas le moindre mille. Plus de 2000 milles derrière, Louis Burton pense lui aussi à son arrivée qui devrait avoir lieu d’ici une semaine, tandis que son premier poursuivant, le Hongrois Nandor Fa, est en passe de franchir l’équateur. Il reste deux concurrents dans le Pacifique mais Pieter Heerema va bientôt naviguer à nouveau en Atlantique : il approche du cap Horn qu’il devrait passer dans la soirée.

Quinze concurrents sont encore en mer ce soir et ils ne seront bientôt plus que douze. Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac), Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) et Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) sont en effet attendus demain aux Sables d’Olonne. D’après les derniers routages de la Direction de course, Jean-Pierre est attendu sur la ligne à la mi-journée, Yann en milieu d’après-midi et Jean en début de soirée. Mais ce ne sont que des estimations, à prendre avec des pincettes… Si Dick semble en bonne posture pour décrocher la 4e place, la météo s’annonce complexe à l’approche de l’arrivée, avec un vent qui mollit par l’avant. « Même si j’ai de l’avance, je vais être le premier à toucher du vent moins fort donc ça va revenir par derrière », confirme Jean-Pierre. « Il va falloir être hyper vigilant jusqu’au bout, surtout que j’ai deux amis derrière qui sont des afficionados de la Solitaire du Figaro, ils sont vraiment dans leur élément là. A eux deux, ils ont gagné six fois la Solitaire ! Yann et Jean sont par ailleurs plus rapides que moi au près et dans la pétole. Leurs bateaux à dérives droites sont plus légers. Cela va jouer serré. » La fin de course s’annonce donc aussi passionnante pour le public que stressante pour les marins !

L’équateur pour Nandor Fa, le Horn pour Pieter Heerema

Louis Burton (7e sur Bureau Vallée) peut lui aussi penser à son arrivée qui est prévue dans une semaine. Pour le moment, il s’attelle à contourner par l’Ouest une zone anticyclonique, avant de se poster dans un front qui le propulsera à bonne allure vers le but. Si son premier Vendée Globe, il y a quatre ans, avait tourné court, cette deuxième tentative est une belle réussite pour Louis qui, rappelons-le, reviendra en 2020 à bord du bateau avec lequel Armel Le Cléac’h vient de remporter cette huitième édition.
Plus de 800 milles plus au Sud, Nandor Fa (Spirit of Hungary) est tout proche de l’équateur qu’il devrait franchir en début de soirée. « C’est super d’arriver à l’équateur. Traverser le Pot au noir est toujours difficile mais apparemment je vais avoir de la chance cette fois-ci… Il fait 32 degrés dans la cabine et dehors. Je supporte mal cette chaleur », racontait le Hongrois aujourd’hui dans la version anglaise du Vendée Live. Il est attendu aux Sables entre le 6 et le 8 février.

La remontée de l’Atlantique est décidément laborieuse pour Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) et Conrad Colman (Foresight Natural Energy), au large des côtes brésiliennes. « Je suis encore loin du pot au noir mais j’ai droit à un bel échauffement en ce moment », expliquait Conrad dans un message envoyé ce jour. « D’abord j’ai eu le calme et maintenant j’ai les grains ! Depuis le coucher du soleil hier je continue à avancer au près sous un déluge constant de gros nuages noirs isolés avec les pluies torrentielles qui les accompagnent et les changements de direction du vent. » Bellion et Colman sont actuellement au près dans un début d’alizé poussif. Ils toucheront bientôt un alizé plus établi, ce qui constituera un soulagement après des journées compliquées et frustrantes. Ils devraient arriver aux Sables d’Olonne entre le 11 et le 15 février.

Arnaud Boissières (La Mie Câline), Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut), Alan Roura (La Fabrique) et Rich Wilson (Great American IV) doivent négocier des bulles anticycloniques. Ils devront encore patienter avant de toucher les alizés… Quant à Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys), il met tout en œuvre pour essayer de revenir sur Didac Costa (One Planet One Ocean). « Je fais attention au bateau, je ne force pas sur la mécanique pour ne rien casser, mais oui j’essaye de rattraper Didac depuis 15 jours », dit Romain. « Chaque fois j’ai l’impression que j’arrive à revenir sur lui mais je manque de chevaux dans le petit temps et il reprend de l’avance. Il traverse beaucoup plus rapidement les molles que moi. »

Pieter Heerema (No Way Back) est en passe de quitter les mers du Sud puisqu’il devrait franchir dans la soirée, et pour la première fois de sa vie, le mythique cap Horn. Et ce dans des conditions maniables. Sébastien Destremau (TechnoFirst-faceOcean) se prépare lui à des conditions musclées pour l’approche du dernier grand cap du Vendée Globe. Sortir des mers du Sud se mérite…

Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) :

« J’ai hâte d’en finir mais surtout à la 4e place. Terminer 5e ou 6e serait une vraie déception. C’est un peu le même scénario à chaque fois. Comme lorsque nous avons attaqué l’Atlantique Sud et que j’ai eu quatre jours de pétole : Yann et Jean sont revenus alors que j’avais 300 milles d’avance. En tout cas, je prends plaisir dans cette fin de course. Je sens une vraie cohésion avec mon bateau, je le connais vraiment à fond. Je ressens de l’adrénaline, du plaisir d’être en mer avec une bonne vitesse et un super bateau. »

Nandor Fa (Spirit of Hungary) :

« J’ai 63 ans, mais dans ma tête je pense à l’avenir. Je pense à un nouveau bateau et j’essaye d’imaginer comment il pourrait être plus rapide et plus sain. Mais je n’ai pas le même corps qu’il y a vingt ans, voire même qu’il y a deux ans ! Je commence à sentir que je suis plus vieux. Du coup mes rêves ne correspondent plus à la réalité. En fait, je vais passer du temps avec ma famille et avec ma femme, mes enfants et mes petits enfants et je ne ferai plus rien ! C’est à cela que je pense maintenant. »

Romain Attanasio (Famille Mary-Etamine du Lys) :

« Pour être franc, avant le départ j’ai un peu menti à mes copains pour ne pas leur faire peur : je leur avais dit que j’avais déjà passé 25 jours seul en mer. En réalité, je n’en avais fait que 16 ! La troisième semaine de ce Vendée Globe, je commençais à trouver le temps long. Puis j’ai trouvé mon rythme. Je m’étais préparé à ce que ce soit long mais je ne pensais pas que ça durerait aussi longtemps ! Je pensais plutôt mettre 95 jours que 105. Mon fils m’a laissé une carte dans le bateau en mettant « on t’attend le 5 février », du coup j’ai rajouté un 1 devant le 5 pour l’instant (rires) ! »

Source

Agence Mer & Media.

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