Ascension le long du Brésil

© Yann Riou

Depuis le passage du Cap Horn mardi dernier, l’hiver a laissé place au printemps puis à l’été. Des températures presque tropicales se sont de nouveau installées à bord du trimaran Spindrift 2 qui se hisse le long du Brésil en direction de l’équateur. Sur le pont, le thermomètre avoisine les 25 degrés. Physiquement, il faut aussi s’adapter à ces changements rapides et la douche prise hier par l’équipage sous les premiers grains brésiliens a fait du bien. Néanmoins, les conditions de navigation ont été peu agréables ces derniers temps. Après avoir traversé une dorsale à vitesse réduite, l’équipage a pu exploiter une dépression orageuse qui a apporté certes du vent et de la vitesse mais aussi une mer de deux à quatre mètres, transformant l’habitable du trimaran en véritable shaker. Globalement, les ralentissements de fin de semaine se paient légèrement avec un retard actuel de 215 milles sur Banque Populaire V. Sur la carte, les trajectoires diffèrent. Le trimaran noir et or emprunte une route près des côtes brésiliennes en bordure de l’anticyclone qui s’étale largement dans l’Atlantique Sud, là où, au même moment, le détenteur naviguait 670 milles plus au large. Devant les étraves, un long bord rapide en bâbord amure débute désormais pour l’équipage de Dona Bertarelli et Yann Guichard en direction des alizés du Sud-Est qui serviront de dernier ascenseur avant de rebasculer dans l’hémisphère Nord.

Jour 35 – 17h00 GMT

  • 234,41 milles de retard sur le détenteur
  • 21 589,9 milles parcourus depuis le départ
  • 17,1 nœuds de moyenne sur 24 heures
  • 409,8 milles parcourus en 24 heures

Message de Dona Bertarelli

Première douche hier pour les équipiers de Spindrift 2 depuis près d’un mois.

Les conditions rencontrées de petit temps et la température de l’eau de mer autour de 20 degrés ont permis à chacun de faire ses ablutions sous le soleil. Un vrai bonheur.

Puis Spindrift 2 est sorti de la dorsale en fin de soirée, un peu après le direct avec Itele où nous avons profité des conditions légères pour faire voler notre drone en live. Une première !

La nuit a été plus sévère au reaching dans de l’air avec une mer de face. Il a fallu réduire la toile et ralentir afin de préserver le matériel et en particulier le gréement.

Beaucoup de grains orageux, de la pluie. Très inconfortable. C’est d’ailleurs assez étonnant de constater que cet inconfort se manifeste avant tout à l’intérieur du bateau. Sans aucun repère d’horizon, il est impossible d’anticiper les chocs du bateau dans les vagues. Chaque mouvement et action à priori anodin devient compliqué. Se déplacer, s’habiller, se restaurer. Certains équipiers ont du mal à trouver le sommeil, trop occupés à s’agripper au cadre de leur bannette pour ne pas tomber.

Pour ne rien arranger, la température de la cabine commence à grimper, au point de commencer à souffrir de la chaleur, notamment pendant les charges moteur ou la préparation des repas. Il faut dire que l’eau de mer est déjà à 23°C.

Depuis, les conditions de vent et de mer ont un peu molli, mais on a entre 800 et 1000 milles de près devant les étraves. Heureusement, la majorité s’effectuera en bâbord amure, et on pourra utiliser notre foil valide qui amortira les chocs du bateau dans les vagues.

Interview d’Antoine Carraz

Barreur – régleur – responsable technique
Antoine Carraz évoque la situation actuelle de Spindrift 2 dans l’ambiance du Sud de l’Atlantique et revient notamment sur les réparations effectuées sur le mât.

Source

Spindrift racing

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