les îles de Guadeloupe à portée de voile

© Jacques Vapillon

Frédéric Denis (Nautipark), premier concurrent en bateau prototype est attendu en 2e partie de nuit heure locale en Guadeloupe, soit au petit matin, heure de Paris
Routes divergentes pour les leaders en bateaux de série : au nord pour Julien Pulvé (Novintiss), au sud pour Ian Lipinski (Entreprises Innovantes)

Brise faiblissante sur l’approche des Îles de Guadeloupe

Pour les premiers concurrents de la Mini Transat Iles de Guadeloupe, quelque chose a changé. Le large est dans leur sillage et, imperceptiblement, la proximité de la terre se fait sentir. L’horizon se rempli, le ciel aussi, tandis que l’alizé s’essouffle…
À quelques heures de l’arrivée des premiers prototypes, la bataille bat toujours son plein : Frédéric Denis (Nautipark), solide leader, est ralenti par une brise faiblissante alors que dans son sillage, ça attaque de toutes parts. En bateau de série, entre Ian Lipinski (Entreprises Innovantes) et Julien Pulvé (Novintiss), c’est fini : l’un est parti au sud, l’autre est resté dans le nord… Stratégies à suivre.

Ce sont leurs dernières heures de course. Les tout premiers concurrents viennent de profiter de leur dernier lever de soleil sur cette Mini Transat Iles de Guadeloupe.
Pour les poursuivants directs de Frédéric Denis (Nautipark), en tête de la flotte des prototypes depuis presque 10 jours (sur 11 jours de course), c’est le jeudi de la dernière chance. En bateaux de série, le jeu a été relancé cette nuit, il reste encore deux jours de régate océanique avant un final qui promet : le suspense tiendra jusqu’au bout.

Le changement, c’est maintenant

À l’approche des côtes, imperceptiblement, tout change. À l’horizon, des voiles et des cargos… Dans le ciel, les premières frégates, ces élégants oiseaux tropicaux. Et, surtout, l’effet « terre » se répercute sur la météo. Fini le bel alizé régulier. La proximité des reliefs antillais fait l’effet d’un grain de sable dans ces rouages à créer du vent.
Concrètement, les 15 à 20 nœuds de vent établis de ces derniers jours vont se muer en un régime de plus en plus instable avec 10 à 15 nœuds faiblissant et des grains orageux. Ces masses nuageuses peuvent générer des rafales de 30 à 40 nœuds accompagnées de fortes rotations du vent.
Vigilance donc, aussi bien tactique que technique, pour les premiers solitaires de cette Mini Transat Iles de Guadeloupe. Ce n’est pas encore le moment d’écouter la fatigue accumulée pendant ces 11 jours et 11 nuits de course transatlantique, ni de se laisser aller à une relative routine. L’arrivée, c’est demain et le changement de rythme, c’est maintenant.

Un peu de calcul

En prototypes, il y a fort à parier que Frédéric Denis sert tout ce qu’il peut : dents, fesses, poings. Il est le premier à subir l’essoufflement de l’alizé, sa vitesse a chuté à 7-8 nœuds ce matin tandis que ses poursuivants attaquaient toujours à 9-10 nœuds.
Un peu de calcul permettra d’y voir un peu plus clair : le skipper de Nautipark dispose ce jeudi midi de 50 milles d’avance sur le deuxième, l’italien Michele Zambelli (Illumia), et il allait ce matin à 1 voire 2 nœuds moins vite que lui. Son avance devrait donc fondre d’1 à 2 milles par heure. Sachant que sauf, pépin majeur, il devrait couper la ligne d’arrivée en deuxième partie de nuit et que l’ensemble des concurrents va peu à peu tomber dans les calmes relatifs de l’arc antillais, la hiérarchie de la course a peu de chance d’être remise en cause. Mais voilà. On ne sait jamais…
Au sud, Michele Zambelli (Illumia) et Luke Berry (Association Rêves) respectivement 2e et 3e et, au nord, Clément Bouyssou (Le Bon Agent – Bougeons l’Immobilier) et Axel Tréhin (Aleph Racing) 4e et 5e, exploitent chacun de leurs derniers milles à 100% pour tirer le meilleur de leurs options : objectif podium pour tous, soit trois marches pour 5 solitaires… Verdict demain.

Huit jours de sillage commun

En bateaux de série, la grande information du jour c’est la séparation de Ian Lipinski (Entreprises Innovantes) et de Julien Pulvé (Novintiss) ! Les sillages des deux leaders en bateau de série ne faisaient qu’un depuis plus de huit jours, mais, la nuit dernière le Lorientais a décidé de plonger au sud, laissant le Rochelais tracer sa voie au nord.
En se rapprochant de l’orthodromie, Ian Lipinski avait logiquement repris le leadership à la mi-journée, mais Julien pulvé a repris la tête de flotte des bateaux de série au pointage de 15h, heure française. Mais, là encore, à environ deux jours de l’arrivée, rien n’est joué. À moins de 84 milles des premiers, Tanguy Le Turquais (Terreal), solide 3e depuis dimanche dernier, confirme son ascendant sur le reste du peloton.

Les premiers concurrents sont attendus cette nuit à Pointe-à-Pitre, plus précisément en deuxième partie de nuit, heure locale, soit au petit matin heure de Paris.

Classement du 11 novembre à 15h (TU+1)

Classement Prototypes Eurovia / Cegelec

  1. Frédéric Denis 800 – Nautipark à 169.0 milles de l’arrivée
  2. Michele Zambelli 788 – Illumia + 50.6 nm
  3. Luke Berry 753 – Association Rêves + 65.0 nm
  4. Clément Bouyssou 802 – Le Bon Agent – Bougeons l’Immobilier + 84.2 nm
  5. Axel Trehin 716 – Aleph Racing + 104.7 nm

Classement Séries Océan Bi-Actif

  1. Ian Lipinski 866 – Entreprise(s) Innovante(s) à 420.4 milles de l’arrivée
  2. Julien Pulve 880 – Novintiss + 0.4 nm
  3. Tanguy Le Turquais 835 – Terréal + 84.4 nm
  4. Edouard Golbery 514 – Les Enfants Du Canal + 134.2 nm
  5. Armand De Jacquelot 755 – We Van + 146.4 nm

Source

Mini Transat / Cécile Gutierrez

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