Prêt au combat !

François Gabart, Macif, Pascal Bidegorry, table à cartes

© Yann Riou

A la veille du départ de la Transat Jacques Vabre, François Gabart et Pascal Bidégorry affichent une belle sérénité malgré des conditions météo qui s’annoncent très musclées en sortie de Manche. Lors d’une ultime conférence de presse au Havre, les deux skippers du trimaran MACIF ont évoqué leurs ambitions, leur fonctionnement à bord et le potentiel du bateau, tout en livrant quelques petits secrets…

La situation météo

C’est le sujet du moment sur les Docks du Havre ! Si les conditions du départ, dimanche à 13h30 s’annoncent clémentes, avec du vent de sud qui permettra à la flotte des 42 bateaux de dévaler la Manche au travers, une dépression très creuse est attendue dans le Golfe de Gascogne. « Les modèles convergent, confirme François Gabart. Le plus embêtant n’est pas le vent, mais l’état de la mer, avec une hauteur de vagues de 10 mètres en moyenne, ce qui veut dire que certaines iront jusqu’à 15 mètres. L’autre problème, c’est qu’il n’y a pas vraiment d’échappatoire », tandis que Pascal ajoute : « Je suis assez serein sur l’intégrité du bateau, je n’ai pas d’inquiétude particulière à l’idée d’aller naviguer dans ces conditions. »

L’objectif, la concurrence

« Nous n’avons jamais fixé d’objectif de résultat à François, c’est encore plus vrai cette fois-ci. C’est déjà une première victoire d’être dans le bassin ici, au Havre, deux mois après la mise à l’eau du bateau », a confié Jean-Bernard Le Boucher, directeur des Activités Mer du groupe Macif. Même son de cloche chez le skipper, dont la priorité est de continuer à prendre en main son trimaran de 30 mètres. « Je suis ambitieux, mais je sais qu’il faut du temps pour mettre au point le bateau, le développer et en tirer la quintessence. Nous sommes encore loin d’avoir atteint son potentiel optimal, et heureusement ! Nous ne sommes pas là pour gagner à tout prix, l’objectif est de préparer les victoires de demain. » Quid de la concurrence dans cette classe Ultime qui, sur cette Jacques Vabre, compte quatre bateaux ? « Sodebo a la combinaison équipage/bateau la plus aboutie. Prince de Bretagne a un équipage très expérimenté, mais son potentiel de vitesse est moindre, surtout s’il y a du gros temps, tandis qu’Actual est le bateau qui a le plus de milles au compteur, mais Yves Le Blévec et Jean-Baptiste Levaillant viennent tout juste de le récupérer. Après, favori ou non, cela ne veut parfois rien dire : sur le Vendée Globe, je n’étais pas favori, j’ai gagné ; sur la Transat Jacques Vabre, il y a deux ans, nous étions archi favoris avec Michel (Desjoyeaux) et nous n’avons pas gagné. »

Le trimaran MACIF

Mis à l’eau le 18 août dernier, le trimaran MACIF possède environ 3000 milles à son compteur, soit un peu plus de la moitié d’une Transat Jacques Vabre. Ayant peu navigué jusque-là en multicoque, François Gabart poursuit son apprentissage, bien aidé par Pascal Bidégorry. « Je n’ai pas une expérience extraordinaire du multicoque, d’où l’importance de pouvoir m’appuyer sur l’expertise de Pascal. En moins de deux mois, j’ai déjà appris un paquet de choses à ses côtés, au niveau notamment des réglages et des sensations. » Le skipper se montre en outre particulièrement satisfait des choix effectués sur le bateau : « Le plan de pont est très fonctionnel et efficace, avec un accès rapide aux écoutes, des postes de barre pas trop excentrés et qui permettent de voir à l’avant du bateau. » A ce stade, le trimaran MACIF ne compte qu’un foil (tribord), un choix parfaitement assumé par François : « Nous sommes dans une logique de développement et de performances à long terme. Par rapport à ce cahier des charges, nous n’étions pas en mesure de concevoir et construire nos deux foils pour cette Transat Jacques Vabre. Il faut comprendre qu’il n’y a aujourd’hui aucun équivalent à ces pièces en composite de cette taille, qui supportent quatre fois plus d’efforts que les foils de la Coupe de l’America. Nous aurions pu en construire deux plus petits, mais l’objectif final, ce n’est pas la Transat Jacques Vabre. Je préfère donc n’en avoir qu’un mais qui correspond à nos ambitions pour demain, cela fait partie des concessions à faire pour l’avenir. »

Le fonctionnement, les petits secrets

Comment se répartiront les rôles à bord ? « Nous allons tout partager : la navigation, la surveillance du bateau, les manœuvres. La seule chose qui est vraiment répartie, c’est que je fais la cuisine et Pascal la vaisselle ! », sourit François, avant d’ajouter : « En mer, j’ai toujours faim, je n’oublie jamais de manger. » Confirmation de Pascal : « En général, j’emporte de la nourriture hyper protéinée, c’est très efficace quand on n’a pas trop le temps de manger. Mais avec François, ce n’est pas le cas, les repas sont réglés à l’heure H ! » A savoir petit déjeuner au lever du jour, déjeuner et dîner au coucher du soleil, un rythme calé sur celui de la terre : « Sur une transat qui dure une grosse dizaine de jours, il n’y a pas lieu de le modifier », confirme François qui n’oublie pas d’emporter ses indispensables tablettes de chocolat, « une par jour et par personne ». Et celui de Pascal ? « Le jambon de Bayonne ! En provenance directe du Pays basque, livré par une copine ». Pour le reste, les deux marins se contentent du minimum en guise d’affaires personnelles : « Mes caleçons et ma brosse à dents », sourit François, « des boules Quies », ajoute le Basque. L’un comme l’autre savent en tout cas que du bien-être du coéquipier dépend en bonne partie la performance : « Sur une transat en double, c’est très important d’être à l’écoute de l’autre. Il faut être capable de sentir les moments où il a faim ou se sent fatigué, mais également ses moments de doute parce que ce doute peut te permettre de voir quelque chose qui t’a échappé », conclut François.

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WindReport'

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