Se préparer

© Marc Sauvageau

La pluie fait des claquettes sur les pontons du Port Rhu. Les coureurs de Mini étant, comme nombre de marins, hostiles à l’eau quand elle tombe du ciel bénissaient la décision du directeur de course d’avoir annulé le prologue « Tout commence en Finistère ». Les prévisions se sont révélées juste et à l’heure dite du départ du prologue, Douarnenez était noyé sous une pluie battante, à décourager le plus endurci des Bretons de mettre le nez à la fenêtre. Pour autant, la plupart des navigateurs mettait cette journée à profit pour continuer de préparer le bateau pour être en configuration de course mercredi soir comme l’impose l’avis de course. Dans les travées du Port Rhu, on pouvait aussi croiser quelques glorieux anciens comme Alex Pella, vainqueur de la dernière Route du Rhum en Class40 ou Lalou Roucayrol venu soutenir le jeune équipier de son team Quentin Vlamynck.

Départ : la Mini Transat îles de Guadeloupe expérimente

En effet, pour la première fois dans l’histoire de la course au large, l’avis de course de la Mini Transat îles de Guadeloupe stipule que le départ pourrait être avancé jusqu’à 48 heures si les conditions météorologiques l’exigent. Pour l’heure, cette disposition inédite ne devrait pas servir au vu des fichiers météo qui prévoient une embellie pour la fin de semaine. Après un passage dépressionnaire en milieu de semaine, l’anticyclone semble vouloir reprendre ses aises sur le golfe de Gascogne et pourrait ouvrir en grand la porte vers les Canaries.

Les contrôles continuent

D’ici mercredi, les bateaux doivent donc être fin prêts. S’il y a toujours quelques attardés qui continuent de jouer de la visseuse ou courent après un document nautique manquant, la première impression qui se dégage de la flotte rassemblée au Port Rhu est que les coureurs semblent dans l’ensemble prêts. Peu d’excitation dans l’air, si ce n’est la tension qui devient palpable un peu plus chaque jour à l’approche du grand départ. Lucas Montagne, membre du bureau de la Classe Mini, électromécanicien de formation le constatait en passant vérifier les dispositifs VHF de chaque bateau : « dans l’ensemble, les gars se sentent prêts. On trouvera toujours des distorsions dans les niveaux de préparation des uns et des autres, mais c’est assez serein dans l’ensemble… » Prudent, l’ancien coureur s’empressait d’ajouter que c’est toujours la mer qui sanctionnera les éventuelles failles de préparation.
A bord des Minis, on installe les balises de positionnement de CLS, à charge pour la direction de course de vérifier le bon fonctionnement des unes et des autres.

Voiles, gréement, pilote, électronique embarquée, les points clés

Outre l’avitaillement et l’embarquement des affaires personnelles, les navigateurs se penchent plus précisément sur quatre points clés. Les voiles : elles sont le moteur du bateau, la garantie de son efficacité… Une attention particulière est aussi portée au gréement : le démâtage fait partie des avaries que craignent le plus les navigateurs solitaires. Etablir un gréement de fortune n’est jamais chose aisée et c’est dans 90% des cas l’obligation d’abandonner qui en résulte. De même, le pilote se révèle être l’allié le plus précieux du solitaire. Sans lui, plus de siestes possibles, chaque manœuvre devient une véritable galère : c’est pourquoi les Ministes y portent une attention particulière ainsi qu’aux sources d’énergie. Enfin, l’électronique embarquée est une aide indispensable : à l’heure où le point sextant est tombé en désuétude (même s’il est encore obligatoire en qualification), disposer d’un GPS en bon état de marche reste la meilleure garantie d’une navigation sereine. Là aussi, on distingue des niveaux de préparation hétérogènes. Certains entrerons les coordonnées d’un ou deux points (le cap Finisterre et la ligne d’arrivée) quand d’autres entreront méticuleusement les latitudes et longitudes des différents ports de repli en cas de pépin technique.

Préparateurs : les copains d’abord

Pour les aider dans leurs tâches, ils ont mobilisé la famille, la petite amie, les copains venus filer un coup de main. Toutes les tâches ont leur noblesse et il n’est pas rare de voir certains jouer du balai brosse sur le pont, s’essayer à l’art de la surliure, voire plonger pour donner un coup de propre à la carène. A six jours du départ, même quand on est quasiment prêt, il est temps de biffer en grand les lignes de la check-list.

Source

Mini Transat / Cécile Gutierrez

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