Sécurité : un enjeu fondamental, une préoccupation permanente

© Jacques Vapillon / Sea&Co

Ce matin, les concurrents de la Mini Transat îles de Guadeloupe assistaient au briefing dispensé par les pilotes de la 24F et des Douanes, habilités à intervenir sur les opérations de surveillance et de sauvetage sur le golfe de Gascogne. L’occasion pour Denis Hugues, le directeur de course d’enfoncer le clou auprès des coureurs et de rappeler les conseils de sécurité.

Depuis le temps qu’ils interviennent sur le golfe de Gascogne, été comme hiver, les pilotes des Falcon de la 24F, basée à Lann Bihoué ont eu le temps d’engranger une expérience précieuse, dès lors qu’il s’agit d’expliquer aux concurrents la conduite à tenir en cas de détresse. A chacun des briefings qu’ils tiennent systématiquement au départ des grandes courses océaniques, ils peuvent réexpliquer quelques règles de base à connaître : première d’entre elles, ne quitter son bateau qu’en toute dernière extrémité car comme le souligne Denis Hugues, le directeur de course de la Mini Transat Îles de Guadeloupe :

« le bateau reste l’endroit le plus sûr. On a déjà vu des skippers abandonner leur bateau qui sera retrouvé ensuite de l’autre côté de l’Atlantique… »

Le briefing est aussi l’occasion d’informer les coureurs des bonnes attitudes, qu’il s’agisse de se faire repérer ou d’organiser l’évacuation du bateau. Car c’est aussi un des principes de la course de ne pas cacher une éventualité dont on fera tout pour qu’elle ne survienne pas.

Des contrôles rigoureux
Sur le Port Rhu, les contrôleurs et les bénévoles de Douarnenez Courses procèdent à l’inventaire des bateaux : vérification du matériel de sécurité, contrôles d’un certain nombre de points comme l’amarrage des lignes de vie, la hauteur des filières, etc.
Chaque coureur doit aussi présenter à la direction de course, les documents nautiques obligatoires : cartes d’atterrissage des principaux ports sur le parcours, livre des feux… Chasse au poids oblige, la tentation est grande d’emmener le minimum nécessaire, mais sur ce point la direction de course est intransigeante :

« Quand un concurrent est en difficulté, c’est déjà suffisamment compliqué pour lui. Pas la peine de lui compliquer la tâche en le laissant partir avec des documents qui ne seront pas vraiment opérationnels… »

L’homme à la mer, risque majeur
L’expérience le montre. Le risque majeur pour un navigateur solitaire est de tomber à l’eau. Pour peu que le bateau soit sous pilote automatique, les chances de pouvoir rejoindre le bord sont nulles ou presque. Pour prévenir ce risque, Denis Hugues n’hésite pas à marteler cette antienne :

« Les Minis sont de petits bateaux. C’est plus facile d’être déséquilibré sur une coque de 6,50, qu’à bord d’un 60 pieds IMOCA. Il n’existe aucune recette miracle, si ce n’est veiller à être attaché en permanence, seule véritable garantie contre le risque d’homme à la mer. »

CLS, le chien de garde
On le sait, la Mini Transat ÎLES DE GUADELOUPE est un voyage en solitude. Seule la VHF offre quelques coupures aux navigateurs solitaires, quand ils croisent un autre concurrent ou un bateau accompagnateur. Reste que cette communication est très aléatoire : on a vu souvent des concurrents rester quatre à cinq jours durant sans aucun contact VHF avec les autres. En cas de souci, les navigateurs peuvent actionner leur balise de positionnement : outre le fait que la balise donne les positions régulières des bateaux, elle permet aussi d’envoyer un message à la direction de course signifiant que le navigateur a un souci technique mais qu’il ne demande pas d’assistance. Dans ce genre de cas, la direction de course s’efforce de détourner le bateau accompagnateur le plus proche (ils seront six sur la Mini Transat îles de Guadeloupe) de manière à connaître la nature des soucis. La Mini Transat étant une course sans assistance, seule une assistance médicale est autorisée. Sur la première étape entre Douarnenez et Lanzarote, le dispositif des bateaux accompagnateurs bénéficiera en plus de l’appui du PSP Flamant de la Marine Nationale.

On le voit, traverser l’Atlantique n’est pas véritablement une expérience anodine. Ce rêve, certains le convoitent depuis des années. Pour la plupart, ils ont sacrifié une grande part de leur temps de loisir, ont pris le risque de s’endetter pour aller au bout de leur projet. Mettre les coureurs en face de leurs responsabilités et des risques potentiels est sans aucun doute le meilleur des moyens pour leur permettre de vivre leur aventure jusqu’au bout.

Source

Mini Transat / Cécile Gutierrez

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