Vous avez dit cosmopolite ?

© Jacques Vapillon / Sea&Co

La Mini Transat îles de Guadeloupe reste fidèle à la tradition. Avec 46% de coureurs étrangers au départ, elle est, sans aucun doute, la course au large la plus internationale, essaimant ses candidatures et contribuant à la diffusion de la Classe Mini sur toute la planète mer. Revue de détails de ces candidats à l’aventure qui, pour certains, n’ont pas hésité à rompre avec leurs attaches pour participer à leur rêve.

Italie, Espagne, les effets du circuit méditerranéen

Depuis plusieurs années, les Classes Mini italienne et espagnole sont particulièrement actives pour organiser des courses sur le bassin méditerranéen, essentiellement au départ de Barcelone ou Valence pour l’Espagne, du bassin de Gênes pour l’Italie. Résultat : le nombre de candidats issus de ces deux pays ne cesse de grimper et certains récidivistes pourraient même venir titiller les podiums sur la Mini Transat îles de Guadeloupe. On pense, en Italie notamment, à Alberto Bona et Michele Zambelli, tous deux auteurs d’une belle traversée lors de l’édition 2013. Les deux repartent sur des prototypes performants et comptent bien se mêler à la bataille pour le podium.
En Espagne, la Mini Transat Îles de Guadeloupe est une révélation tardive. A l’exception des 23 ans de Fidel Turienzo, tous les participants espagnols tournent autour de la quarantaine, voire plus. Certains, comme Carlos Lizancos, le doyen de cette 20e édition, ont un passé de régatier confirmé, mais plutôt en équipage sur de grosses unités. L’adaptation à la culture du solitaire sera une des clés de leur réussite.

Anglo-saxons : la cause des femmes

Elles seront quatre femmes au départ de la Mini Transat îles de Guadeloupe et, mise à part l’Espagnole Pilar Pasanau, toutes seront de culture anglo-saxonne. Nikki Curwen a suivi les traces de son père qui a terminé deuxième de l’édition 2001, Lizzy Foreman est tombée amoureuse de la course en la suivant sur un bateau accompagnateur. Elles seront accompagnées par l’Australienne Katrina Ham qui s’est exilée depuis deux ans en France pour mener à bien sa deuxième participation à la course.
Deux marins de langue anglaise compléteront le contingent : Luke Berry, Britannique vivant à Nantes et l’Irlandais Tom Dolan, venu depuis son île natale pour être embauché par l’école des Glénans, avant de céder aux sirènes du large.

L’Europe, de l’est au nord

Trois navigateurs allemands, deux Néerlandais, un Estonien, un Polonais, un Hongrois, un Russe … Visiblement la Mini Transat Îles de Guadeloupe a fait des émules bien au delà des côtes atlantiques et méditerranéennes. Tamas Kovacs, le navigateur hongrois a fait ses premières armes sur le lac Balaton avant de décider que ses horizons méritaient d’être élargis. En Pologne, c’est un autre pari que tente Radoslaw Kowalczyck, puisqu’il prendra le départ sur un prototype destiné à être produit en série, tout en restant à la jauge proto. Construit en Pologne, le bateau pourrait devenir une alternative intéressante pour ceux qui préfèrent les libertés du prototype aux contraintes des bateaux de série. Plus à l’est encore, Yury Firsov aura la lourde tâche de représenter son pays, la Russie, au sein de ce concert des nations maritime.

Cousinages

Deux navigateurs belges, trois suisses, nos voisins francophones seront présents comme à chaque édition, avec quelques sérieux candidats au podium. En série, Jonas Gerckens, qui n’aime rien tant que les parcours au long cours, voudra faire oublier sa déception de l’édition 2013, tandis que le Suisse Patrick Girod aimerait bien rééditer la performance de sa compatriote Justine Mettraux, deuxième de l’édition 2013. En prototype, Simon Koster pourra-t-il tirer tout le potentiel du plus extrême des voiliers engagés ? Premiers éléments de réponse à l’escale de Lanzarote, aux Canaries.

Pour certains, l’engagement dans la Mini Transat îles de Guadeloupe sera l’occasion de prendre le flambeau porté par d’autres précédemment. Xu Jingkun, moniteur de voile à Qingdao va tenter de suivre les traces de Guo Chuan, premier marin chinois à avoir participé au circuit Mini et qui vient de racheter l’ancien trimaran de Francis Joyon. Antonio Fontes aura, lui aussi, un drôle de poids à porter. La compagne du jeune navigateur portugais n’est autre que la sœur de Francisco Lobato qui, deux années durant, a dominé le circuit des bateaux de série avant de partir faire ses classes en Figaro. Quand les charges des héritages pèsent trop lourd, on est aussi en droit de les refuser.

Jusqu’ici, seuls deux navigateurs étrangers ont réussi à remporter l’épreuve en temps réel. L’Américain Norton Smith en 1979 et le Suisse Yvan Bourgnon en 1995. L’édition 2015 de la Mini Transat îles de Guadeloupe permettra-t-elle un nouvel exploit au nez et à la barbe des navigateurs français. Simon Koster, Michele Zambelli, Alberto Bona ou Luke Berry… ils sont quelques uns qui ont de solides arguments à faire valoir. Quoi qu’il en soit, la Mini Transat îles de Guadeloupe reste largement en tête dès lors qu’il s’agit d’ouvrir ses frontières.

Source

Mini Transat / Cécile Gutierrez

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