Grand écart et saut à l’élastique

2015, ERIC BOMPARD, ETAPE 2, FIGARO, GROUPE QUEGUINER, LEUCEMIE ESPOIR, SOLITAIRE DU FIGARO 2015, VOILE, YANN ELIES

© Alexis Courcoux

Si le combat de coqs continue à 30 milles de l’arrivée entre Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) et Yann Eliès (Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir), la flotte de la 46e édition de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire s’étire le long des côtes anglaises sur 75 milles ! Le navigateur franco-turc, Tolga Ekrem Pamir (Un jour Un homme Un arbre), en passe de doubler Wolf Rock, ferme la marche, 70 milles derrière la tête de flotte. Les écarts vont être conséquents à Torquay, et pourraient se compter en heures à partir du quatrième, Yoann Richomme (Skipper Macif 2014). En attendant, entre les effets de baies et de pointes, les navigateurs engrangent les derniers milles sous spi, par 10 nœuds de vent d’ouest instables en force et en direction.

Petit matin chagrin. Yann Eliès (Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir) appelé à la vacation de 5h, ne semblait pas satisfait de sa nuit passée à contrôler son adversaire et à jouer aves les veines de vent. Si le Briochin garde le leadership du classement provisoire à quelques milles de l’arrivée, il reste lucide : « Charlie est en passe de repasser devant. » Ciselée de larges baies et de pointes, animée par le courant, la côte sud de l’Angleterre est loin d’être une sinécure pour les régatiers. D’autant qu’après Start Point, les falaises vont encore jouer avec les nerfs des marins. Il y aura du dévent, et sans doute encore de quoi jouer.

ETA : milieu de journée

Cette troisième étape se sera déroulée plus vite que prévue. Au final, les 37 skippers encore en course (Benjamin Dutreux sur Team Vendée et Nick Cherry sur Redschift ayant abandonné l’étape pour cause de talonnage dans les cailloux le long de l’île de Batz) n’ont ralenti que quelques heures dans la dorsale au milieu de la Manche. Bilan : la tête de flotte devrait couper la ligne d’arrivée devant Torquay vers midi. En revanche, les écarts seront conséquents. Xavier Macaire (Skipper Hérault) y pensait déjà au petit matin. Près de 7 milles le séparent de Yann Eliès et Charlie Dalin, soit une heure !

3 heures d’écart et plus… à partir du 8e !

A regarder de plus près le nombre de milles restant et les écarts aux deux premiers, la route est encore longue pour le gros de la flotte. Jugez plutôt : Corentin Horeau (Bretagne – Crédit Mutuel Performance), actuellement 8e à 20 milles du premier, devrait rentrer dans la baie de Torquay 3 heures après le vainqueur de l’étape… Que dire de la queue de peloton qui sans doute arrivera la nuit prochaine ! Les écarts se sont creusés dès le passage de la bouée du port de Plaisance de Roscoff – Baie de Morlaix. Option peu payante à l’est et bascule de vent après la dorsale, ont été un sévère couperet pour certains marins talentueux, à l’image de Gildas Mahé (Qualiconfort – The Beautiful Watch) 11e à 48 milles ou d’Adrien Hardy (Agir Recouvrement) 24e à 62 milles. La dure loi de la plus difficile des courses en solitaire à armes égales calculée au temps !

Ils ont dit :

Yann Eliès (Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir) – 1er au classement de 5h00

« Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) n’est pas encore devant mais bon, il est en passe de repasser devant… On est tombé dans des veines de vent un peu différentes je pensais que le vent allait basculer au sud-ouest mais bon il a fait un petit peu de droite. Ce n’est pas fini et c’est compliqué car c’est instable au niveau du vent. Une grosse masse nuageuse est arrivée. Plus tu restais au large, plus tu restais dans l’ancien vent et ça avait l’air mieux… J’ai dormi un peu, cela marchait bien sous pilote. Nous sommes sous spi, à 17 milles de Cap Lizard et on a entre 12 et 14 nœuds de vent. Je pense arriver vers midi, à la mi-journée. Ce qui est important, c’est que tout le monde reste derrière pour que je gagne du temps, je me serais bien offert une belle victoire mais bon … Ce n’est pas fini »

Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) – 2ième au classement de 5h00

« Ca va très bien. Dernière ligne droite avec des petits virages à gauche qui ne vont pas être simples mais on a jamais été aussi proches. On a un peu de vent, mais là c’est tombé, on a 10 nœuds de vent et j’avance à 6 nœuds. Yann Eliès (Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir) m’a remarqué, il empannait pour se protéger et maintenant, moi j’ai un peu plus de pression et nous sommes bord à bord il y a un mille d’écart entre les bateaux, c’est vraiment très serré. Je suis content d’être revenu, j’étais mécontent qu’il m’ait doublé mais je suis ravi d’être remonté à son niveau. Là, on va avoir la renverse du courant avec nous, le gros dilemme c’est « à quelle distance on passe les falaises ? ». Il va falloir trouver un compromis entre vent et distance parcourue. Ce sera la grosse difficulté. Cela ne sera pas facile à négocier et ensuite nous aurons quelques milles à faire dans la baie, ça rappelle une arrivée de Route du Rhum. ETA à Torkay : je pense que ce sera dans la journée, pour le lunch ou bien début d’après-midi.»

Xavier Macaire (Skipper Hérault) – 3ième au classement de 5h00.

« Ca va… Un peu mitigé ce matin. Je ne vois plus les deux premiers car je suis parti sur une option à terre et cela n’a pas l’air de payer. J’ai vu les deux premiers partir dans une risée alors que moi je suis dans la molle. Pendant deux heures, ils étaient bien plus rapides. Tu n’as rien à faire dans ce cas-là, tu as beau régler le bateau, ça ne le fait pas. Je suis allé plus vers la terre pour avoir des risées de vent mais cela n’est pas concluant. Pour le moment j’ai toujours du ouest-nord ouest mais j’ai moins de vent que les copains. Je ne suis pas très content et je pense que c’est mort pour rattraper cela. Si j’avais eu la bascule … mais là non ce n’est pas rattrapable je suis complètement à l’envers. Il y aura peut être un peu de dévent à la fin mais ça ne devrait pas poser de problème. Là, le vent est installé en force donc ça devrait aller pour rejoindre l’arrivée à Torquay. On est assez rapides, c’est pas mal d’arriver tôt. Il reste 45 milles, pour ce midi ça devrait être bon. Je mets beaucoup de musique, ça me motive, mais j’en mets sans que cela me déconcentre. Les nuits sont fraîches ici ! On attend le soleil de 10h00 pour enlever des couches. »

Yannick Livory (Lorientreprendre) – 35ième au classement de 5h00

« J’ai 10 nœuds de vent, je suis sous spi, tout va bien. C’est énorme ce qu’il s’est passé, on a reçu sévère ! C’est le jeu, j’étais déjà un peu derrière à la sortie de Roscoff. Je suis en vacances il fait beau, on fait du bateau, c’est super ! Il fait très froid en revanche. Je vois tout le monde faire des bords à la côte mais je ne sais pas encore ce que je vais faire de mon côté. Je pense arriver à Torkay vers 16h00 mais je n’en suis pas sûr, je joue avec le courant plus qu’avec la météo que je ne reçois pas. Mais je commence à voir les petits collègues à l’AIS. »

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RivaCom

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