Yann Eliès premier à Roscoff

@Alexis Courcoux

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Alors que son objectif de gagner la 45e édition de La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire s’est écroulé sur la premier étape suite à son démâtage au pied de Wolf Rock, Yann Eliès repartait de Plymouth avec une grosse envie de remporter cette deuxième manche. Peu après le passage des îles Scilly, le marin briochin prenait la tête de la course pour ne plus jamais la lâcher jusqu’à la ligne d’arrivée. Une démonstration de haute voltige d’un marin qui signe là sa neuvième victoire d’étape sur 15 participations. Un marin au sommet de son art. Une heure après Yann Eliès, Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Performance) et Jérémie Beyou (Maître Coq) coupaient la ligne d’arrivée à moins d’une minute d’écart, suivis 40 secondes plus tard par le 4e Fabien Delahaye.

Un moral d’acier, une expérience bien trempée dans le monde de la course au large en solitaire, un calme olympien même dans les situations les plus difficiles, une niaque d’enfer, Yann Eliès a mis tout le monde d’accord sur cette deuxième étape. Pourtant en 12e position à la bouée Radio France à la sortie du Sound de Plymouth samedi soir dernier, le skipper de Groupe Queguiner – Leucémie Espoir n’a jamais cessé de faire les bons choix, de dessiner les plus belles trajectoires lui permettant de remonter la flotte puis de conserver sa place de leader.

En tête dès le 15 juin au matin

Sur cette étape de 535 milles entre Plymouth et Roscoff via le phare du Fastnet, il a fallu jouer des coudes pour faire sa place. Au passage du cap Lizard puis des Scilly, dans le sillage de Gildas Morvan (Cercle Vert), Yann Eliès a su grappiller des milles sur son plus proche rival jusqu’au Fastnet. Quelque milles avant d’enrouler le phare mythique, Yann prend la poudre d’escampette. En choisissant une route septentrionale après le DST (Dispositif de Séparation de Trafic) du Fastnet, le skipper de Groupe Queguiner-Leucémie Espoir continue de creuser l’écart. Rapide, décidé sur sa route à suivre, il double les Scilly avec près de 3 milles d’avance sur ses poursuivants Jérémie Beyou (Maître Coq) et Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Performance).

7 milles d’avance à Roscoff

« Il faut rester attentif et concentré » racontait Yann Eliès à 60 milles de l’arrivée à Roscoff avec pourtant un confortable matelas d’avance de 5 milles dans la descente de la Manche. C’est aussi cette attention de tous les instants qui a permis au marin breton de faire sa route sans jamais se faire intimider par une possible victoire. A plus de 9 nœuds dans une mer chaotique et un vent forcissant, le leader incontesté de cette deuxième étape de la 45e édition de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard cachemire continuait d’asseoir sa suprématie devançant de 7 milles une meute en pleine bataille pour la deuxième et troisième place sur le podium…

Ordre d’arrivée à Roscoff

  1. Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie espoir)
  2. Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Performance) à 58m 22s
  3. Jérémie Beyou (Maître Coq) à 59m 46s
  4. Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) à 1h00
  5. Gildas Mahé (Interface Concept) à 1h 03m 11s
  6. Adrien Hardy (Agir Recouvrement) à 1h 10m 56s
  7. Alexis Loison (Groupe Fiva) à 1h 11m 03s
  8. Charlie Dalin (Normandy Elite Team) à 1h 11m 44s
  9. Gildas Morvan (Cercle Vert) à 1h 13m 16s
  10. Corentin Douguet (Un maillot pour la vie) à 1h 23m 25s

Ils ont dit :

Yann Eliès (Groupe Queguiner – Leucémie Espoir) – Premier à Roscoff :

Je me suis réconcilié avec les phares parce que je suis passé en tête au Fastnet. J’étais tout le temps inspiré, dès la première nuit, et depuis les Scilly j’ai creusé l’écart. J’étais en osmose avec la machine et avec ce qui allait se passer. Je n’étais plus un concurrent pour les autres, c’est peut être plus facile quand tu ne fais plus partie de la course. Une fois que j’étais devant, ça se chamaillait derrière, c’est ce qui m’a permis de m’envoler un peu. J’étais parti avec un gros mental, après le démâtage, il fallait remettre les choses au point. Je reste persuadé que cette Solitaire, je pouvais l’emporter. Mon nouvel objectif c’est de gagner les étapes. Ma force, c’est le mental, faire avancer un bateau vite… J’ai entendu grincer un peu mon mât quand il y avait un peu de mer après les Scilly. Je suis un peu traumatisé, je pense que vais le regarder tout le temps sur La Solitaire. C’est la première fois que je perds un mât comme ça, je pensais qu’un Figaro ça ne démâtait pas. J’ai cherché Wolf Rock au retour, je ne l’ai pas vu, il s’est caché, il avait un peu honte… J’ai souvent besoin de tomber au plus bas avant de rebondir. C’était dur à encaisser, après je ne suis jamais aussi bon qu’au pied du mur. Je ne suis pas étonné, je suis parti en me disant que j’allais gagner, j’y croyais.

Corentin Horeau (Bretagne – Crédit Mutuel Performance) – deuxième à Roscoff :

C’était un peu long le retour du Fastnet, en plus il y avait Fabien Delahaye déchaîné derrière, et au final j’ai réussi a doubler Jérémie (Beyou), je suis super content. C’est un beau cadeau d’arriver à Roscoff pour mes partenaires. Je suis aussi content pour Yann. Le bonheur est dans la place et dans le classement ; c’est la première fois que je suis resté longtemps avec les meilleurs dans le groupe de tête. C’est l’horreur, ils ne lâchent jamais rien, il faut être dans un état second. Le Fastnet, c’était magique, c’était une première pour moi ! On n’a pas trop eu le temps de le regarder, car j’avais un empannage à caler. Les Scilly je n’avais jamais fait non plus. Ce n’était que des découvertes et des bonnes nouvelles ; je vais essayer de tout faire dans les dix premiers.

Jérémie Beyou (Maître Coq) – troisième à Roscoff :

Le vent était très variable, ça a occasionné des regroupements. Yann est parti devant, avec Corentin (Horeau), nous n’avons jamais réussi à nous échapper du groupe. Depuis le Fastnet, j’étais devant ce groupe avec quelqu’un toujours à 50 m aux fesses, c’est fatiguant ! Je me disais « Tu n’as pas fait tout ce boulot pour ne pas être sur le podium à l’arrivée. J’ai mal géré mon grand spi, Fabien (Delahaye) avait un meilleur angle pour finir et juste devant la bouée, ça s’est joué à une longueur, ça m’aurait vraiment gavé de ne pas être sur le podium. C’est super, je suis content.
Mes soucis de pilote, ce n’était pas rigolo. J’ai pas mal barré, mais au niveau performance, ça ne m’a pas top handicapé. On est au pied de la troisième étape, pour moi c’est l’étape charnière. Je n’ai pas le droit de prendre 20 mn, c’est bien d’en prendre peu sur Corentin et au final je gagne des places au général.

Source

RivaCom

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