Sous des cieux plus cléments

  • © Alexis Courcoux
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Enfin du répit ! Les 14 équipages glissent ce matin tribord amures sur une mer plus lisse et un vent qui ne dépasse pas les 20 nœuds. La flotte étalée sur plus de 60 milles en latéral a dépassé la latitude de Lisbonne et continue de longer une dorsale scotchée le long des côtes portugaises. Les cavaliers de l’ouest ont plus de vent et avancent 2 nœuds plus vite que ceux de l’est. Mais ces derniers (Made in Midi, 30 Corsaires et Skipper Macif) restent plus proches de la route directe. Programme du jour : optimiser la vitesse et mettre en place une stratégie pour descendre vers Madère, puis Les Canaries.

Les conditions de navigation se sont largement améliorées depuis hier soir, même s’il fait encore frais. Les marins se reposent, fourbus, et peuvent enfin tomber dans les bras de Morphée sans stress d’un départ au tas. La vie à bord s’organise, les cirés sèchent, et les bons petits plats remplacent les barres de céréales vite avalées. Yoann Richomme (Skipper Macif), joint à 5 h ce matin, avouait être un homme heureux : « Ça va super bien. Le vent s’est vraiment calmé. Pour une fois c’est hyper doux, posé, nous pouvons nous reposer. Nous nous sommes nourris pour la première fois hier soir. »

Made in Midi, nouveau leader

Situé le plus proche de la route directe, de visu avec 30 Corsaires, le tandem Gbick/de Pavant sur son Figaro rouge semble pressé de rejoindre le sud. Il longe au plus près la dorsale. Un pari risqué parce que le vent est moins fort, mais qui pourrait être payant en termes de distance à parcourir. De l’autre côté, Bretagne-Crédit Mutuel Performance et Scutum profitent de plus de pression et glissent plus vite à 11 nœuds de moyenne. En milieu de flotte, un trio se livre une bataille sans merci : Generali, Interface Concept et Safran-Guy Cotten se tiennent en un mille ! Le jeu est plus que jamais ouvert d’autant que la météo « foireuse » qui les attend entre Madère et Les Canaries peut encore tout redistribuer.

Tout droit avant d’empanner demain

Les marins ont prévu aujourd’hui de passer du temps à la table à cartes pour étudier les fichiers météo et mettre en place une stratégie. L’idée est d’empanner dans 24 heures pour se recaler vers la route directe et aborder Madère puis le point de passage obligatoire à La Palma. « Depuis plusieurs jours, les fichiers météo pour la zone Madère/Canaries sont un peu foireux. Nous savons à peu près où nous allons empanner pour descendre sur ces îles. L’alizé après Palma n’est pas établi, les choix d’options risquent d’être radicaux juste après. Les jeux ne sont pas faits. » expliquait ce matin Thierry Chabagny (Gedimat), remonté comme une pendule après un arrêt forcé hier sous un nuage. Le duo Chabagny/Tabarly a en effet perdu 8 milles en deux heures !

LES MOTS DES MARINS

Yoann Richomme, Skipper Macif :

Hier sous spi c’était tendu. Nous avons hésité à mettre les voiles en ciseaux. C’était sportif, nous avons fait je ne sais pas combien de changements de voile. Nous n’avons rien cassé, juste un accro dans le spi. Il y a beaucoup de lignes droites pour aller aux Canaries. Dans 24h environ, nous devrions empanner. L’arrivée aux Canaries ne sera pas forcément évidente. Ça pimentera notre stratégie. Être à l’est, c’est pour être au plus court si jamais la zone de molle venait à se déplacer vers le large. Nous menons notre petite vie, c’est assez agréable. Ça s’est un peu réchauffé mais ce n’est pas la folie. Nous portons encore toutes les sous-couches, les cirés, les bonnets et même parfois les gants.

Thierry Chabagny, Gedimat :

Nous sommes toujours sous spi, dans du vent entre 16 et 25 nœuds. Ça oscille un peu entre du nord-ouest et nord nord-est. Le bateau glisse, c’est agréable. Ce sont des conditions parfaites pour se reposer et mettre la stratégie à plat pour revenir sur les premiers. Il y a un compromis à trouver entre l’angle qui est peut être mieux dans l’est et la force du vent plus forte dans l’ouest. Depuis plusieurs jours, les fichiers météo pour la zone Madère/Canaries sont foireux. Nous savons à peu près où nous allons empanner pour descendre sur ces îles. L’alizé après Palma n’est pas établi, les choix d’options risquent d’être radicaux juste après. Les jeux ne sont pas faits.

Laurent Pellecuer, 30 Corsaires :

Les conditions météo sont actuellement paisibles. Il fait beau, même s’il y a quelques nuages. La mer est presque plate, et nous avançons à une dizaine de nœuds. Nous avons 20 nœuds de vent de nord et ça marche très bien pour le bateau. Tout va bien. Nous avons pu nous reposer. Notre stratégie c’est de faire la route. Nous essayons de ne pas trop lutter contre les éléments. Si le vent nous permet de faire la route, on la fait, tout en gardant de l’ouest pour la suite des événements. En approche des Canaries, le régime sera perturbé. Nous allons rencontrer des vents contraires.

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