Spindrift 2 nouveau détenteur de la Route de la Découverte

  • © Chris Schmid
  • © Chris Schmid
  • © Chris Schmid
  • © Spindrift racing
  • © Spindrift racing
  • © Spindrift racing

En franchissant ce matin peu avant 7 heures française la ligne d’arrivée de San Salvador aux Bahamas, le Maxi trimaran Spindrift 2 de Dona Bertarelli et Yann Guichard a battu de plus de 20 heures (20 heures, 29 minutes et 32 secondes) le chrono référence de la Route de la Découverte détenu depuis 2007 par Franck Cammas et son Maxi trimaran Groupama 3.

Spindrift 2 avait quitté Cadix (Espagne) le mercredi 30 octobre dernier à 15 heures, 19 minutes, 34 secondes TU (à 16 heures, 19 minutes, 34 secondes – heure française). Les 14 hommes et femme d’équipage du plus grand trimaran de course au monde portent désormais le temps référence sur les 3 885 milles de la distance à 6 jours, 14 heures, 29 minutes, et 21 secondes, soit une vitesse moyenne de 24,5 noeuds. Spindrift 2 a parcouru en distance effective 4 503 milles nautiques, à la moyenne de 28,41 noeuds. On prendra mieux la mesure de l’exploit en notant que Spindrift 2 a parcouru vendredi dernier 714,4 milles en une seule journée, à la moyenne stupéfiante de 29,7 noeuds. Une pointe de vitesse a par ailleurs été enregistrée à… 46,08 noeuds.

Alors que le grand oiseau blanc noir et or met le cap sur Miami sans arrêt au stand, et dans un vent toujours aussi soutenu, Dona Bertarelli et Yann Guichard savourent avec l’équipage cette première belle page de l’histoire du Maxi trimaran Spindrift 2 écrite sans rature, avec sérieux et professionnalisme.

Dona Bertarelli :

Une dernière nuit musclée :

Passée la zone de transition marquée par de nombreux épisodes orageux, nous sommes entrés sans transition ou presque dans de forts vents de secteur nord est. On a eu toute la nuit entre 30 et 35 noeuds, et l’état de la mer s’est rapidement dégradé, avec des creux de 5 à 6 mètres et des vagues courtes et croisées. On se serait cru en Méditerranée! C’était assez usant. Le bateau accélérait fort en bas des vagues et le travail à la barre était assez stressant. Il fallait progresser vers l’ouest rapidement sans trop solliciter le matériel. On avait la toile du temps et ça accélérait très fort…

Passage de ligne :

Ce fut un moment rare, un peu curieux car San Salvador est une petite île, bordée de plages. Nous avons dû nous approcher très près du rivage pour distinguer le bateau à bord duquel l’officiel du World Speed Sailing Record Council avait pris place. C’était un peu stressant à cause de la proximité des bancs de sable. Puis il y a eu explosion de joie à bord… un beau moment…

Record :

Nous avons réalisé une belle route, une trajectoire efficace. Je crois que ce nouveau record sera difficile à battre. On a le résultat que nous étions venu chercher. C’est une grande satisfaction…

Emotions :

C’est énorme. L’émotion était au rendez vous au moment du passage de la ligne. J’ai pris un plaisir immense durant cette course, ma première traversée de l’Atlantique, en course, en record… avec un beau résultat à la clé. Tous les doutes que je pouvais avoir sur ce bateau ont été levés. La machine est extraordinaire, et combinée avec un formidable équipage, suite à une superbe préparation réalisée par l’équipe à terre, un choix de route judicieux, l’excellent travail de navigation réalisé par Erwan Israel, avec Richard Silvani à terre…

Sur le plan personnel… 

Au delà de l’immense plaisir et de la satisfaction du résultat, je crois avoir beaucoup appris sur moi-même. J’ai barré dans des conditions très dures, notamment la nuit dernière sur une mer vraiment désordonnée, et dans 35 noeuds de vent. Yann était à mes côtés car cela peut devenir très physique. Ce bateau dispose d’une puissance incroyable. La course est terminée. Nous rentrons sur Miami et je ne ressens pas la moindre lassitude. Je pense déjà au Trophée Jules Verne…

A propos de Yann Guichard :

J’ai découvert davantage encore Yann le skipper, Yann le meneur d’hommes. Son sang froid, sa sérénité, son calme en toutes circonstances sont impressionnants. C’est un garçon très structuré dont il émane beaucoup de confiance en lui et de pragmatisme…

L’équipage :

Nous avions constitué un savant mélange de compétences et d’expériences très diverses, issus de la Coupe de l’America, du Figaro, de la voile légère ou hauturière… et le mariage des compétences a merveilleusement fonctionné…

Une femme et 13 hommes :

Il faudra demander à l’équipage son sentiment d’avoir eu une femme à bord. En ce qui me concerne, et peut-être parce que j’ai grandi dans un univers masculin, et que j’ai toujours navigué avec des garçons, cela ne m’a pas causé de problèmes particuliers. Très rapidement, on s’est tous retrouvé à partager les mêmes choses. On a appris à se connaître petit à petit, à tout partager, dans une ambiance vraiment amicale…

Yann Guichard :

Chrono :

Nous sommes partis dans une belle fenêtre météo. On savait dès le départ de Cadix qu’il y avait moyen de réaliser quelque chose de grand. C’est fait, et bien fait, avec un super Chrono. Mais ce n’était pas joué d’avance. Nous savions que le dernier tiers du parcours serait compliqué. On a eu beaucoup de vent et beaucoup de mer sur le tronçon Cadix-Canaries, puis sur les dernières 24 heures. La traversée du col barométrique a été un moment stressant, quand des grains orageux nous ont arrêté à plusieurs reprises. On a terminé très vite, dans des conditions très dures pour les hommes et le bateau. C’était la première traversée pour Spindrift 2, pour Dona aussi. Nous sommes tous heureux et satisfaits.

Secret :

La recette est simple : un bel équipage, une belle fenêtre météo, une superbe route au plus près de l’ortho, une formidable machine très bien préparée. et ne jamais se laisser dépasser par le bateau… On a tous très bien vécu ensemble, et cela donne envie d’aller plus loin avec ces hommes et ce bateau.

En pensant à Colomb :

Cette arrivée est chargée d’émotions. On a beaucoup pensé à Christophe Colomb en approchant des îles. On essayait d’imaginer ces hommes arrivés là après plus de 70 jours de mer. On a ressenti un grand respect pour eux. C’est aussi cela la magie de ce record, cet ancrage dans l’histoire des grandes découvertes…

Dona :

Dona est fière d’un travail bien fait. Je l’ai senti heureuse, très à l’aise à bord. Elle a beaucoup barré, et dans des conditions très difficiles….

Source

Spindrift racing

Liens

Informations diverses

Sous le vent

Au vent

Les vidéos associées : Records

Les vidéos associées : Route de la Découverte