Fabien Delahaye vainqueur du Grand Prix de Cavalaire-sur-Mer

© Alexis Courcoux

D’une régularité à toute épreuve, le skipper Normand a su tirer son épingle du jeu malgré les caprices de la Méditerranée et le niveau de jeu très élevé. Sans pour autant remporter de manche, ses places de 4e et 3e hier, puis de 4e et 7e aujourd’hui, le situent en tête du classement général provisoire de la Generali Solo 2013. Demain dimanche, pour les 17 marins, l’exercice sera bien différent : la course au large. A 13 heures, les solitaires prendront le départ de la première grande étape de l’épreuve : 425 milles en direction de Barcelone via Minorque et Palamós. Soit trois jours de navigation dans des conditions de vent légères.

Fabien Delahaye a du batailler ferme pour gagner la plus haute marche du podium. Il faut dire que ses petits camarades de jeu ne laissent rien passer. Aujourd’hui, Gildas Morvan (Cercle Vert) s’est montré impérial sur le premier parcours côtier de 20 milles. Un départ rondement mené, un premier bord de près de haute voltige, un long bord sous spi qui lui a valu de conforter son avance, et une leçon de parfaite stratégie au près avant de couper la ligne d’arrivée.
Sur la seconde manche, il a fallu faire preuve de lucidité et de patience. Dans les tout petits airs, c’est Thierry Chabagny sur Gedimat qui l’emporte, creusant largement l’écart sur le reste de la flotte. Observation du plan d’eau, contrôle de l’adversaire, bons réglages, entre Cavalaire-sur-Mer et le Cap Lardier, les marins n’ont rien lâché… à l’image d’un Fabien Delahaye, constant et diablement accrocheur.
Ce dernier remporte le Grand Prix de Cavalaire-sur-Mer. Pour connaître la suite du podium, il faudra attendre ce soir le jugement de plusieurs réclamations en cours.

Demain la première grande étape

Voici le scénario attendu, d’après les prévisions de Cyrille Duchesne de Météo Consult.
Un bel anticyclone centré sur le nord de la France va conditionner le déroulement de cette première étape où il s’agira d’être un fin limier dans le petit temps, de bien anticiper et négocier toutes les petites bascules de vent et de rester zen dans les calmes. Le profil de ce parcours : 20% de côtier pour 80% de large avec plusieurs îles, rochers et une dorsale à parer sur la route.

Dimanche, pour le départ, un flux d’est faible à modéré (5 à 10 nœuds) permettra à la flottille de progresser au portant vers les îles d’Hyères (Porquerolles à laisser bâbord). Mais ce vent très instable en force et direction va mollir progressivement dans la soirée, à l’entame de la traversée du golfe du Lion. La journée de lundi sera certainement la plus délicate : avis de grands calmes sur la route avec une dorsale qui s’étend dans le golfe du Lion et qu’il faudra traverser. Dans la soirée, elle commence à se décaler vers l’est. Un petit vent de sud-sud-est (5 à 8 nœuds) va faire son apparition promettant quelques heures au près en direction des Baléares. Ce vent va revenir au sud (5 à 10 nœuds) mardi à l’approche de Minorque que les concurrents vont commencer à contourner en fin d’après midi. Pendant une quarantaine de milles, ils subiront les effets côtiers de l’île (à laisser à tribord) avant d’attaquer leur traversée vers l’Espagne au portant, avec une bascule du vent au sud-ouest. Les premiers sont attendus mercredi 25 septembre au soir à Barcelone.

L’œil de Gilles Chiorri, Directeur de Course, sur le début d’étape : « Après le départ et le petit parcours spectacle en baie de Cavalaire, ce sera du pilotage et de la vitesse jusqu’à Porquerolles avec des effets d’accélération entre le continent et les îles. Ensuite, c’est le grand large, cap au sud-ouest vers les Baléares dans un vent mollissant. Il y aura peut-être des divergences d’options entre ceux qui choisiront la route la plus courte et ceux qui opteront pour une traversée de dorsale rapide (perpendiculairement à son axe). Je m’attends à ce qu’il y ait des écarts et une flotte qui s’éparpille dans la nuit de dimanche à lundi. Quoi qu’il en soit, les maîtres-mots sur cette étape seront : observation, opportunisme et glisse. »

Quelques repères :

  • 13 h : Départ de l’étape 1
  • Petit parcours côtier en baie de Cavalaire
  • Cap à l’ouest-sud-ouest : Porquerolles à laisser à tribord
  • 210 milles de navigation hauturière en direction des Baléares
  • 40 milles de contournement de Minorque (à tribord)
  • 112 milles entre Minorque et Palamós (tour de danger isolé à laisser à bâbord)
  • 50 milles entre Palamós et la ligne d’arrivée à Barcelone
  • Etape 1 Cavalaire sur Mer – Barcelone via Minorque et Palamós 425 milles

Ils ont dit :

Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) :

« Grosse journée à la veille d’un gros ralliement. Mais bonne journée quand même, dans la régularité et ça c’est bien car les conditions n’étaient pas faciles aujourd’hui. C’est une bonne chose de faite. J’ai été régulier depuis le début, je n’ai pas pris de bâche, même si je reste un peu sur ma faim sur cette dernière manche qui a été très longue. Ça commence bien pour l’instant, mais il faudra se reposer ce soir parce qu’une étape difficile nous attend. »

Gildas Morvan (Cercle Vert), vainqueur de la manche 3 :

« Sur la Generali, c’est souvent comme ça, les places qui valsent. Il faut toujours être attentif aux évolutions du vent. Il faut parfois savoir partir à 90 degrés de la route pour aller chercher du vent à terre. Je suis un peu fatigué, comme tout le monde. Nous avons passé deux journées à manœuvrer sous le soleil, on est un peu rincé. Il va falloir réussir à bien dormir cette nuit. »

Nicolas Lunven (Generali) :

« Super manche. Je termine troisième, mais sauvé par le gong ! Je continue à perdre mes cheveux avec ces bêtises ! J’ai pris une petite option un peu osée près de terre et ça a payé alors que je n’étais pas bien placé. Demain, nous partons pour une grande étape coefficient 4, dans des conditions qui vont ressembler à celles d’hier et aujourd’hui. Je suis content car mon objectif ici est d’essayer de me faire plaisir, de me lâcher, d’appliquer les choses que je sens et pour l’instant, j’y arrive avec pas mal de réussite ».

Thierry Chabagny (Gedimat), vainqueur de la manche 4 :

« J’avais peur qu’ils annulent la manche à la fin car il n’y avait plus beaucoup de vent. Je me suis accroché. J’avais déjà un peu breaké à la bouée au vent. Mais ce n’était pas évident. J’ai eu un peu de réussite et je suis content de finir premier aujourd’hui. Ce matin, j’étais dernier au classement général, alors ça fait plaisir de renouer avec la victoire. Ça faisait un moment que je n’avais pas gagné une manche en Figaro. Je suis content aussi pour mon sponsor Gedimat .
Tout ça se joue à pas grand-chose à chaque fois. La roue tourne, pourvu que ça dure ! Mais nous n’en sommes qu’au début. Il faut continuer à se battre ».

Classement général provisoire (avant jury) du Grand Prix de Cavalaire-sur-Mer

  1. Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) : 18 pts (3 4 4 7)
  2. Nicolas Lunven (Generali) : 19 pts (7ZFP 3 6 3)
  3. Xavier Macaire (Skipper Hérault) : 29 pts (1 14 12 2)
  4. Paul Meilhat (Skipper Macif 2011) : 29 pts (2 9 10 8)
  5. Gildas Morvan (Cercle Vert) : 30 pts (15 8 1 6)
  6. Frédéric Duhtil (Sepalumic) : 32 pts (6 12 5 9)
  7. Gildas Mahé (Ports d’Azur-Interface Concept) : 32 pts (8 10 9 5)
  8. Adrien Hardy (Agir Recouvrement) : 33 pts (5 17 7 4)
  9. Yoann Richomme (DLBC) : 37 pts (16ZFP 2 3 16)
  10. Anthony Marchand (Bretagne-Crédit Mutuel Performance) : 42 pts (16 1 14 11)

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Rivacom

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Informations diverses

Mis à l'eau le: 22 septembre 2013

Matossé sous: Figaro 2, Generali Solo, Monotypie

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