L’œil de Michel Desjoyeaux

  • © Laurent Vidal
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Dans un mois Julien Marcelet à bord de son Mini 6.50 de série « Hissons les voiles en Nord Pas-de-Calais » prendra le départ de la Mini Transat à Douarnenez en direction de Pointe à Pitre via une escale à Lanzarote. Le jeune nordiste, originaire d’Ardres dans le Pas-de-Calais, est un pur amateur mais évolue dans le monde du nautisme depuis quelques années à travers le bureau d’étude dirigé par Michel Desjoyeaux et Denis Juhel. Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe, navigateur au palmarès incomparable, raconte son histoire avec Julien et parle de sa passion pour cette mythique épreuve transatlantique…

« Une sacrée capacité de concentration »

« En 2006, Julien qui sortait tout juste des Arts et Métiers, m’a envoyé un email d’une ligne pour se présenter. Je lui ai demandé alors de développer un peu son souhait à savoir intégrer notre bureau d’étude. Il m’a répondu en rajoutant une ligne. Je me suis dit qu’il n’était pas très causant mais son profil m’intéressait. Deux de mes frères ont fait les mêmes études d’ingénieur. Nous nous sommes alors rencontrés au départ de la Route du Rhum que j’allais courir à bord du trimaran de 60 pieds « Géant ». Ma première impression était la bonne. Julien est un garçon qui ne parle pas beaucoup mais qui sait où il va. Il a effectué une période d’essai. Au bout de quinze jours, nous l’avons embauché car il s’est adapté tout de suite à notre situation du moment. Depuis, il travaille sur tous nos systèmes embarqués que cela soit les dessins de quille, les safrans. Il n’y a pas de limite à ses idées. Julien a une sacrée capacité de concentration. Elle est naturelle, et liée à ses soucis de surdité. Il arrive à se mettre dans sa bulle à très grande vitesse ».

« Salariés en mer »

« C’est un plaisir de voir mes salariés partir en mer. Ils sont clairement, avant tout, au service de nos projets mais il est évident que nous ne les freinons pas pour développer leur projet personnel. Un bon ingénieur dans notre milieu ne peut être performant qu’en pratiquant notre sport. On s’organise, dans un intérêt commun, pour que les programmes de navigation de chacun et le boulot s’adaptent. C’est notre philosophie ».

Supporter de Julien

« Pour l’instant, je n’ai pas vraiment aidé Julien dans sa préparation car je suis très occupé (Michel prendra le départ de la Transat Jacques Vabre au côté de François Gabart début novembre). Son Mini était en chantier dernièrement chez nous à Port La Forêt. Nous avons examiné ensemble quelques détails comme le gréement, le système de safran. Nous allons lui fournir des lyophilisés pour sa course. Et puis j’imagine qu’il va me solliciter deux à trois jours avant le départ afin de parler météo car ensuite il sera seul et sans réelle communication, l’une des particularités de la Mini Transat. Julien ne part pas pour la victoire, le top 10 est à sa portée ».

« Je m’étais promis de ne jamais faire le Vendée Globe »

« Malgré des problèmes récurrents de safrans lors de la première étape, je garde un bon souvenir de ma Mini Transat 1991. D’abord, car toute proportion gardée, je pense que mon voilier (un plan Fauroux de 1988) était très novateur pour l’époque. J’avais imaginé une quille pendulaire, un bout dehors orientable, un gréement complètement épissé… Des innovations qui sont devenues communes à tous les bateaux de course. Et puis, j’ai gagné la deuxième étape. J’étais 40ème à la sortie des Canaries et j’ai remonté toute la flotte. Assez vite, j’étais seul sans concurrent autour de moi. J’ai pas mal gambergé, beaucoup écrit. Je m’étais promis de ne jamais faire le Vendée Globe et de la course en solitaire ».

Source

Agence TB PRESS

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