Qui des extrémistes ou des centristes…?

© Michel Gay

Doucement le matin, un peu plus vite l’après-midi… Les concurrents de la Transgascogne 6.50, après une entame très lente (1,6 nœud de moyenne sur les 18 premières heures de course), ont retrouvé un peu de vent en fin de matinée, ce dimanche. À la mi-journée, les moyennes étaient même de 7 à 8 nœuds : de quoi se décrisper un peu au cœur d’un jeu tactique particulièrement intense, dont l’issue ne sera pas connue avant 24h.

Toute la nuit, les skippers ont guetté le vent. Avec beaucoup de patience et d’infinis efforts, ils ont tout fait pour faire porter leurs voiles, capter le moindre souffle existant et glisser doucement, tout doucement, entre 1 et 2 nœuds, sur la route la plus directe qui soit.
Chaque dixième de milles étant si chèrement gagné qu’une grande majorité de la flotte a en effet choisi de tracer au plus court dans leur traversée quasi « obligatoire » de l’anticyclone.

Options extrêmes

Quelques solitaires ont cependant préféré s’engager dans des options radicales.

La plus marquée est celle de Jonas Gerckens (Lampiris) en bateau de série. À la mi-journée, le skipper belge enregistrait plus de 20 milles de décalage sud-est par rapport à la route directe. Pour l’instant, il est moins rapide que les autres, mais il pourrait être le premier à bénéficier du flux de secteur est attendu cet après-midi sur zone.

Les autres extrémistes sont eux partis sur une route nord. Jorg Riechers (Mare) et Jeffrey Mac Farlane (jeffreymacfarlane.com), tous deux en prototype, ont été les premiers à s’engager dans cette voie. Suivis un peu plus tard d’Arthur Léopold Léger (Delcroix-Mécénat chirurgie cardiaque) en prototype et de Sylvain Leboeuf (Match Box) en bateau de série.
Jorg et Jeffrey évoluent à une vingtaine de milles dans le nord-ouest de la route directe et sont un peu plus véloces que le reste de la flotte. Trois fois plus rapides ce matin, ils filent cet après-midi à 8 nœuds contre 7 pour le peloton. Intéressant donc, mais le risque de ce passage nord est de retomber plus vite et plus longtemps que les autres dans la bulle anticyclonique qui, elle aussi, a tendance à se décaler vers le nord…

Route directe

Sur la route directe, chez les prototypes, c’est Gwénolé Gahinet (Logways-Watever) qui a pris les commandes à la mi-journée. Le Lorientais est talonné par Benoit Marie (benoitmarie.com), Bertrand Delesne (Team Work), Stanislas Maslard (Groupe Sefico)… Les écarts sont encore faibles : les dix premiers se tiennent en moins de 4 milles.

En bateaux de série, le paquet de tête (hormis Jonas Gerckens (Lampiris)) est relativement groupé. On retrouve, en ligne, la Suissesse Justine Mettraux (Team Work), Renaud Mary (runo.fr), Damien Cloarec (Lomig), Jean-Marie Oger (Acebi), Simon Koster (Go4it)… Attention toute fois à Yannick Le Clech (Diaoulic), décalé de 3-4 milles dans le nord.

La dorsale s’en va ?

Côté météo, la suite du programme est tout aussi incertaine que l’issue de ces différentes options. Ce dimanche après-midi, un flux de secteur est pourrait s’installer jusqu’à la nuit prochaine sur la partie est de la zone de course, tandis que la dorsale (zone sans vent) s’étire le long d’un axe Asturies-Vendée. Cette bulle pourrait cependant s’évacuer vers le nord.
Ainsi, la nuit prochaine, la brise sera à nouveau très faible et instable avant de reprendre un peu de coffre demain matin au secteur nord puis nord-ouest au fur et à mesure que la dorsale remontera.

Chaque option devra être exploitée à fond pour qu’elle puisse être rentabilisée. Mais qui des nordistes , des centristes ou du partisan de l’est saura le mieux tirer son épingle du jeu ? Débuts de réponses d’ici 24h..

Source

Catherine ECARLAT

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