Tir groupé en mer d’Iroise

© Alexis Courcoux

Yann Eliès (Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir) mène le bal après une nuit passée à tirer des bords au près dans un vent d’ouest-sud-ouest faible à modéré et une vraie purée de pois. Le passage à Ouessant à contre courant a été l’épisode important de la nuit. Deux marins en ont fait les frais : Claire Pruvot (Port de Caen Ouistreham) et Jean-Paul Mouren (Groupe SNEF), relégués à plus de 15 milles de la tête de course. Mais ils ne sont peut-être pas les plus malheureux ce vendredi matin puisque deux abandons sont à déplorer : celui de Joan Ahrweiller (Région Basse Normandie) sur casse matérielle et celui de Yannig Livory (Thermacote France) pour raison médicale. Le reste de la flotte, très groupé, fait route sous spi vers le chenal du Four.

38 en course

Ils ne sont plus que 38 en course avec les abandons successifs hier soir de Joan Ahrweiller (Région Basse Normandie) et Yannig Livory (Thermacote France). Le premier, victime d’une avarie de bôme et de gréement (hauban endommagé) s’est dérouté vers Cherbourg. Le deuxième s’est arrêté à l’Aber Wrac’h où il a été emmené au CHU de Brest pour subir des examens. Décision prise par le médecin de la course Jean-Yves Chauve, après que Yannig ait déclaré souffrir de troubles de la vision. Pour les autres, la course continue et c’est désormais au portant qu’elle se joue, en direction du chenal du Four.

Les gros bras au rendez-vous

Au petit matin, la flotte, a enroulé la chaussée de Sein et les spis ont été déployés dans le brouillard épais. « Je commence à peine à voir l’avant de mon bateau » nous indiquait Julien Villion (Seixo Habitat) à la vacation du matin. Cette première nuit en mer a été très humide. A bord des bateaux, tout est trempé de pluie, de bruine et de brume. Il fallait pourtant garder l’esprit clair et les idées bien dégagées pour aborder vers minuit le contournement de l’île de Ouessant (à bâbord) dans un vent faible et à contre courant. La flotte s’est scindée en deux camps : un groupe au large et un groupe à terre. Mais les deux options ont accouché d’un match nul à la Chaussée de Sein. Partisan du large, Yann Eliès (Groupe Quéguiner Leucémie Espoir) enroulait le premier la marque, ce matin peu avant 5 heures, et envoyait dans la foulée son grand spinnaker pour amorcer un véritable virage en tête d’épingle en mer d’Iroise. Yann était suivi de très près par Gildas Morvan (Cercle Vert), Morgan Lagravière (Vendée), Julien Villion (Seixo Habitat), Alexis Loison (Groupe Fiva), Frédéric Duthil (Sepalumic), Xavier Macaire (Skipper Hérault) ou encore Yoann Richomme (DLBC). En bref, les gros bras du classement général sont au rendez-vous en ce début de quatrième étape. Mais la flotte, qui fait désormais route sur un bord vers le Four est encore très groupée : 50% en moins de 3 milles.
Au programme de la journée : un renforcement progressif du vent de secteur ouest et une traversée de la Manche, dès cet après-midi, en direction du phare Wolf Rock.

Ils ont dit :

Yann Eliès (Groupe Quéguiner Leucémie Espoir) – 1er au classement de 5h :

« C’est la purée de pois on n’y voit pas à 100m. Heureusement qu’il y a l’AIS pour voir où sont les petits copains. Sinon ça va pas mal, j’ai passé Sein en tête et je fais route vers le Four. On a du vent tout le temps mais c’était très humide une espèce de front qui est passé avec beaucoup de pluie. Mais j’ai fait le choix de contourner par le large pour essayer d’avoir du vent favorable plus longtemps et du courant défavorable moins fort. Ca a bien payé du coup j’étais un peu au-dessus et j’ai quasiment réussi à aller à Sein à l’abordée… J’ai bien dormi entre Ouessant et Sein, je savais que c’est maintenant qu’il faut se reposer et je vais essayer de remettre un petit couche d’ici au Four parce qu’après ça va s’accélérer un peu l’histoire. Ca va être du spi jusqu’à l’entrée du Four et ensuite ce n’est pas sûr que ce soit spiable, on va être à contre courant, il va falloir se mettre à l’abri du courant et j’espère que ce ne sera pas sous spi !»

Michel Desjoyeaux (TBS) – 11ème au classement de 5h :

« Je me suis retrouvé écrasé sous le rouleau compresseur, la banane n’est pas sortie de la peau… Au passage d’Ouessant on était a priori assez au large mais pas assez finalement, du coup on s’est fait passer par le large et par la terre aussi. Du coup je suis dans les 10 premiers, on vient de passer l’occidentale de Sein et on est dans le brouillard le plus complet, on voit rien ! Cette nuit ça a été bien mou, en plus on avait le courant contraire donc ça enlevait un peu de vent, on avait moins de 10 nœuds. J’ai dormi toute la nuit parce que j’ai barré sous pilote. La visibilité est faible la peur qu’on a c’est de se taper le retardataires qui montent encore vers l’occidentale de Sein, a priori on les voit arriver là maintenant. J’en ai un qui sort du brouillard il est à 500 m avant je ne le voyais pas ! On est sous spi à 120° du vent avec 12 nœuds de vent. Donc c’est plutôt ouvert, ça glisse tranquille et ça devrait refuser un petit peu prochainement. Ca devrait se renforcer après qu’on ait passé le Fou, à l’approche de Port Sale on aura du vent plus fort. Comme il y a des petits décalages entre les fichiers et la réalité on géra sur place !»

Julien Villion (Seixo Habitat) – 4ème au classement de 5h :

 » C’était le contournement de Ouessant qui a été peu délicat on prenait sa route dans le courant fort mais bon ça c’est plutôt bien passé je n’avais pas d’expérience de ce passage là, du coup en plus j’étais devant je ne voulais pas me planter donc j’étais assez content de m’en sortir comme ça même si c’est revenu un peu derrière et puis après le long bord pour aller vers l’occidentale de Sein il y a eu un moment où j’ai tenté un petit recalage et j’ai été un peu trop loin et voilà j’ai perdu ma place en tête mais je suis toujours dan le paquet de 3-4, devant avec Morgan, Gildas et Yann. J’ai réussi à bien dormir sur le bord d’avant et je vais essayer de continuer là. Depuis 1/4h -20 mn j’arrive à revoir l’avant de mon bateau, jusqu’ici c’est de la brume et de la pluie fine et tout est trempé. J’ai passé pas mal de temps à l’intérieur sur le bord d’avant pour me reposer et ne pas rester dehors où ça n’aurait pas servi à grand-chose! Le bateau est bien sous pilote donc voilà j’en ai profité ! »

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RivaCom

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