Lagravière claque la manche, Duthil prend le commandement !

© Alexis Courcoux

Le jeune skipper s’est imposé à Roscoff avec panache : après avoir mené la flotte quasiment depuis le départ de Gijon, Morgan Lagravière (Vendée) a franchi la ligne d’arrivée à 00h 03′ 55 », avec un bon quart d’heure d’avance sur un groupe de quatre solitaires qui finissaient dans un mouchoir de poche : Nicolas Lunven (Generali), Xavier Macaire (Skipper Hérault), Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) et Michel Desjoyeaux (TBS)… Mais surtout avec près de deux heures de marge sur Yann Eliès (Groupe Quéguiner – Leucémie espoir) !

Déjà deuxième à Gijon lors de la deuxième étape, Morgan Lagravière remporte pour la première fois une étape de La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire. Sous les couleurs de la Vendée, le talentueux match-racer a rapidement pris la mesure des spécificités de la course pour sa troisième participation… Cette victoire à Roscoff le propulse aussi sur la deuxième marche du podium, à seulement 29′ 56 » du nouveau leader au classement général sur trois étapes, Frédéric Duthil (Sepalumic), et à 3′ devant Yann Eliès, grand perdant de cette manche !

Si tu ne viens pas à Lagravière, Morgan viendra à toi

En difficulté lors de la première étape avec une quatorzième place à deux heures de Yann Eliès, Morgan Lagravière a construit son retour aux avant-postes dès Porto quand il a fallu revenir par le large pour conclure une deuxième étape pleine de pièges : dans le sillage d’Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), le jeune coureur terminait à une belle deuxième place à Gijon et grappillait quelques précieuses minutes sur le leader au classement général, Yann Eliès.

Ce dernier était d’ailleurs moins à l’aise sur ce troisième parcours en direction de la Bretagne puisqu’il débutait mal au large des côtes asturiennes en prenant l’option Ouest. Car quand les calmes prévus dans le golfe de Gascogne s’avérèrent une Arlésienne, ce sont les partisans de l’Est qui s’extirpaient le mieux de la bulle anticyclonique qui barrait provisoirement le passage vers l’île d’Yeu. Morgan Lagravière prenait alors le commandement de la flotte et enroulait en tête l’île vendéenne au milieu de la nuit vendredi.

Morgan de toi…

Il ne quittait le commandement de la flotte que provisoirement au large de Belle-Île quand il fut un des premiers à se recadrer vers le large après le passage d’un front qui faisait monter le vent à plus de 30 nœuds dans les rafales. Sur une mer particulièrement dure avec plus de deux mètres de creux, les solitaires n’eurent pas trop l’occasion de lâcher la barre. Et quand le groupe de tête arrivait sur la pointe de Penmarc’h, les plus au Sud prirent la poudre d’escampette, avec Morgan Lagravière en meneur de meute. Et comme il n’y avait plus de tactique à appliquer et que le vent restait installé au secteur Sud-Ouest pour une quinzaine de nœuds jusqu’à l’arrivée, le jeune coureur s’imposait avec brio.

Derrière le vainqueur de cette troisième étape, la bataille était rude pour l’octroi de la place de dauphin : Nicolas Lunven arrivait à sauver sa position malgré les attaques répétées et constantes depuis Belle-Île de Xavier Macaire 3ème, Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012) 4ème et Michel Desjoyeaux (TBS) 5ème… Cette deuxième place remet le vainqueur de La Solitaire 2009 dans le match pour la dernière étape puisque Nicolas Lunven remonte à la sixième place au classement cumulé !

Mais l’évènement concomitant à l’avarie d’étai de Yann Eliès au large des Glénan est son retrogradage au profit de Frédéric Duthil : les 57 minutes de retard à Gijon ont été compensées par l’heure et demie qu’il gagne à Roscoff ! Sepalumic prend donc le commandement au classement général sur trois étapes avec près d’une demie heure d’avance sur Morgan Lagravière et 32 minutes sur Yann Eliès…

Ils ont dit…

Morgan Lagravière (Vendée), premier à Roscoff :

« C’est avec grand plaisir que je la prends cette étape, surtout avec la manière. J’ai maîtrisé la course du début à la fin, dans des conditions variées, des vents forts, des vents plus faibles… un peu toutes les allures et du coup je pense que c’est une traversée assez complète. Je suis encore plus fier de pouvoir conclure sur une étape comme ça avec la part d’aléatoire qui était présente sur les deux étapes et qui était moins importante sur celle-là. C’était plus une vraie étape comme on a l’habitude d’en voir. C’est mon point fort, je sais faire aller vite un bateau ; avec les années je commence à le faire aller au bon endroit. La combinaison des deux sur cette étape a bien marché, d’autant plus quand il s’agit d’une course où c’est un peu tout droit et où il n’y a pas des options énormes. Ca fait un moment que j’ai fait une croix sur le général avec mon résultat de la première étape. Je prends les étapes une par une, j’essaie de prendre un maximum de plaisir. Il faut trouver du plaisir là où on peut le prendre comme l’étape d’aujourd’hui et on verra bien à la fin si ça se combine pour donner quelque chose de bien ».

Nicolas Lunven (Generali), deuxième à Roscoff :

« Je suis soulagé parce que la fin était tendue. Je suis un peu tombé dans la molle et tous les petits copains sont revenus. C’était une étape complète, du placement, un peu de stratégie, des manœuvres, des changements de voiles. J’ai fait des petites erreurs, mais Morgan n’en a pas fait, en tous les cas moins que moi. Il va très vite. Par moment j’arrive à aller aussi vite que lui, j’arrive même à revenir. Mais c’est vrai qu’il est très fort. Il est très impressionnant.
Sur les deux premières étapes je trouvais que je n’étais pas très incisif sur l’eau, pas très en phase, je ne savais pas trop. Le résultat parle de lui-même mais tout au long de l’étape je me suis senti plus d’attaque sur ma course, sur ma stratégie. Je n’ai pas changé grand chose mais ça a mieux marché ! »

Xavier Macaire (Skipper Hérault), troisième à Roscoff :

« Je me suis vraiment senti dans le match du début à la fin de la course, dans le paquet de tête. J’ai été plusieurs fois troisième puis je me suis refait doubler par Fabien et par Michel et j’ai réussi à les doubler à la fin. C’est dans l’ordre des choses. On a joué une fois l’un, une fois l’autre. C’est moi qui prend le dessus à la fin. Il y a eu un sprint à la fin, beaucoup de concentration, beaucoup d’efforts. Au portant sur la fin, j’ai eu un petit plus qui a fait pencher la balance de mon côté.
On a commencé ensemble avec Morgan, on était bizuths la même année. Je me satisfait de me faire plaisir en mer, de faire une belle course et de faire un podium comme ça. C’est super, c’est un accomplissement. C’est la récompense de l’effort qui est savoureuse « .

Source

RivaCom

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