Les surprises du matin

© Alexis Courcoux

C’était leur dernière nuit en mer et elle a encore réservé des surprises : dans les petits airs, de gros écarts se sont creusés au sein de la flotte. Ce matin, sous spi dans les devant les rivages portugais, à 40 milles du finish de cette épique étape, c’est Yann Eliès qui a repris les rênes de la course. Le skipper de Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir dispose d’une marge d’un mille sur Frédéric Duthil (Sepalumic) tandis que Xavier Macaire (Skipper Hérault) complète ce podium provisoire. Mais dans le petit temps, tout peut toujours basculer. Les premières arrivées sont attendues à la mi-journée.

La nuit dernière au large des côtes espagnoles a été particulièrement cruelle. On compte désormais plus de 10 milles entre le premier concurrent, Yann Eliès et le 14e Sam Goodchild (Shelterbox Disaster Relief) et on passe la barre des 20 milles à partir du 33e Julien Villion (Seixo Habitat). A la vitesse où progressent les Figaro Bénéteau ce matin, 5 milles de débours équivalent à une heure de retard. A la lecture du classement, certains concurrents ont dû accuser le coup…

Cette nuit, finalement, la solution était celle de la simplicité : faire marcher les bateaux en restant très actif aux réglages et faire cap au sud, sans trop s’éloigner de la route directe. Tout en prenant les commandes de la course, le skipper de Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir a réussi à se reposer cette nuit et c’est avec une voix particulièrement fraîche qu’il répondait ce matin à la vacation. Le vainqueur de La Solitaire 2012 est prêt à attaquer cette fin de parcours avec toute sa lucidité … Toutefois, il reste encore 40 milles à parcourir, soit entre 4 et 6 heures de navigation. La flotte évolue toujours sous spi dans un vent de nord-nord-ouest qui n’excède pas les 5 à 6 nœuds. La météo prévoit l’instauration d’un flux de sud-ouest faible. Il y a donc encore quelques incertitudes sur le chemin. Et tout peut encore évoluer dans ces molles conditions. Réponse d’ici quelques heures à Porto.

Ils ont dit

Yann Eliès (Groupe Queguiner – Leucémie Espoir) – 1er au classement de 5h :

« J’ai passé une bonne nuit. On a bien avancé avec un vent inespéré, c’est mieux ! Du coup j’en ai profité pour bien dormir et c’est assez confort. J’en avais besoin après la nuit dernière et la transition de la journée où il n’y avait pas beaucoup de vent. Je n’avais pas dormi ces derniers temps donc voilà je suis frais et dispo pour le final !
Le vent est tombé, il s’est fait citrouille en peu de temps, je me voyais bien arrivé à 7-8 nœuds de moyenne au largue serré. Le vent est toujours de Nord-Ouest à peu près de même secteur. Par contre je ne sais pas trop où est le vent, s’il est tombé pour tout le monde ou s’il est resté là-haut dans l’Ouest. Et j’hésite à aller le chercher parce qu’après j’ai peur qu’on est du mal à redescendre vers la ligne d’arrivée. Là en ce moment j’ai 5 nœuds au 330. J’ai des feux derrière mais je ne sais pas qui s’est parce que je n’ai plus d’ordinateur, je navigue un peu à l’aveugle !
Il y a du trafic, je vois des feux de temps en temps, ça commence à me peser de ne pas avoir l’AIS, de ne pas savoir avec qui je suis ! »

Fred Duthil (Sepalumic) – 2ème au classement de 5h :

« On a eu un peu de vent, c’était pas mal, j’ai pu bien dormir du coup et me voilà donc bien reposé pour finir cette petite régate. On avait le choix entre repartir vers la côte et partir dans le Sud. Je sentais le vent qui refusait quand on s’est mis en tribord amure hier soir et qui commençait à prendre un peu de gauche. J’ai donc décidé de tenter le coup dans le Sud et en espérant qu’on s’en sorte un peu plus vite de la pétole par le Sud, voilà c’était mon idée !
C’est sûr qu’il reste 46 milles, rien n’est figé ! Depuis deux petites heures on est de nouveau dans la molle donc ce n’est pas figé. Ce n’est pas facile et à mon avis il est fort possible qu’il y ait des petits changements. Je ne préfère pas mais on verra bien !»

Xavier Macaire (Skipper Hérault) – 3ème au classement de 5h :

 » Le vent est très changeant, ça demande une attention de tous les instants, en permanence sur le spi, il suffit de se déconcentrer quelques secondes et ça décroche. Parce qu’on avait des molles, des ados, des refus, ce n’était pas facile ! Là je me sens en forme, j’ai pu dormir un peu.
A la tombée du jour, j’ai plutôt pris une option au large, là où je pensais attraper le vent et ça n’a pas été le cas tout de suite. Dans un premier temps j’ai même eu un peu peur parce que je suis tombé dans la pétole et puis finalement le vent est rentré. J’ai bien avancé cette nuit et j’espère que par rapport aux concurrents c’est bien.
Comment je vois la suite : rester bien concentré dans ce vent changeant et difficile et choper le nouveau vent qui devrait rentrer du Sud-Ouest et l’attraper le plus tôt possible et le mieux possible ! Je fais une route pas tout à fait directe vers l’arrivée plutôt vers le large ! »

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RivaCom

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