Laissez entrer le soleil !

© Gilles Morelle / www.gillesmorelle.com

Les terribles orages qui ont noyé hier le golfe de Saint Tropez ont fui toute la journée devant l’afflux empressé des plus beaux yachts du monde qui répondent comme chaque année à l’irrésistible appel des Voiles. Une nouvelle fois, le célèbre petit port varois fait le plein et ce sont pas moins de 300 voiliers, quasiment également répartis entre modernes et classiques, qui en terminent aujourd’hui avec leurs procédures d’engagement dans leurs classes respectives. La Coupe d’Automne du Yacht Club de France et ses 56 participants Classiques offre un alléchant avant-goût de ce que sera cette semaine tropézienne, quand des dizaines de voiles traditionnelles ou futuristes mêlent leurs reflets aux eaux du golfe et viennent saluer la tour du Portalet. Marins et belles coques sont les véritables stars de Saint Tropez, qui vont toute la semaine célébrer l’esprit intemporel du yachting, fait de convivialité et de passion partagée.

La Coupe d’Automne du Yacht Club de France

Alors que les voiliers modernes en terminaient avec leurs modalités d’inscription, les sublimes voiliers classiques cinglaient vers Saint Tropez. 56 d’entre eux, répartis en 7 Classes, avaient quitté peu avant midi Cannes et ses Régates Royales, afin de rallier en course la Cité du Bailli de Suffren, dans le cadre de la traditionnelle Coupe d’Automne du Yacht Club de France. Un petit flux de secteur nord, virant à l’est avait, dans un premier temps, permis aux yachts de glisser au reaching sous les massifs de l’Esterel, avant d’entamer au près l’approche des rivages varois. C’est à hauteur des Issambres que l’arrivée était finalement jugée, les gros nuages ayant eu raison de l’air du golfe. Et c’est la grande goélette aurique Elena of London (Nathanael Herreshoff –1910) qui s’imposait avec grâce et facilité en temps réel, au terme de 3 heures et 5 minutes de course. Elle devançait de 7 minutes le joli sloop bermudien Rowdy, lui aussi fruit du talent du « sorcier de Bristol » Herreshoff. Le célébrissime Pen Duick (Fife 1898) complétait ce très provisoire podium en temps réel.

161 yachts Modernes et 10 Wally

Au programme dès demain de la première journée des Voiles, l’entrée en lice et en course des 161 yachts Modernes, régis par la jauge IRC, et 10 somptueux Wally. Ces derniers retrouveront leur « rond » de prédilection mouillé devant Pampelonne, tandis qu’en l’absence momentanée des voiliers de tradition encore occupés à leurs procédures d’enregistrement, les voiliers dits « Modernes » investiront le Golfe de Saint Tropez, avec leurs zones de départ et d’arrivée mouillées au large de la tour du Portalet. 30 yachts courront ainsi en IRC A, 29 en IRC B, 33 en IRC C, 31 en IRC D et 38 en IRC E. L’entrée en matière pour ces yachts assoiffés de compétition, s’annonce des plus modérée avec 5 à 8 nœuds de vent orienté plein sud au menu. De quoi découvrir d’emblée toutes les subtilités d’un plan d’eau souvent déconcertant. Au bonheur des tacticiens !

Ils ont dit :

André Beaufils, Président de la Société Nautique de Saint Tropez, organisateur des Voiles

Le schéma des Voiles de Saint Tropez fonctionne bien. On essaie de renouveler quelques points d’année en année mais on ne peut pas repartir à chaque fois sur une page blanche. On s’appuie sur ce qui fonctionne. Le changement, mais dans la continuité, avec quelques petites touches d’imagination. La démarche qui consiste à trouver des ressources pour notre événement se poursuit car c’est la loi du genre dans les relations de partenariat. Nous avons une base solide de partenaires fidèles qui nous suivent depuis le début et nous ne faisons en aucun cas la « chasse » au sponsor.

Les Voiles ont toujours autant de succès, malgré la crise qui touche le monde du yachting ; je le mesure à la taille de la liste d’attente que nous avons pour l’événement. On ne peut malheureusement pas accepter toutes les demandes pour des questions de places.

Pour 2012, mes seules attentes sont la satisfaction des régatiers. Une édition réussie se mesure à l’indice de satisfaction des concurrents. Nous avons eu une édition 2011 peu ventée. Nous espérons avoir un peu plus d’air cette année afin que les régates se déroulent dans des conditions optimum. Le plaisir d’être à terre à Saint-Tropez ne change pas ; notre équipe à terre fait tout le nécessaire pour que de ce point de vue les régatiers vivent d’excellents moments ici. Une édition réussie, c’est ce cocktail de belles régates sur l’eau et de bonne humeur à terre. Le vent est le seul paramètre que nous ne maîtrisons pas. Le village évolue lui aussi. L’arrivée d’un nouveau prestataire nous permet d’accueillir nos partenaires dans des conditions toujours plus agréables, mais les Voiles ne sont pas une entreprise commerciale et la formule actuelle me parait parfaitement adaptée à la nature festive, ouverte au grand public des Voiles de Saint-Tropez.

Le projet de nouveau club de la SNST progresse à grand pas. Nous entrons dans la dernière phase avant le début de la construction. On espère couper le ruban au début de l’année prochaine…

George Kohrel, Directeur de course :

Grande nouveauté cette année, on a refait tous les parcours. J’y ai passé l’hiver. L’idée est de simplifier les parcours, avec un minimum de marques de passages, une, deux ou trois bouées maximum. On a réécrit toutes les Instructions de Course. Pour les Modernes comme pour les Classiques. Notre souhait est de rendre tous nos parcours facilement lisibles de tous. Nous avons des zones de mouillages à des profondeurs de 100 et 150 mètres, et nous avons désormais 7 mouillages fixes qui ne bougeront pas. C’est la grande nouveauté de cette année.

Les Voiles de Saint Tropez supposent une organisation sur l’eau très importante en terme de moyens humains. Nous avons en effet trois « ronds » de course, un dans le golfe pour les Classiques, un à l’extérieur du golfe pour les voiliers Modernes, et un rond spécifique aux grands Wally à Pampelonne. Nous donnons au total 20 départs sur les trois ronds, à raison d’un départ toutes les 5 minutes. Nous avons donc 3 directions de courses différentes, trois comités, trois mouilleurs… La sécurité est un point important sur lequel nous avons beaucoup travaillé avec la Préfecture Maritime. Nous avons créé des zones de sécurité que chacun, plaisancier-spectateur et régatiers doit respecter, notamment lors des départs des voiliers de tradition au coeur du golfe, et sur la zone d’arrivée qui est commune à TOUS les bateaux à hauteur du Portalet. L’arrêté préfectoral interdit toute navigation dans ces zones là, sauf pour les concurrents et bateaux dûment accrédités, portant les pavillons spécifiques. Nous avons 4 gros semi-rigides pour faire la police… Cela se sait, et cette notion entre dans les moeurs. Nous avons de moins en moins de problèmes.

Les Modernes naviguent vraiment pour la compétition, et il y a naturellement plus de tension lors des départs. Les classes sont très nombreuses et chaque départ est souvent très tendu. Nous avons 30 ou 35 bateaux par classe. On n’attend plus que la météo ; elle s’annonce plus sympa cette année, avec du petit temps pour commencer, et un peu plus de vent sur les trois derniers jours…

Source

Maguelonne Turcat

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