Mode zigzag

© MOD70 Musandam-Oman Sail / On Board

La deuxième nuit en mer a été totalement différente de la première : du petit temps, une mer plate, des obstacles en permanence, des vents changeants et du courant de marée… La situation au large de Great Yarmouth n’est pas prête de s’améliorer et la flotte est ainsi groupée pour aborder le Pas de Calais où règne les calmes.

Entre Hollande et Angleterre, les cinq MOD70 zigzaguent en direction du Pas de Calais encore distant d’une centaine de milles. Une trajectoire qui pourrait paraître chaotique, mais qui répond à deux impératifs : un vent de secteur Sud-Ouest d’une quinzaine de nœuds (parfois moins, parfois plus) et plutôt instable en direction, un parcours qui zigzague entre les rails de cargo, les champs d’éoliennes, les plateformes de forage, les zones de restriction à la navigation…

« C’est une belle nuit avec de la lune et peu de nuages : une navigation très agréable ! En fait, on a commencé à tamponner lorsque nous sommes arrivés sur les côtes néerlandaises : une bulle anticyclonique traversait le Sud de la mer du Nord et nous avons pas mal ralenti. Maintenant, nous sommes de l’autre côté de cette bulle près des côtes anglaises et nous avons une quinzaine de nœuds de vent de secteur Sud-Ouest. Par contre, il faut être attentif parce qu’il y a des plateformes partout et il faut zigzaguer ! On tire de grands bords vers l’entrée de la Tamise. » indiquait à 6h Michel Desjoyeaux à bord de FONCIA.

Zone de tampon

Les écarts ont donc rétréci juste avant la nuit et se sont stabilisés quand toute la flotte a réussi à s’extraire de cette bulle anticyclonique. Reste qu’un nouvel obstacle barre la route vers la Manche : une nouvelle cellule de hautes pressions qui s’est calée… sur le Pas de Calais et il y aura donc un ralentissement sensible en début d’après-midi ce mardi.

« On court après nos petits concurrents et on fait du slalom entre les bancs de sable, le trafic maritime et les plateformes pétrolières ! Depuis la pointe danoise de Skagen, nous avons des conditions assez changeantes, contre le vent mais pas forcément désagréables. On attend d’entrer en Manche pour naviguer dans des eaux un peu plus claires avec moins de marques de parcours… La situation météo correspond au routage prévu et il n’y a pas d’ouvertures en vue avant la prochaine zone de calmes qui nous attend dans une dizaine d’heures, à l’approche du Pas de Calais. Il n’y a pas vraiment d’option du fait des bouées à respecter près de la côte anglaise, mais c’est une zone de transition importante pour cette première étape. Les écarts vont rester les mêmes jusqu’à Douvres, voire un peu après car il est difficile de récupérer des milles dans ces conditions de vent. En fait, nous avons perdu quelques milles lors de la sortie du détroit de Skagerrak surtout à cause de l’état de la mer : certains ont attaqué plus que d’autres. Ensuite, les leaders ont été légèrement avantagés par les conditions plus favorables en avant de la flotte, mais les deltas ne sont pas rédhibitoires. On commence à récupérer de la première nuit… » analysait Sébastien Josse à bord de Groupe Edmond de Rotschild avant le lever du soleil

C’est donc ce mardi que la situation va se décanter lors que la flotte entrera en Manche et les écarts seront alors plus significatifs quant à l’issue de cette première étape du MOD70 European Tour entre Kiel et Dun Laoghaire. Mais il restera plus d’un tiers du parcours avec toujours de l’incertitude en mer d’Irlande quand l’anticyclone va happer la flotte mercredi. Il y a donc encore bien des rebondissements à attendre et beaucoup d’attention à bord des cinq MOD70 pour anticiper ce nouveau piège.

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Caroline Muller

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