Sur le fil du rasoir

© Hamish Hooper/CAMPER ETNZ

La flotte de la Volvo Ocean Race attaquait cet après-midi son 17ème jour de mer et le 3ème tiers du parcours. Le leader Telefonica se trouvait à 14h Paris sur le 33°55 Sud. Le port du Cap est sur le 30° 02 Sud, soit à peu près la différence nord-sud entre Paris et le magnifique viaduc de Millau.

Progressant à peu près au milieu de l’Atlantique Sud comme les 3 autres concurrents, les Espagnols pointaient à 2 142 milles du Cap, soit 3 894 km, soit la distance Brest – Gorki à 500km dans l’est de Moscou…. Tous les équipages n’ont qu’un seul objectif : contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène et profiter d’un front froid qui arrive du sud-ouest. Le risque : se frotter de trop près à l’anticyclone et se faire aspirer par ses calmes.

Les alizés se rafraichissent et le vent monte : les quatre Volvo Open 70 plongent toujours au sud.

Les deux premiers, Telefónica et PUMA Ocean Racing (20,40 milles dans son nord) filent à 23 noeuds environ.

Les deux suivants, eux, ont profité des alizés plus ou moins stables de ces dernières 24 heures pour reprendre du terrain sur les leaders : 38,6 milles de gagnés pour CAMPER with Emirates Team New Zealand et 84,6 milles pour les Français de Groupama sailing team.

Pour l’heure, ils ne peuvent que se suivre avant d’atteindre le sud de l’anticyclone pour tourner à gauche et filer vers l’Afrique du Sud.

Et pourtant, il ne faut pas se tromper : à jouer à la limite de ce système météo, ils pourraient bien y tomber.

« C’est un compromis, » explique Gonzalo Infante, météorologiste pour la Volvo Ocean Race. « Les concurrents veulent garder un angle de reaching rapide et constant en coupant le bord de l’anticyclone et en restant sur le même bord, mais ils doivent à tout prix éviter de se faire aspirer. »

Un oeil sur le baromètre donc, puisqu’il faut se positionner correctement par rapport à ces hautes pressions, et un oeil sur le chronomètre, puisque, en avance ou en retard, le moment où ils tourneront vers Le Cap sera déterminant.

« L’anticyclone est dynamique, » ajoute Infante. « Il va se décaler à l’est sous l’influence du front froid et pourrait emmener les concurrents avec lui. Mais le timing est déterminant : si vous ratez le bus, vous restez dans les calmes de Sainte-Hélène. »

Le danger d’un vent trop faible est latent, et le danger d’un vent trop fort est lui aussi présent sur cette partie de l’étape réputée pour être très rapide.

« À partir d’aujourd’hui, » confirme Hamish Hooper, équipier média pour CAMPER, « la brise va progressivement monter jusqu’à ce qu’on arrive devant le front et qu’on nous catapulte vers Le Cap. Les gars savent tous qu’ils doivent naviguer dur et vite, en gardant la tête froid et des nerfs d’acier car les conditions dans lesquelles nous allons naviguer seront proches de la limite. »

Positions à 13h00 UTC (14h Paris) le 21 novembre 2011 :

  1. Team Telefónica (Iker Martínez), à 2142,1 milles du Cap
  2. PUMA Ocean Racing powered by BERG (Ken Read), + 20,40 milles
  3. CAMPER with Emirates Team New Zealand (Chris Nicholson), + 108,90 milles
  4. Groupama sailing team (Franck Cammas), + 333,90 milles
  5. Abu Dhabi Ocean Racing (Ian Walker), retrait de l’étape 1
  6. Team Sanya (Mike Sanderson), retrait de l’étape 1

Classement provisoire de la Volvo Ocean Race 2011-12 :

  1. Abu Dhabi Ocean Racing (Ian Walker), 6 points
  2. PUMA Ocean Racing powered by BERG (Ken Read), 5
  3. CAMPER with Emirates Team New Zealand (Chris Nicholson), 4
  4. Team Sanya (Mike Sanderson), 3
  5. Groupama sailing team (Franck Cammas), 2
  6. Team Telefónica (Iker Martínez), 1

Source

Anne Massot

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