Avaries, gros temps : la flotte fait front

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© Alex Thomson / Hugo Boss

La Transat Saint-Barth / Port-la-Forêt a connu deux journées difficiles. Du fait du mauvais temps qui sévit au large des Açores, plusieurs concurrents se sont trouvés en difficulté. Avaries de plus ou moins grande importance pour plusieurs concurrents, blessure sérieuse pour Paul Meilhat nécessitant une évacuation sanitaire, un point complet des situations des uns et des autres s’impose.

Paul Meilhat (SMA), un diagnostic rassurant

Lundi 14 décembre à 16h30, alors qu’il était en 2e position de la Transat Saint-Barth / Port La Forêt, dans le sud des Açores, le skipper de SMA avait déclenché une demande d’assistance après s’être sérieusement blessé aux côtes et au bassin pendant une manœuvre. Les très mauvaises conditions météo sur zone – 50 nœuds de vent, 8 mètres de creux – n’avaient pas permis son évacuation le jour même par les secours portugais. Il a fallu attendre une vingtaine d’heures et une accalmie de la météo (20/25 nœuds, mer agitée) pour que la Marine portugaise, en coordination avec le MRCC de Punta Delgada, puisse intervenir en toute sécurité. Ce mardi matin, le patrouilleur Viana Do Castelo qui avait escorté Paul une partie de la nuit, se rendait à nouveau sur zone, à une soixantaine de milles dans le nord de Sao Miguel, l’île principale de l’archipel. A 14h20, Paul était évacué en civière sur un semi-rigide du patrouilleur. Dix minutes plus tard, il était hélitreuillé, direction l’île de Terceira où il était pris en charge à l’hôpital Santo Espirito.

Ce soir, le médecin portugais en charge du marin a pu livrer un diagnostic rassurant. Souffrant d’une fracture du pelvis et d’une petite fracture d’une côte, son état ne nécessite pas d’intervention chirurgicale. Paul doit rester allongé et pourra être rapatrié très rapidement. Joint au téléphone, le skipper de SMA était naturellement soulagé et se préoccupait déjà de l’avenir.
Cinq personnes de l’équipe technique de SMA sont arrivées aux Açores ce mardi midi. Parallèlement à la prise en charge de Paul, le team est en train de s’organiser pour récupérer l’IMOCA60.

Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) :

Le skipper du team Gitana continue de caracoler en tête de flotte. Il possède maintenant une avance de plus de 700 milles sur Fabrice Amedeo alors qu’il s’apprête à doubler la pointe nord-ouest de l’Espagne. Son arrivée à Port-la-Forêt est estimée pour demain, mercredi 16 décembre, aux alentours de 18h (heure locale).

Fabrice Amedeo (Newrest – Matmut) :

Handicapé depuis un peu plus de 24 heures par la perte d’une partie de son safran tribord, Fabrice était contraint de naviguer à des allures proches du vent arrière, ballasté sur bâbord pour permettre au safran au vent de jouer son rôle. Il a empanné ce matin, ce qui lui permet de s’appuyer sur son safran valide pour faire route. Après réflexion, le skipper de Newrest – Matmut a choisi de ne pas faire escale et de rejoindre directement l’arrivée.

Thomas Ruyant (Le Souffle du Nord) :

Le skipper dunkerquois doit faire face à un jeu anormal de son palier de quille sur l’avant.
Après consultation de son équipe technique et des architectes du bateau, il pouvait choisir de continuer sa route en naviguant à vitesse réduite et en maintenant la quille dans l’axe.
Par prudence, Thomas a décidé de faire escale à Punta Delgada.

Morgan Lagravière (Safran) :

Après discussion avec son équipe technique, Morgan a pris la décision de faire escale à Horta sur l’île de Faial. Ne pouvant plus utiliser son vérin, il a pu immobiliser la tête de quille à l’aide d’un savant brélage. Mais c’est une réparation provisoire qui ne permet pas une traversée sereine des Açores jusqu’à la Bretagne. A Horta, Morgan va pouvoir compter sur son équipe technique et les services de la marina pour trouver une solution fiable.

Éric Holden (O Canada) :

Le navigateur canadien, outre la perte de son J2, déplore des problèmes de pilote. Il ne peut utiliser que le mode compas, beaucoup moins performant aux allures portantes que le mode vent qui enregistre les variations de direction du vent et corrige la trajectoire du bateau en fonction. Il est donc contraint à une navigation prudente plus éloignée du vent arrière pour éviter les risques d’empannage involontaire.

Enda O’Coinnen (Currency House Kilcullen) :

Tout va bien pour le navigateur irlandais, toujours aussi prolixe. Il gratifie chaque jour la direction de course et ses proches de ses réflexions philosophiques et de son émerveillement d’être en mer au contact de quelques-uns des meilleurs marins de la planète mer. Cela suffit à son bonheur.

Escale, que dit le règlement ?

Les instructions de course de la Transat Saint-Barth / Port-la-Forêt autorisent les concurrents à faire escale pour réparer. Chaque arrêt doit durer au minimum six heures. La seule contrainte, pour être classé : terminer la course moins de neuf jours après l’arrivée du premier.

Classement au 15 décembre à 15h (TU+1) et ETA à Port-la-Forêt

  1. Edmond de Rothschild, Sébastien Josse à 512,1 milles de l’arrivée. ETA mercredi 16 au soir.
  2. Newrest / Matmut, Fabrice Amedeo à 700 milles. ETA possible samedi 19 au matin.
  3. Le Souffle du Nord, Thomas Ruyant à 814,2 milles.
  4. Safran, Morgan Lagravière à 872,3 milles.
  5. O Canada, Éric Holden à 886,4 milles. ETA possible samedi 19 au soir.
  6. Currency House Kilcullen, Enda O’Coinnen à 920,7 milles. ETA possible dimanche 20 au matin.

Source

Isabelle DELAUNE

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