Alexis Loison talentueux et opportuniste

  • ARRIVEE, FIGARO, GENERALI SOLO 2015, VOILE, nice
    © Alexis Courcoux
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    © Alexis Courcoux

Il y a des régates qui vous font perdre le souffle. Des arrivées qui vous tiennent en haleine jusqu’à quelques longueurs de la ligne. Ce fut le cas à Nice. Le Cherbourgeois Alexis Loison remporte la première grande étape de La Generali Solo au nez et à la barbe de Xavier Macaire (Skipper Hérault) et de l’Anglais Nick Cherry (Redshift), les deux grands meneurs de jeu de cette course folle entre Sète et Nice, via La Giraglia. Du côté du classement provisoire de La Generali Solo, c’est désormais Nick Cherry qui est en tête, à un point d‘Alexis Loison et à deux points de Gildas Morvan (Cercle Vert). Pour la suite de La Generali Solo, les paris sont ouverts !

Alexis Loison, comme à l’accoutumée, joue les bons coups au bon moment. Il n’a que 31 ans, mais use ses fonds de cirés sur le circuit Figaro Bénéteau depuis 2006. Il fait partie des Figaristes affûtés, du genre gros bras à qui on ne la fait pas. Sur cette étape de coefficient 4, il fallait être opportuniste. Prendre des décisions sur les périodes de transition, et surtout garder la tête froide dans les conditions musclées, « marcassiner », comme on dit dans le jargon de la course au large. Xavier Macaire (Skipper Hérault) fut le roi de la piste méditerranéenne sur cette étape magique et ultra variée. Mais Alexis Loison toujours bien placé a su contrôler ses adversaires tout en faisant « sa » course. Chapeau bas…

Nice ou la délivrance

Sur le quai Riboty, les sourires cachent une grosse fatigue. Depuis le départ de Sète dimanche à 15h, ce furent 48 heures de navigation intenses et physiques. De la pétole devant Palavas, un gros coup de Mistral devant Marseille, des empannages à foison sur la traversée vers la Corse, un passage de la Giraglia rocambolesque avec des rafales à 35 nœuds, puis une lente arrivée vers Nice dans du vent faible et erratique… Comment voulez-vous fermer l’œil ? D’autant que jusqu’au bout cinq bateaux pouvaient décrocher la timbale : Groupe Fiva, Skipper Hérault, Redshift, Cercle Vert et Safran – Guy Cotten, dans leur ordre d’arrivée.

Classement général provisoire : les trois premiers à un point d’écart

Charlie Dalin (Skipper Macif 2014) dégringole de la première à la 12e place, suite à son avarie de safran ne lui permettant pas de jouer la gagne. C’est donc Nick Cherry (Redshift), d’une régularité à toute épreuve et diablement dans le coup, qui prend les commandes du classement provisoire. Mais, le leadership est fragile, puisque Alexis Loison (Groupe Fiva) est deuxième à un point, et Gildas Morvan (Cercle Vert), troisième à un point. Xavier Macaire (Skipper Hérault) se situe en quatrième position à onze points du podium. Il reste encore deux Grands Prix et une grande étape vers Barcelone pour se refaire ou contenir sa place !

Ils ont dit :

Alexis Loison (Groupe Fiva), premier à Nice :

« Je n‘ai jamais été vraiment en tête, mais j’étais toujours placé. J’ai essayé de bosser les zones de transition en plus de la vitesse au quotidien. Je suis passé en tête, parce que je suis allé chercher avant les autres le vent de sud-ouest, ce qui m’a permis de me recaler. Mais ça s’est joué à rien ! Ca fait une arrivée comme sur un parcours banane, car nous étions très serrés. La première nuit, c’était vraiment du lourd, ça faisait longtemps que je n’avais pas fait de bord de spi dans des conditions pareilles. Je me suis quand même fait peur en affalant le spi de l’autre côté, car mon mousqueton d’écoute s’est ouvert par 40 nœuds de vent. A la Giraglia, ça passait de 0 à 28 nœuds. En fait, à chaque fois les coups de vent, c’était de nuit, mais je ne suis pas bizuth dans ce domaine donc ça ne m’effraie pas. Je suis vraiment content, cela prouve que j’ai bien fait le boulot. J’ai fait des pieds et des mains pour courir La Generali Solo vis à vis de mon partenaire, donc c’est un beau cadeau que je lui offre ! ».

Xavier Macaire (Skipper Hérault), deuxième à Nice

« C’était fatiguant et pas facile cette étape. J’ai fait des petites erreurs, ou bien ce sont des manques de réussite. Au départ de Sète, je suis resté planté, et je regardais tout le monde partir des deux côtés. Je me disais que cela partait mal. Après j’ai « marcassiné ». J’ai fait le marcassin. Je n’ai jamais fait ça, je n’ai jamais fait subir ça à mon bateau, lui tirer dessus dans 40 nœuds de vent. Je sais que c’est un bateau solide ! Il y avait une tonne d’eau sur le pont, je voyais le mât se plier, j’ai fait des départs au tas… C’était dingue. J’ai battu mon record de vitesse en Figaro avec 22,93 nœuds ! Ce matin, c’était serré, j’avais trop peu d’avance. La deuxième zone de molle, il m’a manqué un petit truc, je voulais aller à gauche. Nick et Alexis ont eu la risée que je n’ai pas eue… Mais c’est le jeu. Je savais qu’il pourrait se passer plein de choses à l’arrivée, je n’étais pas surpris que ça mistoufle un peu. Je suis content, je fais une belle course, même si j’aurais aimé décrocher la victoire. »

Nick Cherry (Redshift), troisième à Nice

« Je me sens bien, c’est mon meilleur résultat en Figaro en course au large jusqu’à présent ! C’était une étape palpitante. Surtout la première nuit, j’ai passé les moments les plus effrayants que j’ai connus sur un bateau. Je voulais descendre le spi et calmer un peu le jeu, mais je savais que les autres aller pousser au maximum donc je me suis accroché. Après ça c’était bien plus agréable, sous le soleil ! Je suis vraiment content, je ne sais pas pourquoi cette fois a été plus concluante que les autres. C’est parfois une question de chance ! »

Source

Rivacom

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