5 à 600 marins engagés sur l’ArMen Race

© Bruno Bouvry

Près de 150 équipages seront sur les rangs de cette 5e édition de l’ArMen Race. Saison après saison ce « Fastnet Breton », épreuve semi-hauturière de 320 milles entre la Trinité-sur-mer et le phare ArMen (Occidentale de Sein), réunit 5 à 600 marins. Parmi eux, de grands noms de la course au large et de très nombreux amateurs passionnés : tous courent après le plaisir du large et le trouvent ! Heureux d’en découdre sur un terrain de jeu stratégique avec une à deux nuits en mer… Coup d’envoi ce jeudi à la Société Nautique de La Trinité-sur-mer.

Loin des formats côtiers habituels, le parcours du Fastnet breton séduit par son caractère hauturier, unique sur la façade Atlantique en IRC et Osiris. L’occasion est trop belle, le terrain de jeu stratégique à souhait : « pros » et « non-pros » ont donc une fois encore pris date de ce beau rendez-vous, qui se disputera cette année du 14 au 17 mai, à la Trinité-sur-mer et… au large !

À ce jour, quelques 130 équipages de régatiers amateurs et une vingtaine de teams professionnels se sont donnés rendez-vous ce week-end, sur l’ArMen Race.

Duels de stars, courses dans la course

En Ultime, Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) et Sidney Gavignet (Oman Sail) sont des fidèles de l’épreuve. Comme l’an dernier, ils devraient se livrer à un superbe mano a mano. En 2014, le duel avait tourné à l’avantage du team omanais. Cette année, l’ultime Edmond de Rothschild sera équipé de foils…

Autre duel en perspective en Multi 50, entre Erwan Le Roux (FenêtréA – Prysmian) et Lalou Roucayrol (Arkema). Le trinitain, associé cette année à l’italien Giancarlo Pedote, a remporté les deux premières épreuves de ce début de saison 2015 (Le Grand Prix Guyader et le Tour de Belle Ile)… Il va y avoir de la revanche dans l’air !

En Imoca, Paul Meilhat (SMA) qui dispute sa toute première saison en 60 pieds, va découvrir l’ArMen Race, mais avec un certain Michel Desjoyeaux à ses côtés. Tanguy de Lamotte (Initiative Cœur) profite lui aussi du caractère hauturier du Fastnet Breton pour fourbir ses armes.

Cinq Class40 sont attendus, parmi eux, Thibaut Vauchel Camus (Solidaires en Peloton), brillant deuxième de la dernière Route du Rhum 2014. Au sein de ce club des cinq, il faudra également surveiller Alan Roura (Be.Brussel) un prometteur « bizuth » de la Class40 issu de la Classe Mini.

Cinq, c’est aussi le nombre de Multi 30 de cette ArMen Race 2015. Parmi eux, le légendaire Acapella-Soreal (sistership du trimaran de Mike Birch vainqueur de la toute première Route du Rhum, en 1978, de quelques secondes devant Michel Malinowski) mené par Charlie Capelle.

2 Mini, dont l’Arkema de Quentin Vlamynck (de l’équipe de Lalou Roucayrol), viennent eux aussi batailler au large, ils adorent ça !

La fidèle flotte des Pogo 8,50 sera comme toujours prête à faire sa course dans la course…

Et, bien sûr, les grosses flottes OH et IRC (21 OH ArMen, 46 IRC en équipage, 24 IRC double inscrits à ce jour) constituent le socle de l’ArMen Race.

23 équipages inscrits ! C’est un beau succès pour la première « Nuit de l’ArMen », ce nouveau parcours de 130 milles ouvert à tous ceux qui ne souhaitent passer qu’une nuit en mer.

Météo en question

Marins et régatiers ont toujours un œil sur les fichiers météo. Les 5 à 600 coureurs attendus sur cette ArMen Race 2015 ne dérogent pas à la règle et tous ont vu le coup de vent annoncé jeudi.

Il n’y a cependant pas de problème sans solution et la 5e édition du Fastnet Breton aura bien lieu, même si les parcours et le timing de course devront peut-être évoluer. Les coureurs en seront informés au moins 24h avant le départ.

Quoi qu’il en soit, tout sera mis en œuvre pour que cette épreuve unique en son genre sur la façade Atlantique reste ce qu’elle est : un véritable challenge sportif et un rendez-vous convivial entre professionnels de la course au large et régatiers passionnés.

Ils parlent de l’ArMen Race

Lalou Roucayrol (Multi 50 Arkema) :

Nous sommes cette année engagés sur un programme de courses en équipage et l’ArMen Race en fait bien sûr partie. C’est pour moi une course incontournable : j’adore ce parcours, il est très intéressant et, même si nous préfèrerions qu’il soit avec nous sur l’eau, le fait d’avoir Yves Le Blevec comme directeur de course est en plus un gage de sérieux.

Notre objectif est clairement la victoire ! Nous nous sommes engagés dans un beau duel avec mon ami Erwan Leroux (FrenêtréA – Prysmian) qui a tourné en sa faveur lors du Grand Prix Guyader et sur le Tour de Belle île, mais de justesse (rires)… Sur un parcours au large, comme celui de l’ArMen Race, cela pourrait tourner à notre avantage, d’autant que nous embarquons un « local » cette année : Marc Guillemot…

Cette ArMen Race aura aussi une belle portée symbolique pour toute l’équipe, car ce sera la première course où les deux bateaux Arkema seront au départ : le Multi 50 et le Mini barré par Quentin Vlamynck*. »

*Quentin Vlamynck participera la prochaine Mini Transat en septembre prochain. Or, il y a 30 ans, pour la première édition de la Mini Transat, en 1985, c’est Lalou Roucayrol qui s’élançait sur cette grande transat initiatique.

Paul Meilhat (Imoca SMA) :

L’ArMen Race est une première pour moi ! Elle n’était pas au programme Figaro je n’ai donc encore jamais eue l’occasion d’y participer. Le parcours est très intéressant, ce sera dense, nous allons dans des passages complexes. C’est un format de régate qui me plait bien. Il n’y aura en revanche pas beaucoup de confrontation en Imoca, mais cela va me permettre de continuer à me familiariser avec le bateau en condition de course, c’est idéal.

Je naviguerai en duo avec Michel Desjoyeaux. C’est lui qui gère tout le programme sportif, l’idée est qu’il soit au maximum à bord, c’est une belle opportunité d’apprentissage pour moi. »

Pierre Meisel (VOR 60 Team Jolokia) :

C’est la première course au large de la saison. Pour certains équipiers qui sont là depuis 1 ou 2 ans, il n’y a pas d’appréhension, mais pour les nouveaux, c’est le grand saut ! Cela s’exprime par une certaine excitation… C’est d’ailleurs une belle source d’énergie pour nous tous de sentir cette fraîcheur. Il n’y a pas de préparation spécifique à cela, une course au large ça ne se décrit pas, ça se vit, ça se découvre.

En terme d’objectif humain, l’ArMen Race est toujours une étape importante de la saison. C’est en effet la première fois que les nouveaux vont devoir, malgré la fatigue, mettre en pratique des notions clés de la course au large qui sont d’associer bienveillance et recherche de performance. Chaque saison, l’ArMen Race est un révélateur humain : certains équipiers se révèlent, positivement ou négativement.

D’un point de vue sportif, nous visons le podium dans notre catégorie.

Thibaut Vauchel Camus, skipper du Class40 Solidaires en Peloton :

Ce sera ma troisième participation à l’ArMen Race. Elle est devenue la grand-messe de la voile semi-hauturière avec plein de bateaux différents. C’est ce qui fait, entre autres, son intérêt. C’est une belle fête de la voile : nous n’avons pas tous les mêmes « outils », mais pratiquons tous le même sport.

D’un point de vue purement sportif, c’est un format intéressant avec au moins une nuit en mer. Cela représente un très bon « warm up » pour nous mettre dans un rythme de course au large pour la Normandy Channel Race. C’est un format de course qui est rare : il ne faut pas s’en priver !

Nous avons un bon bateau et, depuis notre belle deuxième place sur la Route du Rhum, avec Victorien (Victorien Erussard, co-skipper), nous sommes condamnés à jouer la gagne ! Mais nous l’assumons très bien (rires) !

Samuel Prietz (IRC1 GOA) :

J’y ai participé en 2011 et 2014… toujours pour le plaisir ! L’ArMen Race, c’est l’épreuve idéale pour passer la première nuit en mer de la saison et, en plus, elle est qualificative pour la Fastnet Race. Ce parcours est une excellente préparation. Et comme c’est en Bretagne, à la Trinité-sur-mer, pendant un grand week-end la logistique est très simple à mettre en place. Nous pouvons viser la victoire dans notre catégorie, mais nous ne nous mettons de pression…

Philippe Baetz (IRC2 Musix) :

Ce sera ma 3e ArMen Race, l’objectif est simplement d’y participer, c’est toujours un grand plaisir de participer à une épreuve de ce niveau-là et qui bénéficie d’une bonne notoriété. C’est notre Fastnet Breton, pas la peine d’aller en Angleterre !
Elle doit encore gagner en notoriété pour qu’il y ait encore plus de concurrents, mais c’est déjà une très belle épreuve. J’espère que nous pourrons faire le grand parcours. Tout l’équipage est très motivé pour figurer au mieux !

Matthieu Coville (IRC3 La Belle Etoile) :

Ce sera ma troisième participation et la deuxième en double, mais avec un nouvel équipier. Ce sera notre première épreuve préparatoire à la prochaine Transquadra. L’ArMen Race est une étape importante dans notre programme d’entraînement, car c’est à la fois du large sans en être vraiment puisqu’il y a beaucoup de transitions, donc de manœuvres et de stratégie, ce qui n’est pas le cas sur une transat. Il y a des portions côtières et tout le temps des concurrents autour, avec des placements tactiques à négocier. Bref c’est une course intéressante à plus d’un titre !

Source

Kaori

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