Au gré des alizés

Photo envoyée du bord - Jour 35 (1)

© BPCE

Toujours au large du Brésil, le Team Banque Populaire a laissé Rio de Janeiro et le Cabo Frio dans son sillage, totalisant désormais une avance de plus de mille milles sur le temps de référence de ce Trophée Jules Verne. Après un petit décroché côté trajectoire dans la journée d’hier, afin de se ménager la meilleure des perspectives pour la suite, Loïck Peyron et ses hommes poursuivent leur remontée vers l’Equateur et font face à l’humeur changeante des alizés de l’hémisphère Sud.

Du près, toujours du près… Le vent de Nord Est qui souffle actuellement aux abords des côtes du Brésil ne laisse guère d’autre choix à l’équipage du Maxi Banque Populaire V. Malgré un angle forcément moins favorable à la performance que ne peut l’être une navigation au portant, le trimaran géant continue son gain vers le Nord en se maintenant dans les temps des différents records, qu’il s’agisse du temps absolu pour boucler le tour du monde ou encore du passage à l’Equateur. Après un net crochet hier, destiné à s’assurer le meilleur des compromis entre Est et Nord, les marins de la Banque de la Voile ont repris leur trace « rectiligne », sous l’œil de Marcel van Triest, routeur à terre :  » Nous sommes satisfaits de ce qui a été fait et maintenant c’est du tout droit jusqu’à la pointe Nord-Est du Brésil. L’avance va encore s’accroître dans les prochaines heures et c’est plutôt bien, parce qu’ensuite, nous aurons plus de milles à faire que Groupama 3. Le Pot au Noir ne se présente pas trop méchamment. Il faudra faire avec ce que la nature va nous proposer, nous n’aurons pas le choix. Ensuite, il y aura a priori deux routes possibles, une directe et une qui fera faire un grand détour pour éviter l’anticyclone des Açores. Nous étudions ça de près « .

Gare au tampon de Recife !

On l’aura compris, le chemin du retour n’a pas encore livré tous ses secrets, loin de là, plusieurs options se présentant aux quatorze hommes du bord. Toute la question sera alors de trancher en la faveur de celle qui proposera le meilleur rapport angle/distance/vitesse… et temps ! Mais avant cela, il reste encore la remontée Sud-Américaine à négocier et avec elle un nouveau passage à l’Equateur. Contacté à l’occasion de la visioconférence du jour, Loïck Peyron évoquait le menu du jour et la suite à attendre :  » Ca ne se passe pas mal ! Nous allons rallier l’Equateur dans un temps relativement bon et la suite s’annonce encore mieux. Théoriquement, aujourd’hui nous avons près d’un jour de mieux à l’Equateur que le meilleur partiel de tous les temps encore détenu par mon frère Bruno. En ce moment, le vent est irrégulier, ça y est, on est dans les alizés. C’est très variable. On a entre 14 et 20 nœuds. Il y a beaucoup de grains. C’est un petit alizé léger et ça devrait rester comme ça jusqu’à l’Equateur. D’ici peu, on devrait raser les côtes brésiliennes au niveau de Recife, mais il faudra faire attention de ne pas être trop près parce que ça tamponne. Ensuite, ce sera le Pot au Noir et puis les mêmes alizés, mais dans le Nord ceux-là, avec, on l’espère, un angle de vent plus confortable « .

Usure normale

Parti depuis le 21 novembre, le Team Banque Populaire se bat contre le temps et les éléments depuis déjà trente-six jours. Avec presque 17 000 milles dans son sillage, soit la plus grande distance jamais encore parcourue depuis la mise à l’eau du trimaran géant, ce dernier tient son rang de « bête de record ». A l’épreuve de conditions difficiles, d’une navigation éprouvante dans les mers du Sud et sur la durée, la casse a épargné le bateau, venant confirmer et valider le très gros travail fait par toute l’équipe technique ces derniers mois. A l’heure d’un petit tour d’horizon des soucis techniques, Loïck Peyron n’évoque d’ailleurs rien d’autre qu’une usure normale du bateau, au moment même où se profilent quelques jours particulièrement difficiles pour la machine, au près et face à des variations irrégulières :  » C’est paradoxalement la partie la plus casse-bateau de ce tour du monde. Ca va être un peu difficile pour le matériel dans les prochains jours. La problématique est qu’il reste 5 000 milles à faire, et que sur un multicoque, quand on passe d’une vague à l’autre, on a l’impression qu’on va perdre une dent ! Il y a des petits signes de fatigue évidents sur le bateau. On a envoyé Florent Chastel tout en haut du pommier hier pour vérifier tout ça. Il y a des petits signes d’usure, notamment sur les chariots de grand voile, mais tout cela est assez normal « .

Le record en chiffres

  • Temps de référence :
    Groupama 3 (Franck Cammas) – 48 jours 7 heures 44 minutes 52 secondes
  • Record à battre
    Pour devenir nouveau détenteur du record, le Maxi Banque Populaire V devra être de retour au plus tard lundi 9 janvier 2012 à 17 heures 15 minutes et 34 secondes (heure de Paris).
  • Temps de course depuis le départ
    36 Jours 00 heures 16 minutes 06 secondes
  • Avance/Retard à 16h00
    1071 milles d’avance par rapport au temps de référence

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