Nelias : « C’est un peu stressant »

© Francisco Vignale/MAPFRE/Volvo Ocean Race

Gagner ou perdre trois places en trois heures, c’est possible dans le détroit de Malacca. Jean-Luc Nelias, navigateur à bord de MAPFRE, ne cache pas que naviguer dans un corridor de 200 milles de long sur 4 à 6 milles de large n’a rien d’une partie de plaisir. Le bateau espagnol doit passer Singapour ce mercredi soir.
Jean-Luc Nelias :

Il y a des moments où c’est plus calme ! Il y a des filets de pêche à éviter, des bateaux à doubler, des bateaux qui nous doublent. Il y a 3 heures, nous étions devant avec 500 mètres d’avance et maintenant, nous sommes cinquièmes avec 5 milles de retard. Il y a eu de grosses inondations ici et l’eau devient marron. On ne voit pas ce qui se coince dans la quille mais il y a beaucoup de détritus. On a vu des palmiers, des bananiers, des congélateurs, … Ce n’est pas l’endroit idéal pour faire du bateau ! On voit de jolis coins sur la côte, le tourisme est développé mais il ne faut pas se baigner. Le problème, c’est qu’on fait la vaisselle avec l’eau de mer et on ne sait pas ce qu’on va choper comme maladies.

On a vu des palmiers, des bananiers, des congélateurs, … Ce n’est pas l’endroit idéal pour faire du bateau !

Nous naviguons au nord du DST (Dispositif de Séparation du Trafic) dans une bande de 200 milles de long sur 4 à 6 milles de large. On longe la côte malaisienne en serrant les fesses pour ne pas rentrer dans la zone d’exclusion à cause du courant. C’est assez éreintant, il fait une chaleur de gueux. Il y a des remorqueurs, des bateaux de pêche, des dragueuses et beaucoup de cailloux, ça demande énormément de vigilance. On n’a pas le temps de se reposer et on ne sait pas quand on va toucher du vent. Un simple nuage peut tuer le vent qui est en train de s’installer et on a 3 nœuds de courant dans un sens, puis 3 dans l’autre quelques heures plus tard.

On a un peu hâte de sortir de là. Ce n’est pas très rigolo et on a du mal à deviner dans quel ordre on va s’en sortir. Pour Dongfeng, il ne peut plus se passer grand-chose. Ils ont une belle avance mais pour nous rien n’est joué. Sur la dernière édition, rien n’avait changé après Singapour. Ce sera peut-être plus compliqué cette fois-ci mais si on sort cinquièmes, il y a danger. C’est un peu stressant.

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