Onze de der

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  • Charlie Capelle - Acapella - Amisep
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Après l’arrivée de Charlie Capelle (Acapella) en début de nuit tropicale et de Pierre-Yves Chatelin (Destination Calais) au lever du jour antillais, il ne reste plus que onze solitaires encore en course sur cette dixième édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Le prochain skipper attendu mercredi matin est le Guadeloupéen Nicolas Thomas (Guadeloupe Grand Large – 1001 Piles Batteries) qui avait dû s’arrêter à La Corogne trois jours afin de régler ses problèmes de voile. Quant au jeune Paul Hignard (Buneau) sous gréement de fortune, il n’est plus qu’à une centaine de milles de l’arrivée.

Sourires, bonheur, détente, embrassades, retrouvailles : les solitaires qui descendent de leur bateau après plus de trois semaines de mer sont tout simplement heureux ! Heureux d’avoir affronté sans faillir les rudes conditions des premiers jours de course, heureux d’avoir traversé les calmes prolongés de la dorsale anticyclonique canarienne, heureux d’avoir surmonter le stress de cette dernière semaine dans des alizés très instables, heureux d’avoir encaisser ces violents grains qui ont caractérisé cette dixième édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, mais heureux aussi de retrouver leurs familles, leurs amis et leurs proches sous un ciel parfois pluvieux mais toujours enchanteur.

Six Rhum et cinq Class40

Car les Antilles sont encore sous un régime assez perturbé qui ne facilite pas la progression des derniers solitaires : le dernier Vincent Lantin (Vanetys-Le Slip Français) est encore à 1 000 milles du but et devrait arriver ce week-end voire au début de la semaine prochaine car les alizés sont prévus de faiblir et de s’orienter à l’Est ce qui lui imposera de nouveaux empannages et donc un rallongement de la route. Mais mercredi au petit matin, c’est encore un Guadeloupéen qui va en finir : Nicolas Thomas avait débuté très fort cette Route du Rhum-Destination Guadeloupe puisqu’il était dans le sillage de Kito de Pavant (Otio-Bastide Médical) au milieu du golfe de Gascogne avant d’être contraint à une escale technique pour réparer ses voiles et une barre de liaison des safrans défectueuse. Reparti dernier avec plus de trois jours de retard, le jeune skipper n’a pas bénéficié de conditions météo très favorables, mais a tout de même réussi à déborder trois Class40 et il devrait dépasser ce mardi soir, le jeune Paul Hignard sous gréement de fortune.

Ce dernier n’est plus qu’à une soixantaine de milles de la Tête à l’Anglais et a décidé d’effectuer le tour de la Guadeloupe avec son mât atrophié pour être classé, très certainement à la 29ème place car malgré ce handicap, il devrait contrer le retour d’Olivier Roussey (Obportus-Conseil Régional de Lorraine) en Class40. Pour Antoine Michel (Setti LTD), l’objectif est aussi de finir avant le Pogo40 du Finlandais Ari Huusela (Neste Oil) qui devrait arriver à Pointe-à-Pitre mercredi soir et se classer 9ème en Classe Rhum.

Quant à Luc Coquelin (Guadeloupe Dynamique), après avoir dépassé Éric Jail (Défi Cat) il y a cinq jours, il pourrait bien gagner encore une place car il grignote les milles sur le First 40.7 de Christophe Souchaud (Rhum Solitaire-Rhum Solidaire) : tous deux sont attendus vendredi, une demie journée derrière le trimaran de croisière rapide de Pierrick Tollemer (Ensemble pour Entreprendre). Rappelons que la ligne d’arrivée ne sera close que 35 jours après le coup de canon du départ à Saint-Malo, soit le 7 décembre à 14h00…

Ils ont dit

Philippe Fiston-Ville de Sainte Anne Guadeloupe : 27ème Class40

J’ai eu tellement de problèmes ! L’objectif, ce n’était pas cette place… Pendant toute la traversée, ça m’a pris la tête et il fallait que je me lâche à l’arrivée à Pointe-à-Pitre. Je m’étais bien préparé physiquement, mentalement, mais il y a des paramètres qu’on ne peut pas manager : j’ai eu beaucoup de soucis techniques et tout se dégradait progressivement. On subit ce qui lâche ou ça ne répond pas comme on souhaite. J’étais prêt pour le gros temps, mais le bateau s’est fissuré le deuxième jour et à ce moment, je me suis posé la question de l’abandon. Mais j’ai continué en mode prudence pour voir comment ça se passait… et j’ai quand même pu amener le bateau jusqu’en Guadeloupe. Je ne pense pas que je recommencerai pour la prochaine Route du Rhum, mais j’aimerais bien entraîner un jeune comme Rodolphe (Sepho), de A à Z parce que c’est une course qui n’est pas à la portée de tous.

Charlie Capelle-Acapella : 7ème Classe Rhum

J’ai navigué calmement : j’ai essayé de rattraper mes camarades mais parce que je n’étais pas dans le même système météo, cela n’a pas été possible. Mais je suis très fier que Jean-Paul (Froc) ait gagné dans la catégorie parce que c’est un « garçon » qui était super préparé et c’est un bateau optimisé dans mon chantier ! Et il y a un troisième multicoque de la Classe Rhum qui arrive aussi bientôt, M’Pulse mené par Pierrick Tollemer (Ensemble pour Entreprendre) : trois bateaux construits ou préparés chez Technologie Marine, c’est aussi une fierté ! Pour moi, c’est la Route du Rhum la plus sympa que j’ai faite… Je n’ai pas senti le coup pour la première nuit après le départ : je suis un marin avec des convictions et j’ai préféré m’arrêter et laisser passer le coup de vent. Visiblement, j’ai eu raison au vu du nombre d’abandons dans cette première nuit… Je repartirai volontiers, mais tant qu’à faire sur Acapella : c’est une super « mobylette » sauf qu’elle est jaune… C’était une course virile et intense : à conseiller ! Avec des alizés vraiment sympas : Acapella était vraiment étonnant dans ces conditions. Je tiens à préciser que je n’ai jamais reçu les positions de mes concurrents : cela ne m’intéressait pas. Ce qui était essentiel, c’était de traverser comme j’avais envie de le faire.

Pierre-Yves Chatelin-Destination Calais : 8ème Classe Rhum

C’est magique d’arriver à cette heure-ci ! Je n’ai pas trop dormi les deux dernières nuits, mais bon : ça fait du bien d’être à Pointe-à-Pitre… Je me suis rasé hier pour l’anniversaire de ma femme : ça me fait vraiment plaisir de la retrouver même si j’ai un jour de retard pour lui fêter son anniversaire ! Je n’ai pas eu le temps de lui acheter un cadeau… Et fait, pendant vingt jours, tu idéalises et à l’arrivée, c’est encore mieux que ce que tu avais imaginé. Le petit matin guadeloupéen, c’est magnifique ! Si on m’avait dit au départ que je finirais huitième, je le l’aurais pas cru. Déjà dans les dix premiers, cela me paraissait impossible mais c’est la Route du Rhum, une course à la voile en solitaire où il y a toujours des paramètres inconnus. Et j’ai été pendant dix jours quatrième : c’était inespéré ! Mais les alizés à grains, pouf : c’est stressant. Charlie (Capelle), je savais bien depuis une semaine qu’il allait me dépasser : je n’avais plus rien à gagner et je suis resté très conservateur avec deux ris dans la grand-voile la nuit. Mais même comme ça, encore il y a trois jours, j’ai pris un grain à 40 nœuds avec des trombes d’eau ! Mais à l’arrivée, le bateau est en parfait état. Magique !

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Rivacom

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