Des heures décisives

  • Maciel Cicchetti, aka Cicho expresses the difficult conditions we face as the sun begins to set.
    © Brian Carlin/Team Vestas Wind/Volvo Ocean Race
  • © Corinna Halloran/Team SCA/Volvo Ocean Race
  • © Yann Riou/Dongfeng Race Team/Volvo Ocean Race
  • © Yann Riou/Dongfeng Race Team/Volvo Ocean Race
  • © Stefan Coppers/Team Brunel/Volvo Ocean Race
  • © Amory Ross/Team Alvimedica/Volvo Ocean Race
  • © Amory Ross/Team Alvimedica/Volvo Ocean Race
  • © Amory Ross/Team Alvimedica/Volvo Ocean Race
  • © Amory Ross/Team Alvimedica/Volvo Ocean Race

Depuis hier, la flotte est rentrée dans le courant des Aiguilles. Ce courant de l’océan indien, l’un des plus forts au monde (5 nœuds ce matin décrit MAPFRE), génère une mer très hachée. Sous l’eau en permanence, les équipages qui continuent de progresser vers le Sud sont extrêmement sollicités d’autant qu’avec un vent soutenu (jusqu’à 30 nœuds la nuit dernière), les Volvo Ocean 65 avancent à vitesse grand V (entre 23 et 24 nœuds de moyenne aujourd’hui). MAPFRE a d’ailleurs parcouru 517.38 milles sur les dernières 24 heures! Le bateau espagnol est actuellement deuxième à quatre milles de Team Alvimedica, leader. A bord, l’équipage profite pleinement de cette navigation à vue et aux avant-postes. « Depuis hier matin, les conditions de navigation sont fantastiques. (…) C’est exactement comme sur la première étape : tous les bateaux naviguent bord à bord » raconte Francisco Vignale.

Si les monotypes filent à vive allure, s’assurant de temps en temps un surf à plus de 30 nœuds, la vie à bord est extrêmement difficile. Essayer de garder un bol en main est impossible. Manœuvrer demande des efforts surhumains. Barrer signifie être sous l’eau en permanence. « Ca accélère, ça plante, ça penche d’un côté, puis de l’autre. La vie à 23 nœuds est stressante. Quand tu es sur le pont, tu arrives à piger à peu près ce qu’il se passe. Mais à l’intérieur, impossible d’anticiper les mouvements du bateau » dit Yann Riou, à bord de Dongfeng Race Team.

Les « accidents domestiques » menacent comme cette couchette cassée à bord de MAPFRE. « Dans la nuit, Neti, qui dort dans la couchette au-dessus de la mienne, a atterri sur moi car dans un choc avec une vague le support de la couchette s’est brisé ! » raconte encore Vignale.

Du côté des filles de Team SCA, actuellement à 19 milles du tableau arrière du leader, on se bat pour rester au contact de Team Vestas Wind. « Nous avons changé de voiles de multiples fois pour nous assurer de tirer le meilleur de ce vent et continuer à batailler avec Team Vestas Wind qui est juste devant nous. Heureusement, tout ça devrait changer prochainement et nous devrions revenir à des conditions plus confortables dans les jours à venir » explique Corinna Halloran.

Mais pour cela, il va falloir patienter encore un peu. La flotte va profiter du vent toujours soutenu (sud ouest puis ouest sud ouest demain atteignant jusque 26 nœuds) pour continuer à affoler les compteurs encore cette nuit et demain. L’important reste de ne rien casser car la moindre erreur peut coûter cher.

« Le premier petit incident du jour a été une déchirure dans notre Grand-voile. On est à peu près certains que cela est dû au violent empannage que nous avons fait lors du parcours côtier au départ. Tom, notre voilier, a rapidement travaillé avec Peter pour effectuer la réparation nécessaire. On a affalé la voile une fois que toutes les pièces et la colle ont été prêtes. Evidemment, affaler la voile et faire la réparation nous a pris du temps. On ne sait pas exactement combien mais ce n’est jamais idéal » décrit Brian Carlin à bord de Team Vestas Wind.

Yann Riou explique la difficulté dans cette course effrénée, à récupérer un mille perdu. « La nuit a été un tout petit peu compliquée. On a pris un peu d’eau dans le bateau par une trappe mal fermée, ce qui nous a fait perdre un petit mille. On essaie de le récupérer, mais on n’y arrive pas ».

Les prochaines 24 heures s’annoncent stratégiques avec un empannage vers le nord qui pourrait faire partie des points clés de cette deuxième étape entre Le Cap et Abu Dhabi. « Nous allons devoir bientôt prendre une grande décision à savoir quand empanner vers le nord. Cette décision sera mûrie en fonction de la meilleure trajectoire à envisager pour traverser le système de haute pression situé dans le nord. Mais il affectera l’angle dans les alizés et le positionnement pour négocier d’éventuelles dépressions tropicales en formation. Mais je pense que la vraie question est de savoir si la flotte va rester groupée ou si, si tôt sur l’étape, quelqu’un va tenter de se démarquer » analyse Ian Walker, vainqueur de la première étape avec Abu Dhabi Ocean Racing. Le week-end s’annonce donc extrêmement studieux et probablement sous tension pour la flotte de la Volvo Ocean Race.

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Effets Mer

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