En route pour Saint Malo !

© Delphine Trentacosta / Team Lalou Multi

Lalou Roucayrol et son trimaran Multi50 « Arkema Région Aquitaine » ont quitté leur base de Port Médoc mercredi 15 octobre, à destination de Saint-Malo et du bassin des concurrents de la 10ème Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Le stage d’altitude aux allures de « commando » effectué la semaine dernière en Corse, a non seulement rechargé les batteries du skipper Aquitain mais aussi décuplé son envie d’en découdre sur l’eau à moins de 3 semaines du grand départ vers Pointe à Pître. Le compte à rebours est lancé pour le Team Lalou Multi qui aborde la troisième participation de son skipper à la plus belle des transats en solitaire mieux préparé que jamais.

Un convoyage pour valider

« Je convoie le bateau dès mercredi soir, au terme d’une nouvelle journée de réglages, en compagnie de deux équipiers dont mon mateloteur Etienne Carra » confiait Lalou avant de quitter ses chers rivages Aquitains. « Il nous reste quelques bricoles à fignoler et ce long convoyage va servir à valider le travail effectué en chantier ces derniers jours ». Le trimaran Multi50’ Arkema Région Aquitaine a en effet été mis au sec pour d’ultimes vérifications, notamment de sa carène.

Un stage en altitude dans les montagnes de Corse

Lalou Roucayrol en a profité pour mettre un point d’orgue à sa préparation physique et mentale en se coupant volontairement des réalités de la Route du Rhum, et en s’exilant loin, du côté des sommets des montagnes Corses. « C’est la première fois que je vais aussi loin dans ma préparation physique, mais aussi mentale. » avoue-t’il, au comble de la satisfaction. « On a accumulé plus de 10 000 m de dénivelés positifs, et 11 000 m de dénivelés négatifs en marche rapide, à raison de 5 à 8 heures de randonnée sportive par 24 heures, durant 8 jours consécutifs. » Adepte de la course à pieds, en alternance avec la pratique du cyclisme, Lalou a ainsi travaillé en intensité sa résistance cardiaque, son endurance, tout en opérant un sérieux renforcement musculaire au niveau des jambes et des abdominaux.

« J’ai marché avec un guide Corse, et on a écumé tous les massifs du côté de Corte, en suivant un programme concocté par des spécialistes de ces montagnes. L’apport physique est celui bien connu de l’altitude, avec le renouvellement très bénéfique des globules rouges, et puis un renforcement musculaire sensible au niveau des jambes et des abdominaux. Le bateau étant en chantier, l’idée était aussi de couper mentalement avec les petits soucis du quotidien, pour me projeter positivement vers le cœur de mon activité qui est de skipper le bateau jusqu’à Pointe à Pître. »

Décompresser avant le rush de Saint-Malo

En plus de ce puissant apport physique, Lalou, si impliqué aux côtés de sa compagne Fabienne et de toute son équipe technique à la mise au point de son trimaran plan Neyhousser de 2013, a trouvé dans ce stage corse un véritable sas de décompression. « Mentalement, une fois évacué la culpabilité de laisser bosser les copains, j’ai su faire le vide, décrocher du bateau pour me consacrer à moi et aux bienfaits physique de ce stage, pour être au top à Saint Malo. Cette marche sportive en altitude m’a poussé dans mes retranchements. La montagne Corse est particulière pentue, et on se trouve tout de suite dans le dur… il faut piocher fort au fond de soi pour tenir jour après jour. Cela crapahute dur, et ces efforts sont particuliers et inhabituels pour un marin. On a franchi trois cols lors de la dernière journée, dans les nuages, et mentalement, il m’a fallu m’accrocher et trouver des ressources. Je n’ai rien lâché et c’est aussi dans ce domaine que ce stage a été positif. On a tenu le programme initial, et c’est une satisfaction. J’ai pu reprendre la navigation la semaine dernière avec beaucoup d’envie, et un énorme plaisir de retrouver la mer. »

L’apport de Jean Lenoir

Amoureux de la nature et des choses simples, Lalou n’est certes pas un assidu des salles de gym à la mode. Sa préparation physique est basée exclusivement sur les sports nature, vélo, course à pieds, kayaks de mer, selon un rythme spécifiquement concocté par un complice de toujours, Jean Lenoir. « Je travaille avec Jean depuis de nombreuses années. Il me connait bien et il me prépare des programmes à base de course à pieds, vélo et renforcement musculaire adapté. Je ne suis pas adepte des salles de musculation, mais le travail de cardio, d’endurance est important. On a intégré cette année le kayak de mer, qui nous permet de travailler le fond toute en restant dans un environnement maritime, avec un renforcement spécifique des épaules. Le tout très surveillé avec des tests de résistances. »

La récupération en mer fait désormais partie de l’hygiène quotidienne du navigateur solitaire. « J’avais travaillé à une époque avec une spécialiste du sommeil à Nantes. Je connais mes cycles de sommeil, et me base beaucoup sur l’expérience et sur ma connaissance des signes d’endormissement. La sophrologie me permet de gérer le déclenchement de l’endormissement. Je mets alors mon bonnet sur les yeux et je m’endors instantanément. Il faut ensuite identifier les baisses de vigilance et de lucidité. »

A une préparation millimétrée, s’ajoute naturellement l’expérience d’un marin riche de plus de 20 transats, capable en mer de gérer toutes les situations spécifiques à l’exercice du solitaire. Un an après le chavirage survenu lors de la Transat Jacques Vabre 2013, Arkema Région Aquitaine et Lalou Roucayrol répondent de nouveau présent à l’appel du large, de la compétition et de l’aventure.

Source

Marie-Astrid Parendeau

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