La parole à l’Equipe de France de Voile Olympique

@ Christophe Launay

L’Equipe de France de Voile Olympique est désormais au complet à Santander. A deux jours du top départ de la première manche des Laser, certains sont déjà prêts à en découdre, d’autres arrivent seulement à Santander pour un début de compétition lundi au plus tard. Mais tous ont deux idées en tête : qualifier la France dans leur série pour les JO de Rio 2016, et se surpasser pour atteindre le podium, voire le titre mondial !

Jean-Baptiste Bernaz (CN Sainte Maxime) – Laser

Depuis 3 jours nous avons de très bonnes conditions météo : 15 nœuds de vent, 30 degrés et un grand soleil, donc le moral est au beau fixe !
J’ai passé la jauge avant-hier matin. C’est la première fois qu’on a une jauge si contraignante car d’habitude les bateaux sont fournis par l’organisation. Ils ont pesé tous les bateaux et ont tout mesuré. Je n’ai eu aucun souci donc j’ai pu aller naviguer très vite.
Tous les étrangers sont déjà là, ce qui permet de faire des manches d’entrainement. On ne reste pas trop longtemps sur l’eau pour ne pas se fatiguer, juste pour peaufiner les derniers détails.
Tout est nickel ici à Santander, nous sommes tous réunis au même endroit, ce qui est une bonne chose pour échanger avec les autres nations et c’est sympa d’être près du centre ville.
Je suis presque prêt à part un ou deux détails. J’aime bien avoir toujours quelque chose à faire pour ne pas tourner en rond et rester dans l’ambiance de la régate. Aujourd’hui je vais finaliser mon inscription et demain soir je serai prêt.
Dans la baie de Santander, normalement il y a des vagues, mais pour le moment la mer est plate. Moi j’aime toutes les conditions donc j’aimerais bien avoir du vent, moins de vent, des vagues… Ce qui est bien c’est de commencer en premier car tu peux choisir ton rythme. Tout le monde arrive après toi donc tu peux dormir et manger aux horaires qui te plaisent et te conviennent le mieux. Ce soir on sera au complet, on va entrer dans un rythme de groupe. C’est bien aussi pour ceux qui arrivent, ils vont pouvoir se mettre directement en mode régate. L’encadrement de l’Equipe de France a prévu un super espace de récupération avec sauna, hammam, jacuzzi, bain froid… c’est agréable de pouvoir profiter de tout ça et c’est super pour nous aider à être en forme !

Charline Picon (CN La Tremblade / Equipe de France Militaire) – Planche à voile RS : X

Je suis arrivée avant-hier soir avec une partie de l’Equipe. Hier nous avons récupéré les accréditations pour avoir accès au parking et on a installé le matériel dans la tente spéciale pour les planches. Le problème c’est qu’on est 200 planchistes et qu’elle est déjà pleine à craquer. Et le sable abime le matériel donc ce n’est pas terrible…
On s’est entrainé dans 10-15 nœuds de vent pour vérifier que la vitesse est là avec mes partenaires étrangères: Laura Linares (ITA), venue s’installer à la Rochelle pour s’entrainer avec moi en septembre dernier, et Patricia Fretas (BRA), qui va surement aller aux JO, et chez qui je suis allée m’entrainer en février et j’y retourne l’an prochain. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble avec Laura cet hiver pour les entrainements. Maintenant elle est devenue une super copine et parle très bien français… Patricia est une partenaire privilégiée car elle habite à Rio, ce qui est super pour s’entrainer sur le site des prochains JO. C’est très important pour moi d’avoir des partenaires d’entrainement étrangères car ce sont de bonnes références en termes de vitesse. Cela pourrait paraître bizarre dans d’autres sports mais en voile on a vraiment besoin des autres, de concurrence et de références pour s’entrainer.
Il y a un grand centre de fitness à côté de l’hôtel où on peut faire de la natation et passer dans des bains froids pour la récupération. C’est un moment où on se retrouve tous et on discute de la journée avec les membres de l’Equipe de France des autres séries.
J’attends le plus tard possible pour passer la jauge. Je veux connaître la météo avant de choisir mon matériel en fonction des conditions qu’on aura parce qu’une fois que la jauge est passée, on ne peut plus rien changer.

Jonathan Lobert (SNO Nantes / Equipe de France Militaire) – Finn

Je suis sur la route avec François (Le Castrec, coach des Finn ndlr). Comme nous sommes les derniers à commencer le championnat lundi, on arrive les derniers sur place à Santander. Thomas (Le Breton) nous rejoint plus tard. On habite à La Rochelle, ce n’est pas trop loin donc je suis rentré avec mon bateau et tout mon matériel. J’en ai profité pour naviguer un peu et préparer tranquillement le bateau à la maison, au calme. Je vais arriver au top, prêt pour aller sur l’eau. Je vais naviguer tous les jours, mais pas trop longtemps. Je vais juste faire des petites nav’ pour bien être en contact avec le bateau, et bien me caler pour les manœuvres.
En arrivant ce soir, je vais aller faire un peu de vélo pour récupérer après la route. Ça permet de bien détendre les muscles des jambes pour être en forme demain.
J’aime bien Santander, ça change complètement de l’Espagne méditerranéenne et du sud que je connaissais, où tout est très sec. Ici c’est beaucoup plus joli, les gens sont super sympas et on va manger des tapas le soir. Je suis agréablement surpris et ça me donne même envie de revenir plus tard pour des vacances. Mais on est là pour la compétition. Pour le moment les conditions météo sont top. On va se préparer tranquillement, faire monter l’énergie pour être à bloc lundi. Je vais bien m’organiser pour être serein pour passer la jauge, car certains vont être tirés au sort pour un checkup complet, ce qui peut prendre plus de temps que prévu. Mais c’est obligatoire, il faut passer par là !

Pierre Le Coq (CMV St Brieuc) – Planche à voile RS :X

Il y a vraiment tout le monde ici à Santander pour les Championnats du Monde ISAF ! Sur les étapes de World Cup toutes les nations ne sont pas forcément présentes. L’organisation sur place nous a un peu excentrés nous les RS :X. Nous sommes sur une plage à l’écart des autres séries donc c’est dommage car ça ne facilite pas les contacts. A Perth il y a 4ans, nous étions tous regroupés ensemble et c’est ce qui fait la particularité d’un Mondial ISAF de pouvoir rencontrer tous les coureurs d’autres séries.
Cette épreuve c’est à la fois un Championnat du Monde, et en plus il y a la qualification des nations pour les JO de Rio. Des coureurs peuvent se révéler, se surpasser pour décrocher leur qualification aux Jeux. C’est ce qui fait la différence avec toutes les autres épreuves : l’enjeu est plus important et tout le monde est au rendez-vous ! D’ailleurs quand on rentre à terre, personne ne reste trainer sur le parking. On part tous de notre côté pour la récupération physique.
Depuis 2 jours on s’entraine sur le site, nous avons fait des manches d’entrainement avec tous nos concurrents internationaux. Pour le moment c’est pas mal, la vitesse est bonne ! J’avais prévu 2 voiles différentes pour le Test Event de Rio et pour ce mondial. Finalement je garde celle du Test Event parce que je la connais mieux. Maintenant que tout est calé, il n’y a plus qu’à !
La météo est plutôt celle d’un mois d’août. Il fait très chaud donc le vent thermique souffle bien. On a eu 15 nœuds ces deux derniers jours avec un peu de mer. Je suis plutôt polyvalent, j’ai toujours été assez a l’aise dans 8-12 nœuds de vent mais depuis Palma (étape de Coupe du Monde SWC) je me suis beaucoup entrainé et je vais mieux quand le vent est plus fort. D’ailleurs j’ai gagné plusieurs manches d’entrainement donc c’est pas mal.
Ce qui est génial c’est d’être avec toute l’Equipe de France réunie au même endroit, dans le même hôtel. C’est super de se voir tous ensemble, on partage tous les repas, il y a une super ambiance. Ça permet de décompresser, de parler d’autre chose que de planche à voile. Il y a un bon esprit d’équipe, un peu comme à Rio mais là on est au complet !
Mon programme c’est repos jusqu’à samedi. J’ai tout validé au niveau de mon matériel, ma vitesse est bonne donc je vais tout faire pour être frais, dans les starting-blocks pour tout péter samedi ! C’est essentiel d’être au top physiquement. Le premier jour est très important, une fois que la régate est lancée c’est différent, mais il y a toujours plus de pression la veille du 1er jour…

Camille Lecointre (SR Brest/ Equipe de France Militaire) – 470

Tout va bien, nous sommes prêtes, on a hâte d’y être ! Avec Hélène nous sommes arrivées il y a 2 jours. On se prépare tranquillement car on avait déjà bien travaillé en amont du championnat. Donc on reste cool cette semaine pour être bien fraiches dès le premier jour, samedi pour nous les 470. Notre objectif c’est le top 5, ça serait vraiment super et on va tout donner pour l’atteindre !

Stéphane Christidis (EV Cagnes sur Mer / Equipe de France Militaire) – 49er

Nous sommes arrivés hier soir avec l’équipe des 49er français. Certains sont venus en camion, d’autres, comme moi, en avion pour gagner du temps et moins se fatiguer.
Ce matin on a remis le bateau en route parce qu’on l’avait laissé sur place après le stage fin août. On a fait un point tous ensemble pour l’organisation des 5 jours avant le championnat.
Puis entrainement de 2h30 sur l’eau.
C’est encore l’été ici à Santander. Quand il n’y a pas de grosse dépression, le thermique s’installe vers midi – 13h et il y a une petite brise de 12-14 nœuds sur l’eau, puis ça retombe en fin d’après-midi.
Nous avons fait 3 manches avec les étrangers, nous étions une trentaine de bateaux pendant une heure à l’extérieur de la baie où il y a plus de vagues.
Puis travail en groupe à l’intérieur de la baie pour voir comment ça se passe devant le club : il y a une grosse influence du courant avec le chenal pour les gros bateaux.
Les Medal Race auront lieu là, au bord de la côte, ce qui sera super pour les spectateurs, d’ailleurs ils ont installé des gradins. Mais pour nous c’est beaucoup plus compliqué au niveau du vent qui est toujours très instable au bord des côtes.
Nous sommes rentrés dans notre petite routine de préparation, on arrive toujours 5 jours avant le début de l’épreuve. Nous naviguons tous les jours car on a besoin de beaucoup de sensations avec notre support, le 49er, parce que c’est très instable comme bateau, donc il faut bien être coordonné entre le barreur et l’équipier. Pas de jour off pour nous avant lundi, on doit garder le rythme pour être au top sur la ligne de départ !

Source

Havas Sports & Entertainment

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