Démon de minuit

Les 13 équipages ont profité cette nuit d’un vent de nord-est de 25 nœuds parfaitement établi et d’une mer formée : des conditions de glisse idéales pour allonger la foulée vers Saint-Barthélemy. Pour peu que les dauphins s’en mêlent, comme sur Interface Concept au moment de la vacation de 5 heures ce matin et le scénario fait rêver. « C’est la nuit parfaite ! » racontait Jean Le Cam à son réveil, un café chaud à portée de main. A cinq jours de l’arrivée des premiers, il règne à bord des Figaro une grosse envie de tout donner.

Gahinet/Meilhat (Safran-Guy Cotten) en pleine confiance

Les routes convergent, même si chacun affine sa trajectoire, place son étrave vers l’arc Antillais, prépare son atterrissage. Demain, la barre des 1 000 milles sera dépassée, et déjà tous s’affairent au grand sprint final. « Nous sommes bien placés pour penser à la victoire. Il ne faut pas trop y penser non plus. » avouait Gwenolé Gahinet (Safran-Guy Cotten) ce matin. Le tandem Gahinet/Meilhat file à 11 nœuds de moyenne et semble serein sur la dernière ligne droite. « Nous sommes plutôt bien positionnés. Skipper Macif est à 16 milles derrière nous. Jusqu’à l’arrivée, c’est plutôt un grand bord tribord sans beaucoup d’empannages » expliquait Gwenolé, bizuth de la Transat AG2R La MONDIALE, mais déjà victorieux sur la transatlantique en Mini 6,50 en solitaire (2011). Le bateau jaune garde pourtant un œil sur Generali (Lunven/Péron), premier au classement provisoire, et positionné sur une route plus nord. Rira bien qui rira le dernier… La course-poursuite bat son plein, au rythme des nuits ventées et des journées chaudes et ensoleillées.

Objectif : arriver « rapidos » à Saint-Barth’

Les quatre mousquetaires qui avaient choisi l’option nord vont bientôt rejoindre les camarades sudistes sur la route directe. La flotte sera ainsi étalée sur la dernière ligne droite avec des écarts conséquents : 456 milles séparent le premier du classement provisoire Generali, de Guadeloupe Grand Large 1. La population de Saint-Barthélemy devrait vivre trois jours d’arrivées à partir du lundi 28 au matin. Bretagne-Crédit Mutuel Performance, Interface Concept et Made in Midi savent que les carottes sont cuites mais continuent leur match à trois. « Le vent s’anime la nuit et le matin. Nous avons retardé ce bord obligé bâbord amures au maximum afin qu’il soit le plus optimal possible et nous sommes plutôt satisfaits du résultat. Maintenant, ce n’est pas gagné car chacun des trois Nordistes a une stratégie différente ». expliquait Kito de Pavant (Made in Midi) dans un message reçu cette nuit à la direction de course. Jean Le Cam (Interface Concept), lui, n’a qu’une seule idée en tête : « Arriver rapidos à Saint-Barth. » Verdict la semaine prochaine sur les deux régates qui ont depuis Les Canaries animé cette 12e édition de la transat en double à armes égales…

LES MOTS DES MARINS

Jean Le Cam, Interface Concept :

Ça va pas mal. J’étais en train de me faire un petit café et j’allais remplacer Gildas. J’ai pu dormir 3 heures. Ça glisse bien, c’est super. Nous avons une nuit parfaite ! C’est d’ailleurs LA nuit parfaite et Gildas à la barre, confirme. Il y a du vent, il fait beau, on fait de la route, le bateau va bien, il file… C’est la première fois depuis 10 jours qu’il file comme ça ! La température est al dente, j’ai bien dormi, Gildas est content à la barre. Nous n’utilisons jamais le pilote, sauf lorsque l’on est tout seul dehors et que nous voulons faire quelque chose sans réveiller l’autre. Nous le mettons 10 secondes. Le soleil s’est couché vers 22 heures TU. Il devrait se lever à 10 heures. Il n’y a pas de lune pour le moment, c’est la nuit noire. Nos instruments nous donnent la direction du bateau. Nous suivons le vent avec le spi. Le bateau suit l’angle du vent. C’est lui qui nous guide. Nous éteignons tout ce qui peut nous éblouir pour voir le spi. Au moment où l’on se parle, les dauphins arrivent tiens ! Je préfère barrer la nuit, sous les Tropiques c’est sympa. Le matin aussi c’est agréable, mais le soleil tape rapidement et fort dès qu’il se lève. Il faut bien se protéger. Nous avons prévu d’arriver rapidos à St Barth. Et notre ETA est mardi à 22h45 TU.

Gwenolé Gahinet, Safran-Guy Cotten :

J’allais démarrer mon repos. Dans la journée ce n’était pas très fort : 15-20 nœuds avec des rafales à 30 nœuds. Le vent est établi à 25 nœuds. Ce n’est pas plus mal car c’est plus facile à barrer de nuit. Il y a toujours les mêmes vagues et le bateau passe au travers car il est plus puissant. Nous avons pas mal réfléchi sur la suite du parcours. Nous sommes plutôt bien placés. Skipper Macif est à 16 milles derrière nous. Jusqu’à l’arrivée, c’est plutôt un grand bord tribord sans beaucoup d’empannage. Maintenant
que nous sommes à 5 jours de l’arrivée, c’est un peu étonnant que Generali reste autant dans son option. Scutum par exemple est revenu dans le Sud. Nous allons voir ce qu’il se passe. Normalement il devrait recroiser derrière nous. Nous sommes bien placés pour penser à la victoire. Il ne faut pas trop y penser non plus.

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