Ballotages favorables

© Benoit Stichelbaut / PRB

A l’heure où nous écrivons ces lignes, le Multi 50 FenêtréA Cardinal semble bien placé pour l’emporter dans sa classe. En IMOCA, après l’abandon de MACIF, PRB emmène la flotte avec une petite marge sur Safran et Maître CoQ. Du côté des Class40, le leader GDF SUEZ s’est extirpé très rapidement du Pot au Noir et progresse vers l’équateur. Dans les trois classes encore en course, les leaders vont bien. Mais gare aux poursuivants qui n’ont absolument pas l’intention de lâcher le morceau.

En approche d’Itajaí, les deux Multi 50 doivent composer avec des vents faibles et instables. Pas simple après plus de 5 000 milles d’une course acharnée… En début de nuit, FenêtréA Cardinal (Erwan Le Roux/Yann Eliès) semblait garder le contrôle sur son dauphin Actual (Yves Le Blevec/Kito de Pavant), qui suivait une route plus au Nord. A quelques encablures de l’arrivée, le duo d’Actual était en tout cas prêt à exploiter la moindre opportunité. Yves Le Blevec : « Tant que le premier n’a pas franchi la ligne d’arrivée, tout peut se produire. Il faudrait écrire un scénario balaise mais la tendance pourrait s’inverser. Le principe des courses à la voile, c’est qu’on est complètement dépendant des conditions météo. Il faut s’adapter en permanence, faire au mieux avec ce qu’on a : c’est ce qui fait le charme de notre sport ».

IMOCA : PRB et les chasseurs

L’abandon de MACIF (François Gabart/Michel Desjoyeaux) profite à PRB. Vincent Riou et Jean Le Cam auraient bien sûr préféré un autre scénario, mais maintenant qu’ils ont les commandes entre les mains, ils ne sont pas décidés à les lâcher. Le tandem de PRB surveille Safran qui revient comme une balle. Marc Guillemot et Pascal Bidégorry semblent en forme puisqu’ils ont déposé Maître CoQ (Jérémie Beyou/Christopher Pratt). Mais Beyou ne se démobilise pas : « La situation météo n’est pas simple donc les duos font beaucoup de changements de voiles : autant d’occasions de faire des bêtises. Les IMOCA sont des bateaux compliqués et nous allons rester aux aguets jusqu’au bout ! ». La bagarre est aussi derrière. Votre Nom Autour du Monde et les Polonais d’Energa naviguent au contact, tandis qu’Initiatives-Cœur ne devance Team Plastique que de quelques milles.

Class40 : Pot au Noir éclair pour GDF SUEZ

Tout va bien pour GDF SUEZ qui s’est extirpé du Pot au Noir sans difficulté. Sébastien Rogues et Fabien Delahaye touchent les alizés de Sud-Est et reprennent de la vitesse, cap sur l’équateur. Jeudi soir, ils étaient deux nœuds plus rapides que leurs deux poursuivants directs, Mare (Jorg Riechers/Pierre Brasseur) et Tales Santander 2014 (Alex Pella/Pablo Santurde). Tout bon pour Rogues et Delahaye. Derrière les trois premiers, c’est toujours aussi serré entre Groupe Picoty, Vaquita, SNCF-Geodis, Watt & Sea – Région Poitou Charentes, Campagne de France et ERDF – Des pieds et des mains.

Ils ont dit :

Yves Le Blevec, skipper d’Actual (MULTI 50) :

Nous avons beau naviguer sur des bateaux de course, nous sommes loin de battre des records de vitesse. Nous essayons de faire avec des conditions très complexes. Le vent est faible et tourne dans tous les sens. Nous faisons des petits quarts très rapprochés et l’équipier qui se repose est disponible pour venir manœuvrer. Le principe des courses à la voile c’est qu’on est complètement dépendant des conditions météo. Il faut s’adapter en permanence, faire au mieux avec ce que nous avons : c’est ce qui fait le charme de notre sport. Nous ne sommes pas pris au dépourvu, nous savions que ça allait être des conditions difficiles. Au début, on avait l’impression que ça allait bien se passer et puis on retombe dans de la molle… Le décalage latéral qu’on a mis avec FenêtréA Cardinal ne semble pas nous être favorable pour le moment mais les vents peuvent tourner. Tant que le premier n’a pas franchi la ligne d’arrivée, tout peut se produire. Il faudrait écrire un scénario balaise mais la tendance pourrait s’inverser en tout cas on est prêt pour toutes les situations. Tout est possible, on ne change rien dans la conduite de notre bateau et on fait en sorte d’aller le plus vite possible vers Itajaí.
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Jérémie Beyou, skipper de Maître CoQ (IMOCA) :

Hier, nous avons eu un après-midi un peu difficile car le vent était vraiment léger et Safran est parti par devant. Cette nuit le vent est un peu plus franc et ça devrait adonner … Nous avons 15 nœuds et la mer est agitée. Pour une fois nous n’avons pas de grain. Nous n’avons pas arrêté de prendre des grains après Fernando de Noronha : il y avait 2 nœuds de vent donc on a perdu toute notre avance sur Safran. Mais Marc et Pascal ne sont pas loin et il y a encore beaucoup de choses à faire. Je suis déçu pour les gars de MACIF. Ça m’est arrivé et je sais que c’est difficile à vivre sur le moment puis après pour ramener le bateau puis installer un nouveau mât. J’ai envoyé un message à Michel pour leur dire qu’on pensait à eux. Ce n’est pas la première fois que ça leur arrive. Cela fait partie de la carrière d’un marin. J’espère que ça sera le seul incident pour la flotte IMOCA car pour le moment ces monocoques qui tracent la route ont de l’allure. L’idée, maintenant, c’est de gratter PRB. Moins de 100 milles de retard, c’est toujours jouable. La situation météo n’est pas simple donc les duos font beaucoup de changements de voiles : autant d’occasions de faire des bêtises. Les IMOCA sont des bateaux compliqués et nous allons rester aux aguets jusqu’au bout !
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Sébastien Rogues, skipper de GDF SUEZ (Class40) :

Nous avons vécu un Pot au Noir éclair ! Nous en sommes complètement sortis jeudi matin. Nous n’avons même pas eu de grain ni de pétole. Le bateau est passé comme une fleur. Je suis agréablement surpris. Tout cela grâce à la gentillesse de dame nature : nous sommes passés au bon moment au bon endroit. Nous naviguons maintenant dans l’alizé de Sud-Est. Nous filons à 8-9 nœuds direction l’équateur droit devant, on devrait passer la ligne aujourd’hui en fin de journée je pense. J’ai eu la chance de franchir l’équateur lors de la Mini Transat en 20009 mais pour Fabien (Delahaye), ce sera une première. Nous avons prévu la bouteille de champagne réglementaire, pas trop lourde. Nous avons aussi des petites doses individuelles de foie gras. Vous êtes tous invités, venez nombreux ! Ça tape un peu, la mer n’est pas encore bien rangée mais ce n’est qu’une question de temps. Nous naviguons à 500 milles des côtes brésiliennes. Nous sommes tristes pour MACIF et nous pensons très fort à François et Michel. Ils ont fait une course magnifique sur un bateau magnifique. Ce sont de grands champions.
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Source

Soazig Guého

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