Un Pacifique plutôt agité

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Dix-neuf jours après s’être lancés à l’assaut du Trophée Jules Verne, Loïck Peyron et ses 13 équipiers semblent plus que jamais motivés pour battre le record tant convoité ! Depuis le début de l’aventure, leur allure ne décroît pas et leur avance sur le temps de référence ne cesse d’augmenter. Actuellement au sud des terres australes, ils parcourent l’océan pacifique qui ne semble pas vouloir leur faire de cadeau. Vent fort et mer très agitée… tel est le programme des prochaines heures. Il va donc falloir se battre contre les éléments et tout faire pour préserver le bateau.

Avec ses 2034 milles d’avance sur le temps de référence, le Maxi Banque Populaire V se dirige, en ce dimanche après-midi vers l’île de Macquarie avant de passer la longitude de la pointe la plus au Sud de la Tasmanie demain dans la matinée. Les conditions ne sont pas très favorables depuis les dernières heures mais les équipiers restent très positifs face à cette météo imprévisible. Kevin Escoffier, joint à la vacation audio de ce midi en direct du Nautic, commente la navigation à bord du trimaran : « Tout va très bien à bord. On a atteint le Cap Leeuwin hier avec une avance extraordinaire (3 jours et 14 heures ), on ne pensait pas pouvoir faire cela en si peu de temps. Mais ca n’a pas été si facile ces dernières 36 heures. On a été obligé de ralentir pas mal à cause de l’état de la mer, on a eu jusqu’à 40-45 nœuds de vent, on a fini avec 3 ris trinquette à un moment au portant, ce qui ne fait quand même pas beaucoup de toile et en plus avec une mer assez courte. On a empanné cette nuit vers 23h30 TU (00h30 heure française), là on navigue tribord amure et il n’y a plus que 25-30 nœuds de vent. La mer est vraiment très grosse mais plus praticable que les derniers jours car elle est beaucoup plus longue, elle nous fait faire de jolis surfs, c’est assez incroyable. Les compteurs de vitesse ne sont pas très réguliers car on peut naviguer à 30 nœuds à un moment et l’instant d’après on prend une vague et on se retrouve à 40 nœuds ! A la barre, même si ca bouge beaucoup c’est un grand plaisir, en plus on a la lune avec nous, ça fait des nuits magnifiques. »

Et la fatigue dans tout ça ?

Près de 20 jours en mer ce n’est pas rien. Les 14 équipiers du Maxi Trimaran, organisés selon des quarts, ont totalement pris leur rythme de croisière et semblent pour le moment ne pas encore ressentir de grosse fatigue. Mais il faut tout de même faire attention et une heure de sommeil ratée peut tout changer : « On ne se met pas dans le « rouge » comme on peut le faire sur des courses de 3 jours ou des étapes de Figaro, mais on sent bien que si on loupe des heures de sommeil ou si on a un « stand by » avec beaucoup de manœuvres puis un « on » agité comme on a pu avoir hier, on prend tout de suite un coup. Pour le moment on n’est pas encore fatigué mais ça s’accumule avec un peu de fatigue supplémentaire tous les jours. Et par conséquent il faut faire attention aux petits bobos car on est plus fragile. Ne pas se tordre une cheville est une de nos grandes préoccupations. Nous devons donc être très vigilants », explique Kevin.

Un bateau à maitriser

Pour les prochaines heures, le quart actif du trimaran va devoir s’appliquer à ralentir et maitriser le bateau face aux conditions météo assez corsées. « On va continuer sur un long bord tribord pour contourner la dépression qui nous accompagne depuis un moment. Toujours beaucoup de mer pour les 20 prochaines heures et un vent assez soutenu. Il va falloir freiner encore ! Avec ce bateau, si on voulait on pourrait être à 40 nœuds tout le temps, c’est le risque qu’il ne faut pas prendre. A chaque fois qu’on change de barreur on donne des consignes sur la vitesse à conserver et à ne pas dépasser selon l’état de la mer. J’ai fait mon quart de barre cet après-midi, c’est vrai que c’est un peu frustrant de devoir mettre le pied sur le frein mais on se met une vitesse en tête, par exemple 30 nœuds et on s’y tient, on n’a pas le choix si on veut que le bateau reste en bon état. Après, il y a toujours des petits écarts avec des vagues que l’on prend mais ça on ne peut rien y faire. »

Le record en chiffres

  • Record à battre
    Pour devenir nouveau détenteur du record, le Maxi Banque Populaire V devra être de retour au plus tard lundi 9 janvier 2012 à 17h 15min et 34s (heure de Paris).
  • Temps de référence :
    Groupama 3 (Franck Cammas) – 48 jours 7 heures 44 minutes 52 secondes
  • Avance/Retard à 16h00
    2034.9 milles d’avance par rapport au temps de référence

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Mille & une vagues

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