Au près dans la brise au travers de Belle-Ile

  • © Alexis Courcoux
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Depuis hier soir au passage de l’île d’Yeu, les 40 Figaro Bénéteau ont totalement changé de régime : ils ont attaqué la partie côtière de cette troisième étape et rangé les spis pour une session de près et de saute mouton humide dans un vent d’ouest de 25 noeuds et une mer très désordonnée. Les voici à tirer des bords par le travers de Belle-Ile. Pour tous, en revanche, c’est régime sans sommeil.

A 22h18, à la tombée de la nuit, Morgan Lagravière (Vendée) était le premier à doubler le phare des Corbeaux à la pointe sud-est de l’île d’Yeu, sur la terre de ses partenaires. En l’espace de 15 minutes, les 10 premiers, relativement groupés, empannaient pour laisser l’île d’Yeu à bâbord. Rapidement, le vent virait au sud-ouest et un front balayait la flotte, donnant des conditions musclées (jusqu’à 35 nœuds dans les rafales) et inconfortables pour attaquer la remontée des côtes bretonnes en direction de Penmarch. Les solitaires n’ont pas lâché la barre de toute la nuit et la fatigue commence à se faire douloureusement sentir. D’autant qu’au niveau de Belle-Ile, dans un vent désormais orienté à l’ouest, la bataille de virements de bord étaient déclenchée par Jérémie Beyou (Maître Coq) et Michel Desjoyeaux (TBS), premiers à s’écarter au large.

Le top 10 du petit matin reflète en tout cas le passage à l’Ile d’Yeu : Lagravière, Lunven, Duthil, Hardy, Villion, Marchand, Richomme, Delahaye, Macaire et Goodchild dominent toujours le match.

Les déçus du golfe de Gascogne vont devoir redoubler d’efforts pour tenter de retrouver leur superbe. C’est le cas du leader au classement général provisoire Yann Eliès, pointé à 4,2 milles des leaders. Un peu énervé par son début de course, le skipper de Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir est d’autant plus motivé pour revenir à la hauteur de son concurrent direct Frédéric Duthil (Sepalumic).

Ils ont dit…

Morgan Lagravière (Vendée), 1er au pointage de 5 heures :

« C’est super, je ne m’attendais pas à passer l’île d’Yeu en tête et ça fait très plaisir de passer au plus proche de la maison en pôle position. Je n’ai pas trop suivi le pointage et le positionnement des adversaires depuis cette nuit parce qu’on a eu un passage de front assez violent avec pas mal de manœuvres à faire. Je suis sous solent à l’heure qu’il est et j’ai changé au mauvais moment malheureusement. On a une vingtaine de nœuds, il y a de la mer très hachée, très courte. Le bateau tape énormément du coup c’est assez difficile de lâcher la barre et on est au près à tirer des bords vers Penmarch’ et à l’heure qu’il est je ne vois plus trop mes petits copains. On est entrain de repartir un peu au large pour essayer de se repositionner du bon côté de la bascule. Je n’ai pas beaucoup dormi à part la première nuit où j’ai vraiment écrasé et justement je n’ai pas eu une minute de sommeil. Je pense que je suis un peu fatigué même si je ne le ressens pas pour l’instant parce qu’on a eu une nuit très agitée avec beaucoup de manœuvres à faire et là la conduite est sollicitante, donc on ne se rend par forcément compte de la fatigue. Mais je pense que d’ici la fin de la course elle va se faire sentir et ça va être nécessaire d’aller se reposer dès que possible ».

Adrien Hardy (Agir recouvrement), 4ème au pointage de 5 heures :

« Je sors d’une première petite sieste, la première depuis hier matin. Ca remonte à 24 heures quasiment. J’étais bien fatigué parce que c’est vrai que cette nuit il y a eu du vent et qu’il a fallu manœuvrer en permanence. On a eu pas mal de vent, jusqu’à 40 nœuds les deux dernières heures, au près, et puis là c’est entrain de se calmer un peu avec une vingtaine de nœuds et une mer assez croisée, assez forte. Le pilote ne barre pas très très bien dans ces conditions, il faut être dehors en permanence et le vent bougeait beaucoup en direction. Mais c’est la fin, après ça va s’améliorer au fil des heures. Le vent va s’atténuer un petit peu et on devrait faire à nouveau route directe sur un seul bord. Je suis content, j’ai fait une belle traversée du Golfe, sans prendre trop de risque et du coup je suis passé pas trop mal à l’île d’Yeu et là ça a l’air de bien se passer. Je vais l’accrocher parce que je n’ai pas envie de la laisser filer celle là. J’ai vraiment envie qu’elle soit pour moi et je fais tout pour bien finir ».

Yann Eliès (Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir), 16ème au pointage de 5 heures :

« J’ai le couteau entre les dents ! Je me traîne un peu mon mauvais départ de Gijon. Je me le repasse dans la tête dès que j’ai un coup de mou et ça m’énerve alors je remets du charbon. Je suis un peu colère ! J’ai trois milles à ramener sur Fred Duthil, c’est l’objectif. Il y a de la route mais ils ne vont pas se ramener comme ça tout seul. On ne se repose pas, on attaque, on se fait mal un peu. Quand on sera en route directe vers Penmarch’, il y aura moyen de dormir mais là ce n’est pas possible… ».

Source

RivaCom

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