Un dernier départ sous pression

© Alexis Courcoux

Les conditions étaient parfaites en ce dimanche 8 juillet pour le départ de l’ultime étape de cette 43e édition de La Solitaire du Figaro – Eric Bompard Cachemire. À 13h, les 36 solitaires encore engagés dans la course se sont élancés sur le parcours de 10 milles concocté par le comité de course. Au terme de ce premier run, Nicolas Lunven sur Generali s’empare du dernier classement à la Bouée Radio France. Les marins font désormais route vers l’Archipel des Glénan au large de Concarneau avant d’attaquer la Pointe Bretagne, la Manche et les côtes anglaises. Les premiers solitaires sont attendus à Cherbourg-Octeville dans la journée de mercredi, si les conditions météo se maintiennent.

Les pontons de Port La Vie à Saint Gilles Croix de Vie étaient bien chargés ce matin pour dire au revoir aux skippers. Mais la foule s’était aussi donnée rendez-vous sur les quais et sur la digue afin de saluer une dernière fois ces marins qui partent pour la plus longue étape de cette édition. Malgré une mer formée, les conditions au large des plages de Saint Gilles Croix de Vie étaient parfaites.

Les premiers seront les derniers

C’est finalement dans un vent de 12 nœuds, calé dans l’ouest, que le comité de course a pu libérer les fauves, tous désireux de réaliser leur plus belle étape. Mais à ce petit jeu, certains se sont brûlé les ailes. Après avoir réalisé un départ quasi parfait, Paul Meilhat (Skipper Macif 2011), Nicolas Jossier (In Extenso Experts Comptables) et Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) ont perdu le fil de la route dès la bouée Geolink. Une erreur tactique les reléguait en queue de classement. À la bouée de Dog Leg, l’expérimenté Nicolas Lunven (Generali) ne s’est pas laissé prier et passe en tête suivi de Sam Goodchild (Artemis 23) qui doit être très satisfait de réaliser enfin un bon départ. En troisième position, on retrouve un habitué des beaux départs, Gildas Morvan (Cercle Vert).
Après un magnifique bord de spi, le passage à la marque de La Sauzaie confirme les intentions de Nicolas Lunven qui, toujours accompagné de l’Anglais Sam Goodchild, fait déjà un petit break. Morgan Lagravière (Vendée) affale le spi en troisième position.

Passage à la Bouée Radio France

Le trio de tête reste inchangé, mais déjà quelques écarts se creusent à ce classement de sortie du parcours côtier. Nicolas Lunven remporte donc le Prix Radio France et peut désormais ouvrir la route vers la Pointe de la Bretagne en passant par l’Archipel des Glénan. Derrière le skipper de Generali, Sam Goodchild et Morgan Lagravière lui emboîtent le pas devant Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012), Gildas Morvan, Thomas Normand (Financière de l’Echiquier), Erwan Tabarly (Nacarat), Vincent Biarnes (Prati’Bûches), Frédéric Duthil (Sepalumic) et Jeanne Grégoire (Banque Populaire). Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises), leader provisoire du classement général est passé en 16e position entre Thomas Ruyant (Destination Dunkerque) et Julien Villon (Seixo Promotion).

En 36e position, Nick Cherry (Artemis 77) ferme la marche et accuse déjà 10 minutes de retard sur le leader tandis que Paul Meilhat achève ce laborieux parcours à la 33e place.

Cap au Nord Ouest

Bâbord amure dans un vent de 14 nœuds mollissant, les marins attaquent désormais le premier segment du parcours jusqu’à Belle-Ile, distante de 60 milles. Un obstacle sur la route qui devrait peut-être réserver quelques surprises. Les marins tenteront-ils un passage entre le continent et l’ile ou bien passeront-ils au plus près, le long de la côte ouest ?

Résultat des courses dans une dizaine d’heures.

Les dix premiers à la bouée Radio France :

  1. Nicolas Lunven (Generali)
  2. Sam Goodchild (Artemis 23)
  3. Morgan Lagravière (Vendée)
  4. Fabien Delahaye (Skipper Macif 2012)
  5. Gildas Morvan (Cercle Vert)
  6. Thomas Normand (Financière de l’Echiquier)
  7. Erwan Tabarly (Nacarat)
  8. Vincent Biarnes (Prati’Bûches)
  9. Fred Duthil (Sepalumic)
  10. Jeanne Grégoire (Banque Populaire)

Ils ont dit :

Nicolas Lunven (Generali) après son passage à la bouée Radio France :

« Un départ sous le soleil avec 15 nœuds de vent, c’est toujours agréable. J’ai pris un départ très moyen mais bien placé sur le bord de près. Au vent, j’étais entre 6e et 8e. Et puis il y a eu un cafouillage avec la bouée de Dog Leg que mes camarades ont un peu oublié. J’en ai profité pour leur passer devant : je me suis retrouvé en tête sur le bord de spi puis à la bouée Radio France. Ça fait plaisir de faire une belle première partie de parcours mais ce n’est que le début, il ne faut pas s’affoler ! Malheureusement, maintenant, je ne peux que perdre des places ! Je me dirige vers les cailloux du pont d’Yeu, dès qu’ils seront passés, ça va abattre. La question de ces prochaines heures de course c’est : de quel côté passer par rapport à Belle-Ile. Personnellement, j’ai une préférence pour passer dessous… on verra. »

Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises) :

 » Je vais partir en faisant abstraction du classement général et en essayant de reproduire ce que j’ai fait sur les premières étapes, que ce soit en termes de vitesse, de stratégie ou de plaisir. J’ai hâte d’y être car depuis le début de la course je m’éclate à être sur l’eau avec les copains. J’ai vraiment envie de tout donner. Pour les départs je vais essayer d’être un peu plus percutant, de faire moins de fautes, d’arrêter de faire des 720° pour mieux démarrer. Mais ce n’est pas une phase hyper déterminante. Il y a d’autres choses plus importantes à éviter comme faire un trou dans le bateau, rater une bouée, faire un départ prématuré. Il faut aussi faire en sorte que tout soit en ordre à la Bouée Radio France, la tête et le bonhomme. Je pense que dans le détail, il va y avoir des petits coups à faire et si les autres veulent me rattraper il va falloir qu’ils y mettent un peu d’engagement et qu’ils tirent dans les coins sinon ils ne vont jamais y arriver. À un moment, la flotte va s’éclater. Il va falloir que je fasse selon ma propre analyse, selon mon propre ressenti. On verra après ce que ça donne au bout. Le classement est assez clair dans ma tête. Il y a trois bateaux entre 30 et 33 minutes, après c’est à 50 minutes ou une heure. De toute façon je compte arriver en tête comme ça, il n’y a pas de calcul à faire « .

Morgan Lagravière (Vendée) :

 » Je vais l’aborder du bon côté cette étape. Aujourd’hui, je suis deuxième au classement général mais 6e de la dernière étape. Je vais essayer de rester dans le même état d’esprit qu’avant en essayant de naviguer de la meilleure des façons. J’ai eu pas mal de soucis sur la deuxième étape et je suis assez pressé de retourner sur l’eau en essayant de naviguer avec un bateau fonctionnel à part entière. Je suis partagé entre la volonté d’y aller, et la sérénité et l’envie de faire quelque chose de posé et construit sur la durée. Elle va être quand même assez longue cette étape. Je vais aborder ça plus comme un attaquant que comme quelqu’un qui va défendre une deuxième place « .

Gildas Morvan (Cercle Vert) :

 » Cette étape, je vais l’attaquer comme la deuxième. Je n’ai pas grand-chose à perdre. Je vais essayer d’être agressif. J’ai loupé la première étape, maintenant on n’en parle plus. La deuxième était belle. La troisième, je vais tout donner en essayant de faire pareil, d’être agressif, de bien jouer les choses et ne rater aucun coup. C’est une étape assez compliquée. Certains annoncent du vent, d’autres non, il va y a avoir pas mal de choses : un talweg, des mistoufles, … Il faut monter jusqu’à Wolfrock, après avoir passé le Four et Sein, il y a du courant ensuite aussi le long des côtes anglaises, le vent y est difficile. Après, il y a les Needles, une traversée de la Manche et les courants sur l’arrivée, ça va être difficile. Le classement ne m’intéresse pas pour le moment. J’ai rempli une partie de mon contrat avec Cercle Vert en remportant une étape. Je suis un peu dans l’euphorie, le bateau est prêt comme à Gijon, je suis en forme et assez agressif. Je vais me lâcher et je vais bouffer la bouée Radio France, je vais partir avec !  »

Jeanne Grégoire (Banque Populaire) :

 » Ce matin, je me suis levée un peu grognon, mais là je suis sur le bateau et je suis toute excitée. J’ai envie de bien m’amuser. Il fait beau, il y a du vent, il faut en profiter car ça ne devrait pas durer. Si j’arrive à naviguer aussi bien que sur les deux premières étapes ça sera pas mal, même si j’ai fait quelques boulettes. J’aimerai faire largement mieux mais bon… C’est intrigant cette étape parce qu’au final c’est un peu tout droit aussi. Ce sont les bords les pires parce que tu ne sais pas par où ça passe « .

Source

RivaCom

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